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Législatives européennes : Leçons françaises d’un scrutin

Publié le mercredi 16 juin 2004 à 07h57min

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A l’instar des autres pays de l’Union européenne, la France a connu un taux d’abstention record au dernier scrutin législatif européen. Un peu plus de 50% des electeurs ont fait faux bond, ce qui attenue quelque peu la "légitimité" de ce scrutin. La confirmation de certaines tendances et les discours tenus dans les différents camps après cette elction, permettent d’en tirer cependant quelques leçons.

En France, le Parti socialiste a été le grand vainqueur des législatives européennes de 2004. Avec un peu plus de 28% des suffrages, le aprti de François Hollande arrive en tête, suivi de très loin par l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) qui reccueille 16% des voix. Le parti chiraquien est talonné par les centristes de l’UDF qui récoltent 12% des suffrages. Aussitôt après le Front national de Jean-Marie Le Pen arrive avec 9,2% et les Verts ferment la marche des vainqueurs avec 7,2% des voix. Fort de son rang de premier parti de France (les régionales de mars 2004 avaient vu la même déferlante rose), François Hollande, premier secrétaire du PS a aussitôt demandé au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin de démissionner.

Que "nenni", a retorqué Jacques Chirac, le président français arguant que l’action du gouvernement devait s’inscrire dans la "durée" pour espérer porter des fruits. Le principal intéressé devant se prononcer ce soir sur la question, et sauf coup de théâtre spectaculaire, on aura donc le même Raffarin au même poste pour le même "combat", à savoir réformer le système social français dans certains de ses aspects.

La présidentielle en point de mire

Sonné par des élections regionales catastrophiques, aphone après les européennes calamiteuses, Raffarin donne l’image du Crist portant sa Croix tant il est aujourd’hui desavoué par la "France d’en bas". Et si malgré tout Chirac continue de "miser" sur lui c’est qu’il n’a pas le choix et veut se donner du temps dans la prespective de la présidentielle de 2007. Son heritier putatif Alain Juppé étant empétré et ses deux "sherpas" Dminique de Villepin et Jean-Louis Borloo (tous deux ministres du gouvernement Raffarin) n’étant pas encore prêts (quoique) pour la fonction, Chirac n’a sous la main que le "détestable" Nicolas Sarkozy.

Quitte à tout perdre, autant laisser Raffarin terminer le "sale boulot" tout en cherchant l’oiseau rare qui pourrait porter valabelement les couleurs de l’UMP en 2007. Une stratégie qui ne tient pas compte de la volonté farouche de Nicolas Sarkozy d’exister par lui-même, dût-il pour cela "casser" le parti . Une occurence qui fragilisera la droite d’autant que le centriste François Bayrou est lui aussi prêt pour la bataille. Si à droite, la guerre de succession est ouverte, à gauche et malgré l’embellie de ces six derniers mois, la querelle de leadership fait aussi rage.

Depuis que Mitterand a "assassiné" politiquement celui qui devait être son héritier naturel Michel Rocard pour ne pas le nommer, la gauche n’a pas encore eu un leader Charismatique. Lionel Jospin l’a été par "défaut", alors que François Hollande ressemble plus à un "secrétaire administraif" chargé d’expédier les affaires courantes. Les parrains de l’ombre (Laurent Fabius, Dominique Strauss. Kahn, Bernard Kouchner, Jacques Lang, Arnaud Moutebourg) se livrent un duel à fleurets mouchetés dont le dénouement aura lieu au prochain congrès du parti. Le drame c’est qu’à gauche comme à droite, aucun des leaders politiques n’a encore une véritable assise nationale.

Comme le disait l’éditorialiste de Sidwaya, "les présidentiables ne courent pas les rues" en France de nos jours. Le vrai problème c’est que la France est plongée dans un creux coonjonturel, depuis son isertion mécanique dans la mondialisation. Une "panne" économique à laquelle aucun homme politique n’a encore trouvé de solution. On comprend l’instabilité politique qui sévit en France depuis une decennie (cohabitations, changements de majorités) au point qu’un sociologue a pu dire que la France est présentement un "pays de l’entre-deux qui tarde à effectuer sa mue".

Cela pour dire qu’à la fin de la guerre froide, les politiques français n’ont pas su ou pu conserver au pays son statut de grande puissance. Un cefi que la nouvelle génération politique devra relever de concert avec les autres pays de l’Union. Même si ce n’est pas une gageure (lire encedré), ce sera un véritable challenge.

Boubacar SY


L’Europe a le spheen

44% de taux d’abstention sur tous les 25 Etats de l’Union, rien à dire, les dernières élections législatives européennes ont confirmé le "divorce" entre les électeurs et "l’idée" d’Europe telle que conçue à l’heure actuelle. Un désamour qui tient dans deux raisons principales. Premièrement, les défensseurs du projet aux-mêmes ne semblent pas convancus de sa justesse.

Que dire d’autre quand Français, Allemands et Anglais entretiennent des déficits budgétaires prohibés par les critères de Convergence européens et se "chamaillent" sur le projet de constitution. Deuxièmement, l’élargissement de l’Europe a dilué l’instinct grégaire européen et renforcer les réflexes nationalistes face aux incertitudes du lendemain. Avec la concurrence acharnée des Etats-Unis depuis la chute du mur de Berlin, laquelle d’est exacerbée depuis le déclenchement de la campagne d’Irak, l’Europe économique va mal et ne suscite guère d’enthousiasme.

L’Europe est devenue le "second monde" après les USA et leurs satellistes et à la remorque des dragons asiatiques, Japon en tête. La crise politique est donc sous-tendue par la crise économique et l’équation à résoudre se résume a une seule question : que faire pour retrouver son statut et sa splendeur d’antan ? Tout un programme !

B. SY
Sidwaya

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