Que l’on ne s’y trompe pas cependant car si parfois, la virulence et la méchanceté des propos peut faire croire que la première Dame ivoirienne n’a que des ennemis ; il n’en est rien ! Il y en a, en plus de ceux qui n’ont jamais accepté que notre pays soit de près ou de loin mêlé à l’agression de la Côte d’Ivoire, tous les déçus qui ont mordu à l’hameçon de l’union sacrée pour défendre les frères martyrisés, tués par l’ivoirité aux relents nazistes, et qu’on a dopé à mort avec le passage en boucle du film « Poudrière identitaire », et qui en sont bien revenus depuis.

Le temps a fini par leur ouvrir les yeux sur les vraies raisons de la crise, et Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo filant aujourd’hui le parfait amour leur renvoie au visage leur hystérie passée non sans une certaine amertume pour s’être laissés manipuler à si bon compte. Ils ne peuvent plus rembobiner l’histoire pour effacer certaines images les concernant.

Pour autant, ils sont maintenant affranchis. Ils savent que finalement, Simone Gbagbo n’avait pas si tort que ça de dénoncer l’injustice qui était faite à son pays même si, poussée par une colère compréhensible, elle a eu des mots regrettables (réajustés depuis longtemps du reste) à l’endroit des Burkinabé. Elle n’a pas, la dame au verbe haut (qui aux côtés des patriotes, de Mamadou Koulibaly, a porté si haut le flambeau de la résistance contre l’injuste agression faite à son pays) que des gens qui la vouent aux gémonies. Il n’est que de consulter par exemple, quelques sites Internet, pour s’en rendre compte.

Bien vrai qu’il y a des « contre ». Sur le site www.lefaso.net, on peut en particulier lire ceci : « Simone, tu parles wowowowowo ainsi, pourquoi l’armée nationale n’a pu battre les rebelles et les désarmer par la force ? Tu connais rien en militaire, alors fermes ta grande g…. A la place de Blaise, j’aurais abandonné cette facilitation et en deux jours les rebelles auraient chassé cette Simone du pouvoir ».

Mais il y a aussi les « pour ». Sur le même site, on peut lire ceci : « Où est ce qui n’est pas vrai dans les propos de la 1ère Dame ? Si c’est un problème de personne, il faut l’avouer. Et c’est ce que je comprends en lisant vos propos. J’apprécie beaucoup cette dame qui est non seulement une intellectuelle mais aussi une politicienne qui ne se réfugie pas seulement derrière son mari pour le suivre bêtement ».

Et cet autre encore, qui fait la confidence suivante : « Entre nous, qui se rappelle encore du nom de Mme Diouf, Kérékou, Lamizana ?...Simone Gbagbo est députée, président du groupe parlementaire FPI et co-fondatrice du FPI ; elle n’est donc pas une fabrication de Laurent Gbagbo, et pour cela, il faut la respecter car elle existe par elle-même même si on ne partage pas ses avis ».

Alors, au bout du compte, tout ce coup de sang pourrait n’avoir pour motivation que le choc ressenti par la vérité dite de Simone Gbagbo. Le désarmement, cette clef de voûte de tout le processus de pacification, aurait pu se faire depuis longtemps. Qui peut nier que 50 jours auraient pu suffire, après tous ces rendez-vous manqués, pour boucler le désarmement si la volonté de paix était réellement partagée par tous ? Certainement pas cet Internaute qui donne à réfléchir à travers son message sur le site de L’Intelligent d’Abidjan : « C’est quand même bizarre q’un simple dépôt d’armes puisse prendre 5 mois... Pour déposer une arme, on la prend et on la dépose par terre. C’est tout ». Et puis, quand on y pense, il n’y a quand même pas des centaines de mille d’ex-combattants à désarmer ! Pourquoi alors ces œillères ? A cause des arrière-pensées tapies au coin, espérant garder la situation en l’état jusqu’aux élections, au cas où… ? La première Dame de Côte d’Ivoire y pense peut-être qui se dit, l’expérience étant bonne conseillère, qu’il vaut mieux prévenir que guérir.

Mais il est vrai aussi, il ne faut pas l’oublier, que tout le monde n’aime pas se voir jeter à la face les vertes vérités, les erreurs passées, même si comme on dit, la vérité rougit les yeux sans les crever. Heureusement en tous cas que Blaise Compaoré ne se comporte pas comme ça. Qu’il poursuive son chemin en laissant hurler ici et là ! Forcément, il a de la hauteur, du nez. Il sait qu’il faut oublier au plus vite le passé et travailler à recoller les morceaux entre Ivoiriens mais aussi entre lui et le mari de Simone Gbagbo.

VT

San Finna