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Salif Diallo, le crucifié de pâques

Publié le vendredi 4 avril 2008 à 11h24min

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« Dans toutes les existences, disait La Rochefoucauld, on note une date où bifurque la destinée, soit vers une catastrophe, soit vers le succès. » Le 23 mars 2008 constitue à n’en pas douter une date historique pour l’échiquier politique burkinabé et singulièrement pour Salif Diallo. C’est ce jour là, aux dernières heures de la fête de paques que celui qui jusque là était le ministre d’Etat, ministre de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques a été limogé au détour d’un remaniement ministériel pour le moins insolite.

La composition du nouveau gouvernement a fini de convaincre que la manœuvre était destinée à extirper le « super ministre » du Gouvernement de Tertius Zongo. Ceux qui appelaient à un ré dimensionnement de certains ministères peuvent se frotter les mains car le Premier ministre et le président sont allés jusqu’au limogeage.
23 mars 2008. Point de départ d’une probable catastrophe pour Salif Diallo ou est-ce l’origine d’un éventuel succès pour lui ? Répondre à cette alternative de La Rochefoucauld à l’étape actuelle peut s’avérer être un exercice fastidieux. Le temps et la suite des événements trancheront. Mais en attendant, osons un décryptage de ce qui est convenu d’appeler le limogeage de pâques. Nous nous intéressons à ce limogeage en raison de la personnalité du limogé et de la place qu’il occupe dans la scène politique nationale.

Ainsi donc, Salif Diallo a été largué en haute mer. La crise au sommet de l’Etat n’a jamais été aussi ouverte que ces derniers temps. Depuis quelques années, on le sait, deux plus proches collaborateurs du président Blaise Compaoré se livraient une farouche guerre de positionnement au sommet de l’Etat. Il s’agit d’une part de Salif Diallo, son compagnon de lutte de toujours, et de Francois Compaoré, son frère cadet d’autre part.
Le premier -au regard de son rang au sein du CDP, le parti au pouvoir et de sa proximité avec le chef de l’Etat- passait pour être le Nº2 de fait du régime aux yeux de certains observateurs de la scène politique burkinabé. Le second quant à lui, non moins influent, est conseiller à la présidence. Ces deux personnalités qui sont au cœur du pouvoir ont réussi la prouesse de constituer des clans, à l’intérieur du système. Chaque clan recrutant à tour de bras, pariait sur la chute de l’autre et vice versa.

De l’affaire David Ouédraogo à l’assassinat de Norbert Zongo

Tout semble avoir commencé en 1998 avec le déclenchement de l’affaire David Ouédraogo. Du nom du chauffeur du petit frère du président, François Compaoré qui a été torturé à mort au Conseil de l’entente. François Compaoré a été accusé de meurtre et de recel de cadavre. Depuis cette époque où l’affaire était abondamment relayée par la presse notamment par Norbert Zongo dans les colonnes de l’Indépendant, Salif Diallo était en ligne de mire parce que soupçonné par le camp François d’être l’informateur et la source de la presse sur cette ténébreuse affaire.
La suspicion et le conflit entre les deux hommes se sont davantage accentués suite à l’assassinat du journaliste Norbert Zongo en décembre 1998. Les évènements consécutifs au drame de Sapouy ont fortement détérioré les relations entre Salif Diallo et François Compaoré.

Les relations exécrables avec la belle mère

C’est un euphémisme de dire que les relations entre Salif Diallo et la grande opératrice économique, Alizèta Ouédraogo dite Gando, la belle mère de l’autre sont loin d’être cordiales. Grande opératrice prospère, cette dame passe à tort ou à raison pour être l’icône du pouvoir économique et financier de la famille présidentielle.
Essentiellement à cause des affaires de crime sus citées, dame Ouédraogo tiendrait en aversion son « parent » Salif Diallo. Ces relations conflictuelles se sont transformées en contradictions politiques dont la région du Nord et singulièrement la province du Zondoma a servi de cadre de manifestation lors des récentes joutes électorales.

