En tout cas, le fantôme était déjà dans l’avion, pardon dans la maison, depuis bien longtemps. Acheté en son temps au prix du neuf, pour ne pas dire à coût d’or, l’aéronef présidentiel était en fait un très vieux coucou qui a failli d’ailleurs endeuiller la nation. Pour le gain facile, que ne feraient donc pas les corrupteurs et les corrompus ? Le chef de l’Etat et toute sa famille auraient pu passer de vie à trépas dans la défaillance de "l’Albatros".

Le problème, c’est que la vaste opération "Epervier" contre la corruption concerne directement désormais des proches ou anciens proches du président. Jusqu’où ce dernier pourra-t-il frapper ? La justice camerounaise sera-t-elle en mesure de sévir avec la même rigueur que lorsqu’il s’agissait des autres, qui, sans être de menus fretins, sont loin d’avoir le gabarit d’un Yves Michel Fotso, ce V.I.P. bien connu du monde aéronautique ? Pour éviter le deux poids deux mesures comme cela a souvent été le cas sous nos tropiques où seuls trinquent ceux qui ne bénéficient pas d’un bon parapluie politique, Paul Biya doit aller jusqu’au bout de sa logique. Et comme cela n’arrive pas qu’aux autres, bien des chefs d’Etats africains qui passent commande d’engins volants qu’ils achètent à coup de milliards de F CFA, ont intérêt à ouvrir l’œil, et le bon. D’autant que les cercueils volants, ce n’est pas ce qui manque sur le marché africain de l’avion !

Morin YAMONGBE

Le Pays