LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Sommet Inde-Afrique : Une déclaration et un cadre de coopération sanctionnent le forum

Publié le lundi 14 avril 2008 à 11h34min

PARTAGER :                          

Au terme de deux jours de sessions, à New Delhi en Inde, le Sommet indo-africain a accouché d’une déclaration et d’un cadre de coopération. Par cet acte, une nouvelle ère de partenariat s’ouvre pour booster le développement mutuel entre ce pays-continent et l’Afrique. Ce dernier en filigrane devient un soutien indispensable à l’Inde qui lorgne une place au conseil de sécurité de l’ONU.

Egalité, respect et entente mutuelle entre les peuples indiens et africains. Tel est le credo qui soutient le partenariat et les échanges commerciaux entre le pays de Mahatma Gandhi et l’Afrique. Au terme de deux jours d’échanges, les chefs d’Etat africains et les Premiers ministres de différents pays dont Tertius Zongo, représentant le président Blaise Compaoré ont sanctionné le Sommet d’une déclaration dite de Delhi et d’un cadre de coopération.

A travers ces documents, les deux partenaires s’engagent à donner un visage humain et dynamique à leur coopération sur les plans de l’économie, du social, de la sécurité, de la science et de la technologie, de la formation des ressources humaines. L’Inde dont la superficie est le 1/10e de l’Afrique avec plus d’un milliard deux millions d’habitants constitue un partenaire de taille pour le continent africain dans un monde globalisé où la compétition est devenue rude entre les ensembles que sont l’Union européenne, la Chine, les Etats-Unis, etc. C’est fort de ce constat que New Delhi à travers son cadre de coopération soutient « les efforts visant à promouvoir entre l’Afrique et l’Inde le commerce et l’industrie, l’investissement direct étranger (IDE), le développement des PME et l’intégration régionale en Afrique ».

Cependant, toute relation commerciale étant fondée sur le respect des règles et de droit, l’Inde et l’Afrique ont interpellé la communauté internationale afin « qu’elle honore les engagements pris concernant le changement climatique en particulier dans les domaines du transfert des technologies, du financement et du renforcement des capacités ». En présence des chefs d’Etat et de gouvernement réunis autour du Premier ministre indien Manmohan Singh, l’Afrique et l’Inde ont aussi interpellé la communauté internationale afin qu’elle examine plus en détail le régime des droits de propriété intellectuelle pour assurer un transfert rentable des technologies de pointe, propres et appropriées au pays en développement.

La réforme de l’ONU souhaitée

Le Sommet indo-africain n’a pas discuté seulement de commerce et d’échange. Il a été question de politique notamment en ce qui concerne les Nations unies et les pays non alignés du G77. La déclaration de Delhi affirme qu’il est « nécessaire de procéder d’urgence à la réforme complète de l’ONU ». Cette réforme doit prendre en compte l’élargissement du Conseil de sécurité en ce qui concerne ses membres permanents et non permanents. D’autant plus que l’Inde et l’Afrique qui ont leur mot à dire dans les prises de décision au plus haut niveau de l’ONU lorgnent une place de membre permanent au sein du Conseil de sécurité. Le Sommet Inde-Afrique qui a connu la participation d’une dizaine de délégations marque un tournant décisif dans les relations entre ces deux entités. C’est pourquoi, la conférence de presse qui a sanctionné la fin du Sommet a été l’occasion pour les organisateurs de montrer que « l’Afrique ne veut plus être le cheval qu’on monte et exploite sans contrepartie ». Le prochain Sommet Inde-Afrique prévu en 2011 en Afrique nous le dira. Peut-être.

Daouda Emile OUEDRAOGO (daouda.ouedraogo@sidwaya.bf)
Envoyé spécial
à New Delhi (Inde)


Les à-côtés de New Delhi : Audiences à pas de charge

Arrivé dans la capitale indienne la veille de l’ouverture du Sommet, le Premier ministre Tertius Zongo a reçu en audience plusieurs personnalités du monde des affaires.

