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Situation nationale : Préserver la maison commune

Publié le jeudi 10 avril 2008 à 12h22min

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Lutte contre la vie chère sur fond de saccages de biens publics et privés, "débarquement" à polémique de Salif Diallo, grève des syndicats, raréfaction de certains produits de première nécessité sur le marché...la situation socio-politique nationale s’est brusquement emballée ces derniers mois, faisant craindre le pire à nombre de Burkinabè.

Le pire, si tant est que les casses et autres actes de vandalisme qui ont jalonné la lutte (?) contre la vie chère, auraient pu entraîner une réaction tout aussi violente des forces de l’ordre, avec des conséquences incalculables.

L’exemple des pays limitrophes et lointains est là pour nous rappeler que l’argument de force peut se retourner contre ceux qui l’utilisent, surtout lorsqu’ils veulent défier celui qui en a le monopole légitime. Le pire ensuite, lorsqu’un acte apparemment anodin, à savoir un remaniement ministériel (en dépit de la carrure du ministre concerné) entraîne des propos enflammés de la part de certaines personnes qui y voient rien moins qu’un "autodafé" en préparation contre "le fidèle parmi les fidèles". Une argumentation spécieuse qui vise à jeter le trouble au sein de la majorité présidentielle en agitant entre autre l’idée d’une "monarchisasion" (sic) du pouvoir et celle d’une "ingratitude" du premier des Burkinabè qui "sacrifie" ainsi un compagnon de tous les instants.

Des "thèses libres" dont la finalité est de nous faire croire que la République "ne marche pas" et qu’il faut une refondation politique et économique pour sortir de la crise. C’est oublier que ladite refondation a été entreprise depuis la nomination de l’actuel Premier ministre qui prône non seulement "un assainissement des mœurs politiques et économiques" mais appelle les Burkinabè à être "les maîtres de leur destin" (confère son discours de politique générale du 4 octobre ) pour éviter le "copier-coller" dont aime à disserter le père Lacour. Le pire enfin, lorsqu’il se profile à l’horizon, une "disparition" de certains produits de première nécessité tels que le riz pour des raisons évidentes et dont la principale réside dans le rejet par certains commerçants de cette refondation entreprise par Tertius Zongo.

Une politique qui met fin aux passe-droits et autres avantages indus de certains "barons" du commerce national lesquels préparent ainsi la "riposte". Il y a donc une conjonction de facteurs qui oblige à la vigilance et à une réflexion prospective pour sortir de l’impasse. La république n’est certes pas menacée, mais il y a un "nouveau courant opportuniste liquidateur" en gestation avancée. Composé donc de ces commerçants véreux et de certaines personnes qui se définissent elles-mêmes comme "des rentiers du 15 octobre 1987" (entendez des indéboulonnables), ce courant cherche insidieusement à réunier les conditions subjectives d’un "retour en arrière".

La sérénité affichée dans le camp d’en face, de même que la maturité politique du peuple burkinabè (les forces vives de la Nation n’ont pas rompu le dialogue social) nous font dire cependant que ce courant n’aura pas plus de force qu’une vaguelette. La préservation de la maison commune doit donc demeurer le leitmotiv de tous et de chacun, d’autant qu’à l’analyse, on s’aperçoit que l’Etat d’exception ne nous a apporté qu’heurts et malheurs. A bon entendeur....

Boubacar SY

Sidwaya

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