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Burkina-Côte d’Ivoire : Incessants ballets diplomatiques chez le facilitateur

Publié le mardi 6 mai 2008 à 11h11min

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Le président du Faso, Blaise Compaoré, a reçu tour à tour deux délégations venues de Côte d’Ivoire. C’était le dimanche 4 mai 2008 au palais présidentiel de Kosyam. Il s’agit du cadre de concertation permanent des femmes de partis politiques, et celui des jeunes. Ils sont venus à Ouagadougou dire leur soutien au facilitateur du processus de paix dans leur pays, et recueillir ses suggestions pour une réelle sortie de crise.

Depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou le 4 mars 2007, les parties prenantes de la crise qui frappe la Côte d’Ivoire depuis septembre 2002 n’ont cessé de venir au Burkina Faso. Il y a quelques jours, c’était le Conseil supérieur des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire (CSRCT-CI) qui foulait le sol burkinabè.

Ces têtes couronnées étaient venues traduire leur gratitude au chef de l’Etat burkinabè pour ses efforts de paix dans leur pays en l’intronisant chef traditionnel ivoirien. Ce ballet incessant de délégations ivoiriennes est d’autant plus compréhensibe que le facilitateur du processus de paix en Côte d’Ivoire est le président Compaoré. Plus encore, ne dit-on pas que "qui veut le Pape, se rend à Rome" ?

Dimanche 4 mai dernier donc, à la suite des notabilités ivoiriennes qui, soit dit en passant, avant de regagner leur terre natale, ont également fait chef ivoirien, le Mogho-Naaba Baongho, empereur des Moosé (cf. notre édition du vendredi 2 mai), le cadre de concertation permanent des femmes de partis politiques a été reçu en audience par le président du Faso, vers 10h, dans son palais de Kosyam.

Ces femmes politiques appartiennent au PDCI, au FPI, au RDR, à l’UDCY au PIT, aux FN, au MFA. "Les choses sont en place en Côte d’Ivoire ; elles évoluent normalement dans le sens souhaité. Nous sommes venues donc, d’abord, pour témoigner notre soutien au président Blaise Compaoré, pour l’accompagner dans ce qu’il a commencé à faire depuis longtemps ;

ensuite, pour recueillir son avis et ses suggestions dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action de notre structure. Nous les femmes, sommes déterminées, nous sommes mobilisées et ensemble, nous allons nous impliquer pleinement dans la mise en œuvre de l’Accord de paix interivoirien".

Les activités à mener par le Cadre de concertation permanent, selon Hélène Bodoua, consistent à faire des tournées à l’intérieur de la Côte d’Ivoire pour sensibiliser tous les Ivoiriens sur leur implication des femmes membres de sa structure dans la mise en œuvre de l’Accord politique de Ouagadougou.

Le facilitateur Blaise Compaoré, sur cette question, dira, pour sa part, que le fait de sentir que les Ivoiriens s’approprient le processus de paix est pour lui un message d’encouragement dans cette facilitation qui, pour l’instant, selon ses propres termes, se déroule très bien. Le président du Faso reconnaît cependant que dans une crise comme celle que traverse la Côte d’Ivoire, il y a des épreuves, des difficultés, "mais progressivement, nous allons les surmonter pour permettre aux Ivoiriens d’aller vers des élections ouvertes, transparentes et équitables".

La seconde délégation à être reçue par le président du Faso dimanche dernier à Kosyam est le cadre de concertation permanent des jeunes des organisations politiques dont l’idée de création est née en février 2008. Guillaume Tanhou Kakou, chef de cette délégation, et militant du PIT, à leur sortie d’audience qui a débuté un peu après 11 heures, a dit qu’ils sont venus remercier le facilitateur pour son implication et sa détermination en faveur de la paix en Côte d’Ivoire.

"Depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou, il y a eu, a-t-il confié à la presse, de grandes avancées dans la vie politique ivoirienne. La date des élections a été fixée (30 novembre 2008 : NDLR). Nous sommes venus l’encourager à continuer de soutenir ce processus pour qu’il arrive à son terme".

Pour Guillaume Tanhou Kakou, l’Accord politique de Ouagadougou est aujourd’hui le seul canal qui pourra leur permettre d’avancer résolument vers la paix. Comme le cadre de concertation permanent des femmes, celui des jeunes va faire aussi dans la sensibilisation et la mobilisation des populations, "pour leur dire qu’il faut que la paix advienne en Côte d’Ivoire".

Le ballet des hôtes ivoiriens de Blaise Compaoré n’est pas prêt de s’arrêter, comme on le voit. Et un confrère d’ironiser en disant qu’à ce rythme, même les vendeuses de fruits d’Abidjan viendront à Ouagadougou.

Agnan Kayorgo

L’Observateur

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