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Zimbabwé : Le silence embarrassé de l’opposition

Publié le jeudi 8 mai 2008 à 10h50min

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Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle au Zimbabwe sont désormais connus. L’opposant Morgan Tsvangiraï devance de près de quatre points le président sortant Robert Mugabe. Le vieux "dictateur" a plié mais n’a pas rompu.

Battu lors des législatives dont les résultats n’ont pas été contestés, il faut le rappeler, Mugabe est en ballottage défavorable. C’est une première dans ce pays où, malgré tout le mal que l’on dit du régime zimbabwéen, le président a concédé une telle défaite. C’est inédit sur le continent noir où un dictateur perd sur toute la ligne, des élections qu’il a organisées lui-même. Il faut avouer que Mugabe est un "dictateur" bien spécial qu’aucun de ses voisins d’Afrique australe n’est prêt à lâcher.

L’opposition, qui a ferraillé pour la publication diligente des résultats, semble subitement muette. Son plan de guerre secret prévoyait la victoire de Mugabe. Une victoire qui aurait mis le Zimbabwe à feu et à sang et qui aurait débouché sur la disparition violente et humiliante du président zimbabwéen, au grand bonheur de l’opposition et de ses soutiens extérieurs.. L’annonce des derniers résultats, bien que donnant Tsvangiraï victorieux, semble avoir déjoué ses pronostics. C’est ce qui explique peut-être son peu d’empressement à s’engager dans un second tour contre Mugabe. Les deux camps ont multiplié les recours . Près de 105 au total ont été introduits devant la justice.

On se rappelle que ce sont les recours qui avaient retardé la publication des résultats de la présidentielle par la commission électorale. Si l’on s’en tient à ce scénario, le pays risque d’entrer dans une période de procédures juridiques qui vont encore envenimer la situation sociale déjà tendue. Les violences ont été, jusque-là, relativement contenues. Les 25 morts déclarés par l’opposition paraissent bien loin du niveau de violence annoncé. La concession attendue de Mugabe serait qu’il accepte plus de regards extérieurs sur le second tour, si celui-ci avait lieu. Des observateurs de l’Union africaine et de bien d’autres institutions africaines et internationales apporteraient davantage de crédibilité aux résultats de ce second tour.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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