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Ban Ki-moon aux écoliers : « J’ai connu pire que vous »

Publié le jeudi 24 avril 2008 à 12h34min

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Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a achevé son séjour hier au Burkina Faso par deux visites : la première au personnel du système des Nations unies travaillant au Burkina et la seconde dans une école primaire publique de la place. A l’école Manegda, située au secteur 28 de Ouagadougou, le visiteur a abordé son enfance scolaire, difficile, qui, malgré tout, ne l’a pas empêché de devenir aujourd’hui secrétaire général des Nations unies. Par ce retour dans le passé, il a in fine exhorté les uns et les autres à plus d’ardeur au travail.

« Je suis fier de vous ». Ces propos sont de Ban Ki-moon qui, en l’espace d’une dizaine de minutes, semblait avoir abandonné son poste de secrétaire général de l’ONU pour endosser celui de coach. Ses patients, c’était l’ensemble du personnel du système des Nations unies résidant au Burkina Faso, qui lui a réservé un véritable standing ovation quand il est arrivé au patio de l’immeuble des Nations unies pour les rencontrer.

Convenons que pour remonter leur moral, il n’y a pas meilleur thérapeute que ce premier fonctionnaire de la grande structure mondiale, qui compte 192 Etats. Ce dernier a visiblement mis du baume au cœur de ses administrés, surtout lorsqu’il s’est adressé à eux en ces termes : « J’apprécie les efforts que vous déployez. Je suis conscient que vous vivez dans des conditions souvent difficiles surtout que vous êtes dans un pays très pauvre… » Ban Ki-moon leur a demandé de continuer à le soutenir dans ses trois « combats » : pour le développement, la paix et la promotion des droits de l’homme.

La dernière activité du secrétaire général de l’ONU avant de s’envoler pour la Côte d’Ivoire, c’était sa visite à l’école primaire publique Manegda. Située au secteur 28, cette structure est en effet un échantillon parfaitement illustratif des difficultés que rencontrent les établissements scolaires au Burkina Faso.

La classe de CP2 dans cette école a un effectif de 208 élèves. A côté, une tente qui porte le logo de l’UNICEF, laquelle fait office de classe, héberge ceux du CP1, au nombre de 157. A son arrivée, le visiteur a été d’abord conduit dans une classe de CM, où les écoliers lui ont posé des questions qui lui ont fait sourire : « Y a-t-il déjà eu une femme secrétaire générale de l’ONU ?

L’UNICEF, qui s’occupe des tout-petits, a-t-elle à son siège à New York un enfant les représentant ? ». C’étaient, entre autres, les interrogations adressées à l’hôte de marque, qui a promis d’ailleurs de réfléchir sur la seconde, qu’il a trouvée pertinente.

Pendant cette visite, tous les discours ont tourné autour des problèmes de l’enseignement de base : effectifs pléthoriques, manque de locaux, etc. En réponse à ce sombre tableau, il a invité les uns et les autres à ne pas désespérer et à s’armer de courage. Comme pour insister, celui qui est né un jour de juin 1944 d’une famille paysanne ne s’est pas gêné à lever un coin du voile sur son passé.

Aux écoliers il a dit : « Quand j’étais enfant, j’ai connu des difficultés plus grandes que les vôtres. Il n’y avait pas de salles de classe et nous suivions les cours sous les arbres…Tout avait été détruit par la guerre ».

Il a terminé par ces mots, qui ont suscité beaucoup d’applaudissements et qui devraient résonner tout le temps dans l’esprit de toute personne qui a de l’ambition : « …Mais cela ne m’a pas empêché d’être aujourd’hui le secrétaire général de l’ONU ». Tout comme devant le personnel de son institution, qu’il a rencontré à l’immeuble des Nations unies, Ban Ki-moon a répété aux élèves de l’école Manegda et à leurs parents : « Le plus important, ce ne sont pas les conditions matérielles. C’est ce qu’on fait de son esprit qui compte le plus ».

Cette escapade dans un quartier périphérique de Ouagadougou a permis à l’hôte VIP de quitter la voie bitumée pour toucher du doigt les dures réalités de la vie du Burkinabè moyen : poussière, routes défoncées, tas d’immondices…

Après avoir été couvert de présents, il a promis en retour d’envoyer des ordinateurs aux écoliers, une fois rentré aux Nations unies.

Issa K. Barry
Hamidou Ouédraogo

L’Observateur

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