La logique des ambitions

L’opposition entre Salif Diallo et François Compaoré tient surtout d’un élément fondamental : la succession éventuelle au président Compaoré. En effet, les ambitions de ces deux hommes se dissimulaient difficilement contrairement à celles de certains de leurs camarades.
Les relations entre ces deux personnalités politiques du sérail s’inscrivent donc dans une logique concurrentielle, voire oppositionnelle dont le principal enjeu est la succession à la tête du pays.

François Compaoré n’est pas que le frère cadet du chef de l’Etat. Il est conseiller économique à la présidence du Faso. Tout comme Salif, il est un homme influent. Chacun a sa bande de fidèles, de courtisans, et d’obligés. Ce sont du reste les lieutenants de ces deux clans qui menaient jusque là, le combat sur le terrain, au sein du parti, de l’administration, des projets, des milieux d’affaires et ….. des médias. Bien que le 27 janvier dernier au cours d’une émission radiodiffusée, Salif ait affirmé qu’il est « non partant » pour une quelconque course pour le palais de Kossyam, son vis-à-vis semble n’avoir pas lésiné sur les moyens pour anéantir davantage les ambitions du ministre d’Etat. L’opposition au premier ministre Tertius Zongo et les autres éléments conjoncturels ne seraient que des faits secondaires ou tout au plus un cheval de troie. Si non que l’opposition entre Salif et le prédécesseur de Tertius à savoir Paramanga Ernest Yonli a duré pendant de longues années sans que cela ne conduise au clash !
La logique militante voudrait que l’arbitre de cette lutte politique soit le parti, c’est-à-dire le CDP à travers ses différentes instances. Mais la réalité politique est telle que l’arbitre n’a été autre que le président Compaoré. Celui-ci a-t-il pris fait et cause pour son frère ? Tout le laisse croire. Les intérêts de la famille sont donc saufs ! Mais l’affaire ainsi tranchée consacre du même coup la fracture et le divorce entre Salif Diallo et son mentor.

Il n’est certes pas anormal ni extraordinaire que deux partenaires politiques qui agissaient en toute complicité en viennent à rompre leur collaboration pour une raison ou pour une autre. Il n’est donc pas surprenant qu’aujourd’hui, Blaise et Salif ou plus prosaïquement Salif et le pouvoir ne filent plus le parfait amour. Le premier vice président du CDP chargé de l’orientation politique goûte donc au plat amer de la disgrâce qui avait été servi à l’époque à d’autres personnalités du régime tels Bongnessan Arsène Yé, Mélégué Maurice Traoré, Hyacinthe Kafando etc. Ceux qui ont eu moins de chance à l’image de feu Oumarou Clément Ouédraogo y ont laissé leur peau .C’est cela la logique de ce pouvoir issu d’une vendetta sanglante d’un certain 15 octobre 1987.

La tentative de monarchisation du pouvoir ?

Que Salif ait été viré du gouvernement n’est pas un problème en soi ; à vrai dire, s’il est un animal politique comme sa pratique l’atteste, il devrait s’y attendre !
Mais ce qui intrigue, ce sont les raisons qui ont abouti à cette cassure.
Tout semble indiquer que le ministre d’Etat a été crucifié à pâques sur l’autel de la succession au président Compaoré. Est-ce vrai que par cet acte politique majeur, le chef de l’Etat a choisi son camp qui ne serait autre que celui de son frère cadet ? Si cela s’avérait, il faudra convenir qu’un immense brouillard plane sur la république. Depuis longtemps, on le sait, l’influence de la famille était très prégnante dans la conduite des affaires de l’Etat aussi bien sur le plan administratif, politique, qu’économique.

