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Intervention de l’UA à Anjouan : Une preuve de tâtonnement politique et de soumission à la France

Publié le lundi 7 avril 2008 à 11h06min

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Pour l’auteur des lignes suivantes, l’intervention militaire de l’Union africaine sur l’île d’Anjouan "met à nu, une fois encore, son tâtonnement politique et sa soumission inconditionnelle" à la France.

L’archipel des Comores, autre ancienne colonie française, situé dans l’océan Indien près de Madagascar, d’une superficie de 1900 km2 et d’une population d’environ 500 000 habitants, a été, si l’on en croit les radios internationales, le théâtre d’épreuves militaires du 25 au 28 mars 2008 inclus. L’opération armée baptisée : "Le retour de la démocratie" avait pour but de déposséder le sécessionniste comorien, colonel de son état, de l’îlot anjouannais .

L’armée comorienne semblant douter de son efficacité ou de sa fiabilité eut recours à un contingent de l’Union africaine dont l’effectif exact et l’identité des pays qui l’ont composé demeurent mystérieux. Heureusement, cette coalition n’a rencontré aucune résistance pour parvenir à ses fins. Ainsi soixante-douze heures seulement de campagne à la Kalachnikov ont suffi à rétablir l’intégrité territoriale de l’Union comorienne.

L’Union africaine, par cette ingérence outrecuidante et inhabituelle dans les affaires intérieures d’un pays souverain dont on sait peu sur les réalités de l’adhésion à l’organisation panafricaine, met à nu une fois encore son tâtonnement politique et sa soumission inconditionnelle à son ex-colonisateur : la France, permettant à cette dernière de revenir par une porte dérobée sur son ex-chasse gardée.

Cette guerre menée au nom de la démocratie et contre la sécession nous rappelle douloureusement celle du Biafra (Nigeria) des années 70 dont le grand vaincu et virtuel sécessionniste Ojukwo coule des jours heureux en France ; celle du Sud Soudan de John Garang mort après sa victoire ; et, récemment, celle de Guillaume Soro de Côte d’Ivoire.

Paradoxalement, contre ces trois dernières l’on n’a ni vu ni entendu les soldats de l’Union africaine intervenir.

Georges ZIDA

Le Pays

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