Du directeur de Mohan Exports (Inde), Vivek Kumar au représentant de la Banque d’import-export de l’Inde en passant par l’ambassadeur de l’Inde au Burkina, Togo et Niger, le président de Angelique International Limited, Daya Krishna Goyal ainsi que le représentant de GPT Group, D.P Tantia, l’état de la coopération et les possibilités d’investir au Burkina ont été passés au peigne fin. Les uns et les autres ont prôné des échanges commerciaux dans les domaines de l’agriculture, des infrastructures, de l’énergie et de l’industrie. Ils se sont dit satisfaits des progrès réalisés par le Burkina dans le souci d’assainir l’environnement des affaires. Les audiences se sont poursuivies avec la rencontre avec l’ambassadeur de France en Inde et d’autres opérateurs économiques le 9 avril 2009. De bonnes affaires en perspective donc.


La BID pourrait soutenir le Burkina dans la lutte contre la vie chère

En partance pour New Delhi, le Premier ministre Tertius Zongo en escale à Djedda en Arabie Saoudite a fait d’une pierre deux coups. En effet, le temps de prendre le fuel, le Premier ministre a rencontré le président de la Banque islamique de développement (BID) Mohamed Ali. Tertius Zongo et Mohamed Ali ont échangé sur la coopération entre le Burkina et la BID. Pour Mohamed Ali, la coopération entre la BID et le pays des Hommes intègres est active et très constructive. La BID qui intervient au Burkina à travers la construction d’infrastructures routières (bitumage route Koudougou-Djindjeresso), la promotion de l’éducation pourrait s’inscrire dans la lutte contre la vie chère. Ainsi donc, sensible à la souffrance des Etats africains confrontés à ce problème, le président de la BID tout en reconnaissant la modestie de son institution, pense qu’il sera possible d’élargir la coopération en créant et en diversifiant les domaines d’intervention de la banque. La survie et le bien-être des populations en dépendent.


Quand Youweri Museveni fait rire la salle

Le président ougandais a détenu la palme de l’humour au Sommet de New Delhi. Du début de son intervention jusqu’à la fin, Museveni, par son humour, réveillait ceux qui somnolaient dans la salle. Par exemple pour lire son long discours, il trouve une astuce. Tout en le feuilletant, il clame : « Je ne vais pas lire mon discours parce qu’il fait 9 pages. Si je le fais, on risque d’en être malade.... » (éclats de rire). Le président Museveni intervient alors indépendamment de son discours. Durant cette phase, il cite les différents programmes entre les ensembles continentaux dans le monde qui ont abouti à des exonérations de taxes. Lorsqu’il se prononce sur l’initiative « TSF » (Tout sauf les armes) des Etats-Unis, il lance : « Ils ont dit tout sauf les armes », mais le problème est que l’Afrique ne fabrique pas d’armes. (rires et applaudissements de la salle).


« Le retard tranquille » de Wade

Au deuxième jour du Sommet, le président sénégalais Abdoulaye Wade a respecté sa tradition : « celle de venir en retard ».
En effet, c’est dix à quinze minutes après l’ouverture de la deuxième session le 9 avril que Gorgui est entré dans la salle. Là où il faut le féliciter, c’est qu’il a pris la peine de laisser le Premier ministre Tertius Zongo finir son discours avant d’entrer. Ce, pour ne pas détourner ou distraire les auditeurs. Sacré Wade.


Là-bas, on circule à gauche

En Inde, plus précisément à New Delhi, la priorité de la circulation est à gauche. Véhicules, motocyclettes, bicyclettes, même les piétons circulent sur la gauche.
Quant au volant des véhicules, ils sont à droite tandis que dans notre cher Faso, la majorité est à gauche et la priorité à droite. N’oublions pas que l’Inde a été colonisé par les Britanniques. D’où le système anglo-saxon. Alors, sachez que là-bas au pays des « mille dieux », on circule à gauche.

Rassemblés par D.E.O
Envoyé spécial à New Delhi

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique