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Côte d’Ivoire : Dans le vif du sujet

Publié le mardi 13 mai 2008 à 11h41min

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Avec le début du désarmement des Forces armées des Forces nouvelles (FA-FN) et après les conclusions du Cadre permanent de concertation tenu à Yamoussoukro le 9 mai dernier, le processus de paix en Côte d’Ivoire est rentré dans une phase hautement délicate qui exige une attention plus soutenue de la part des différents protagonistes.

Faut-il le dire, les questions militaires sont les plus difficiles à résoudre dans les crises sociopolitiques qui déchirent le continent. Incapables ou empêchés de triompher sur le terrain, les belligérants ont du mal à négocier une paix des braves, avec la rupture de confiance que le langage des armes a entraînée.

Dans le cas de la Côte d’Ivoire, on en a eu une démonstration avec la passe d’armes verbale qui a opposé l’épouse du chef de l’Etat aux Forces nouvelles. Simone Gbagbo a raison, car, on n’a pas véritablement besoin de cinq mois pour désarmer 20 000 hommes dans un pays comme la Côte d’Ivoire. Mais, les FN n’ont pas tort, car, en désarmant « wassa-wassa » sans des perspectives claires pour les soldats pourrait ouvrir la voie à des conséquences incalculables dans leur camp et donner des « idées » à certaines personnes dans le camp d’en face. C’est cette « inquiétude sécuritaire » qui conduit, à raison, les FN à se hâter lentement. A peine le désarmement commencé, en effet, qu’un « syndicat » (?) est né spontanément au sein des Forces armées de Côte d’Ivoire avec des slogans « nationalistes » à la bouche.

« Nous ne voulons pas de ceux qui ont combattu la Côte d’Ivoire, au sein des Forces de défense et de sécurité », arguent les ténors du « syndicat » qui s’adressent, on s’en doute, aux soldats des FN qui doivent être reversés dans l’armée nationale. Une sortie qui a amené l’Etat-major des armées à répliquer vigoureusement, « la discipline au sein des armées interdisant l’existence d’un syndicat en leur sein », selon le communiqué des hauts gradés. Une « naissance » syndicale qui va renforcer la méfiance, ce qui fait de la sécurisation du processus un élément central. Depuis sa prise de fonction et l’entrée des FN au gouvernement, Soro et les « Nordistes » sont cantonnés au Golf hôtel à Abidjan sous haute surveillance de l’ONUCI. Une vision prospective commande de dire que cette position est intenable à long terme, et, il va falloir en sus de la reconversion des soldats de base, se prononcer clairement sur celle des cadres militaires et politiques des FN. Si le commandant Issiaka Ouattara dit Wattao a clairement laissé entendre qu’il n’envisageait pas son avenir dans le treillis militaire, les autres « Com-zones » sont restés jusque-là vagues sur la question. Que vont devenir les Chérif Ousmane, Tuo Fozié et tous les autres, qui ont pris du grade en cinq ans de guerre ?

Le « dossier » est entre les mains du Facilitateur, et, s’il est vrai que les questions militaires ne se règlent pas sur la place publique, il importerait de donner quelques indications sur ce sujet délicat. Autre dossier « sensible », l’avenir de Guillaume Soro, himself, qui est totalement flou après l’échéance du 30 novembre 2008. Avec l’attentat non encore élucidé du 29 juin 2007, le moins que l’on puisse dire c’est que Soro a des ennemis et qu’il va falloir lui donner des garanties à lui aussi. A moins que par le biais des alliances qui se noueront lors de la campagne présidentielle, il ne rebondisse d’une manière où d’une autre. Conjoncture, conjectures.

Boubakar SY (magnansy@yahoo.fr)

Sidwaya

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