LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

NEPAD : Les derniers soubresauts d’un mort-né

Publié le vendredi 18 avril 2008 à 00h52min

PARTAGER :                          

Combien d’Africains savent ce qu’est le Nepad, ce vaste programme censé booster le développement du continent dans les secteurs essentiels des infrastructures, de l’éducation, de la santé, des nouvelles technologies, etc.? Combien peuvent témoigner de ses réalisations sur le terrain ? N’allez surtout pas le demander à l’un de ses pères fondateurs, Me Abdoulaye Wade, qui reconnaît avoir "des difficultés à expliquer ce que nous avons réalisé".

De fait, des réalisations du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, on en cherche désespérément. A moins d’évoquer la "revue des pairs" devant surveiller toute dérive en matière de droits de l’Homme, de transparence, d’organisation d’élections libres et démocratiques en Afrique. Quoique, même sur ce point, il y ait des choses à redire, la plupart des pays africains fermant la marche dans le peloton des nations malades de leur gouvernance.

Pour revenir au Nepad, on a l’impression que les grands discours ont toujours primé sur les actes. Et que de conférences en fora, la masse d’argent dépensée pour les organiser est finalement au dessous des résultats espérés. Et tout ce cirque fait sans doute sourire l’Occident, qui pourrait bientôt assister aux derniers soubresauts d’un mort-né. En fait, si, dès le départ, le Nepad connaissait quelques ennuis de santé et qu’elle ne s’en est pas remise jusque-là, c’est parce qu’il est venu au monde avec deux tares congénitales. L’une a pour nom la forte dépendance financière du Nepad vis-à-vis de l’Occident, l’Afrique comptant toujours sur les promesses du G8 (Groupe des huit pays non industrialisés). Quel dommage que le continent, dont on pensait, pour une fois, qu’il avait enfin trouvé sa propre voie, se complaise dans son statut d’éternel assisté !

La seconde tare n’est autre que les querelles de leadership auxquelles les pères fondateurs du concept s’étaient livrés pour revendiquer la paternité du programme. D’une certaine manière, elles continuent de freiner l’élan du programme.

Au total, force est de reconnaître que le Nepad est né sous de mauvais auspices, ceux des chamailleries de quelques dirigeants, et de l’incapacité du continent à compter sur ses propres moyens. Né sous le signe indien, le Nepad n’aura jamais réussi à le vaincre. Hélas !

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique