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Centre national de presse-Norbert Zongo : Dix ans au service d’une presse indépendante et pluraliste

Publié le lundi 5 mai 2008 à 10h58min

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Le Centre national de presse - Norbert Zongo (CNP-NZ) a célébré ses 10 ans d’existence, le 3 mai 2008. La date coïncidant avec la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’occasion était belle de parler de promotion, de défense et de renforcement de la liberté d’expression pour une presse indépendante et pluraliste au service de la démocratie.

Le 3 mai 1998, l’Association des journalistes du Burkina (AJB), la Société des éditeurs de la presse privée (SEP), le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) ont procédé à l’inauguration du centre national de presse. Un an après, le centre est rebaptisé au nom du directeur de publication de l’Indépendant, Norbert Zongo, assassiné le 13 décembre 2008.

Après dix ans d’existence, les créateurs du centre ont cru bon de convier la grande famille des médias et les amis de la presse à une activité commémorative, le 3 mai 2008.
Pour Chériff Sy, président du comité de pilotage du centre, la création du CNP-NZ, s’est inscrite dans le vaste mouvement d’émergence du pluralisme médiatique sur le continent africain. Et au Burkina Faso, l’apparition des médias privés a entraîné de grandes modifications dans le paysage journalistique.

Au regard de ces données, la nécessité de la mise en place d’une structure, qui permettra à tous les hommes des médias de se rencontrer, de se retrouver, pour discuter de leur profession et échanger leurs expériences s’est imposée. Ainsi, des objectifs que s’est fixés le centre, on retiendra qu’il s’est agi de créer et développer un cadre de rencontre et d’échange entre journalistes, œuvrer au développement d’une presse indépendante et pluraliste, entreprendre des actions visant la promotion, la défense et le renforcement de la liberté d’expression et de la presse, assurer la formation et le perfectionnement des journalistes, contribuer à l’élévation du niveau de culture générale des journalistes et des hommes des médias.
Dix ans durant, dira le président du comité de pilotage, Chérif Sy, le centre aura œuvré, au mieux, à l’atteinte de ces objectifs.

Le CNP-NZ ne s’est pas seulement limité aux journalistes. En effet, le centre s’est ouvert aux autres associations de la société civile qui œuvrent également à l’affermissement de la démocratie. De l’avis du Chériff Sy, la structure a aussi mené des campagnes globales pour la transparence de l’administration et l’accès aux documents officiels afin de soutenir les journalistes dans leur revendication du droit au savoir.
En outre, le CNP-NZ est devenu un lieu de rendez-vous pour les journalistes africains, qui s’y retrouvent pour le festival international de la liberté d’expression et de presse et le Forum des centres et maisons de presse.

86 journalistes tués dans le monde depuis janvier 2007

Journée mondiale de la liberté de la presse oblige, les organisations professionnelles des journalistes sus-citées ont rendu hommage au courage et au professionnalisme des nombreux journalistes et professionnels des médias tués, blessés, emprisonnés ou poursuivis dans l’exercice de leur métier, à travers une déclaration lue par le secrétaire général de l’AJB, Tiergou Pierre Dabiré. Citant Reporters Sans Frontière, celui-ci a évoqué le cas de 86 journalistes tués depuis le 1er janvier 2007. Et selon le Comité pour la protection des journalistes, 65 d’entre eux auraient été tués du fait de leurs activités professionnelles et 31 autres portés disparus. La déclaration indexe les conflits en Irak, au Pakistan et en Somalie, comme les plus dangereux pour les journalistes.

En Afrique, l’Erythrée, l’Ethiopie, la Somalie, la Gambie, la République démocratique du Congo, sont désignés comme les pays les plus liberticides en matière de presse. "Des pays jadis cités en exemple dans l’ancrage de la démocratie tels le Bénin, le Mali, le Niger et le Sénégal ont eux aussi sombré dans la violation de la liberté de la presse par des interpellations et incarcérations de journalistes", dira Pierre Dabiré.
Au Burkina Faso, ajoutera-t-il, les années 2006 et 2007 ont été marquées par une offensive contre les médias. Beaucoup de journaux, fera remarquer Pierre Dabiré, ont été attraits devant la justice pour avoir "dénoncé des faits de corruption et de détournements avérés, des passe-droits et impunités".

Pour les associations professionnelles de journalistes du Burkina, le thème de la journée mondiale de la liberté de la presse "Liberté d’expression, accès et autonomisation" interpelle tous à plus d’un égard. La liberté de la presse et l’accès à l’information, ont-elles dit, contribuent à l’objectif de développement plus général qu’est l’autonomisation des individus en mettant à leur disposition, l’information susceptible de les aider à prendre en main leur propre destin. "Ce processus qui donne aux citoyens la capacité de prendre part au débat public et de demander des comptes aux gouvernements et autres instances, renforce la démocratie participative", a précisé le secrétaire général de l’AJB.

Le CNP-NZ, offrant des espaces de rencontre, de dialogues, d’échange, les associations professionnelles ont trouvé que le centre épouse les contours du thème de la Journée internationale de la presse.
Le lancement du prix Norbert Zongo en journalisme qui, dorénavant ont ouvert à l’espace africain, passe désormais de 500 000 à 1 million de F CFA et l’institution du Sebgo d’or, un autre prix d’une valeur de 1 million 500 ont été les autres faits marquants de la célébration du Xe anniversaire du CNP-NZ.

Gabriel SAMA


Xe anniversaire du CNP-NZ : La vie chère en débat

Un panel-débats sur la vie chère est intervenu, vendredi 2 mai 2008, au Centre national de presse Norbert Zongo dans le cadre de la célébration de son Xe anniversaire.

Avec comme modérateur, le journaliste Rémi Dandjinou de la chaîne Canal 3, le panel-débat sur la vie chère a été animé par le Pr Claude Wetta, Daniel Da Hien de la Ligue des consommateurs, Dieudonné Zongo, de l’Association des petits commerçants, Ousmane Tiendrébéogo de l’Association des paysans et un représentant des syndicats. Le panel a tourné autour de quelques préoccupations : pourquoi cette situation de vie chère ? Est-ce que les mesures prises par le gouvernement sont suffisantes ? C’est le Pr Claude Wetta qui a dressé le contexte de cette situation de vie chère. Selon lui, elle s’explique au niveau international, par la flambée des prix (notamment celui du pétrole), la baisse du dollar et au niveau interne, par l’absence de concurrence au niveau de certains produits de première nécessité.

S’exprimant également sur l’intervention de la COTECNA et les questions d’importation, il s’est interrogé sur la transparence dans le secteur. Le monopole dans l’importation des produits comme le riz (il est détenu par seulement deux commerçants à l’entendre) a été décrié par le représentant de l’Association des petits commerçants. Selon toujours ses propres dires, en plus du monopole, la situation est aggravée par la corruption et la fraude.

De l’avis des panélistes, les différentes mesures prises par le gouvernement pour atténuer la vie chère ne stabiliseront pas la situation tant qu’elles demeurent des mesures à court terme : "le gouvernement attend toujours que le feu s’allume pour vouloir l’éteindre. La lutte contre la vie chère ne s’improvise pas après des manifestations de rue ; ça se prépare", a révélé le représentant de la Ligue des consommateurs, Daniel Da Hien.

Les panélistes estiment qu’il faut des mesures fermes et concrètes se rapportant aux questions des taxes, des impôts, de la fixation des prix des produits de grande consommation. La grande préoccupation reste à leur avis, l’augmentation de salaire de 25 % réclamée depuis 2001. "La question des salaires doit être vue avec une vision globale de l’économie. Une augmentation de salaires va avoir des influences sur la consommation, la perception de la TVA, de l’IUTS, des impôts. Nos ministres se comportent comme des entrepreneurs. Il faut avoir une vision macroécnomiste lorsqu’on gère l’économie d’un pays", a relevé le Pr Wetta. Avec l’envolée de la vie chère, les salaires des Burkinabè ont été largement laminés, ce qui fait qu’il n’y a plus d’équilibre entre l’offre et la demande. Les panélistes estiment que le gouvernement devrait travailler à augmenter les salaires. Ils ont relevé que tant qu’il n’y aura pas de contrôle rigoureux des prix et une augmentation de salaires, la cohésion sociale sera menacée dans les jours à venir.

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)

Sidwaya

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