Par le truchement des sociétés écrans, les membres de la famille présidentielle et ses alliés ont réussi à bâtir un véritable empire économique et à tisser un vaste réseau d’amis et de courtisans dans tous les milieux. Les observateurs avertis faisaient remarquer par moments que tous ces éléments n’étaient pas fortuits et qu’ils ne faisaient que baliser la voie de la succession à celui que la famille aura désigné en temps opportun. Certes, l’assassinat de notre confrère Norbert Zongo avait quasiment gelé la démarche mais elle est de plus en plus réchauffée. Il est vrai que X ou Y membre de la famille du président est un citoyen qui par conséquent est habilité à jouir des prérogatives y afférentes comme briguer par exemple la magistrature suprême. Mais le bon sens et les principes républicains qui proscrivent toute tentative de monarchisation du pouvoir devaient ramener les uns et les autres à réviser leurs ambitions.
Seulement, l’armada et les méthodes déployées laissent croire que cette option de la succession familiale semble constituer un pari pris et qui doit bien tenir. Quoi qu’il advienne et quoi qu’il en soit.

Il est difficile de présager des implications et surtout des dégâts collatéraux d’une telle conception de la démocratie tropicalisée caractérisée de surcroît par les velléités d’une succession dynastique. Mais par expérience, on pourrait deviner que si les choses en étaient ainsi, la purge ne devrait pas s’arrêter à Salif Diallo. L’on se souvient qu’à l’issue des municipales d’avril 2006 et des législatives de mai 2007, il a fallu une course contre la montre pour que le maire de Ouagadougou Simon Compaoré et le président de l’Assemblée nationale Roch Marc Christian Kaboré conservent leur position. Au regard de cette donne, quel sort serait réservé aux autres compagnonnages du 15 octobre 1987. Manifestement, il faut souligner que ce petit cercle est gênant pour celui dont on tient à faire briller l’étoile au firmament.

On a pu du reste constater pendant les festivités marquant le 20e anniversaire de la « renaissance démocratique avec Blaise Compaoré » les multiples témoignages tendant à conférer au petit président un rôle dans l’histoire de l’avènement de la révolution du 4 août 1983. Si la composante civile des premières heures est gênante, la composante militaire, bien que réduite actuellement à sa portion congrue l’est plus. On se rappelle des déboires d’un certain Hyacinte Kafando qui fut porté disparu pour ne réapparaître que quelques années après. C’est dire aussi que l’écartement de la composante militaire ne saurait se faire par coup de décret d’autant plus qu’ils savent qu’ils ne doivent pas leur place dans le cercle du pouvoir par décret.

Il faut bien redouter ce scénario. Mais si le manque de scrupule politique venait à autoriser son application, certains caciques apprendront les leçons de la naïveté, de la couardise et de la politique de la courte échelle.
En attendant, il est sûr que si l’on demandait éventuellement à certains caciques du pouvoir de proposer un thème pour le 21e anniversaire de l’accession au pouvoir du président Compaoré, ils risquent fort de substituer la « monarchisation » à la « renaissance démocratique. »
Quand le pouvoir d’Etat s’accouple avec les ambitions familiales, il enfante la monarchisation.


La vérité se trouve ailleurs

Le 23 mars dernier, a vu un remaniement ministériel dont le seul partant fût le Ministre d’Etat, ministre de l’agriculture et des ressources halieutiques, monsieur Salif Diallo.
Selon le Président Blaise Compaoré, « Le remaniement du gouvernement procède toujours d’une volonté de donner de la cohérence à une équipe pour l’action, donner plus de motivation à cette équipe. Je dois dire que ce remaniement s’inscrit dans ce cadre ».

Le chef du gouvernement Tertius Zongo ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme que « Tout remaniement est d’une part, une reconnaissance des efforts accomplis, mais aussi une volonté d’aller plus en avant. Je crois que le souci d’un gouvernement, c’est un souci de collégialité, beaucoup plus un souci d’investir dans le long terme ».
A les entendre donc, l’ex-ministre de l’agriculture posait un problème à la « collégialité » et à la « cohérence » de l’action gouvernementale. Cela ne fait aucun doute puisque cela traduit un état de fait. Salif Diallo l’a clairement exprimé lors de l’émission Tapis rouge sur la R N B. Il l’a dit, il n’est pas un « yesman » (voir Bendré 480 du 4 février 2008).

Tertius Zongo aussi s’est suffisamment exprimé : dans son gouvernement tous les ministres se valent, il n’y a aucun super ministre.
Ceci étant entendu, reste que le Burkina est un pays de savane, tout se voit et se sait. Si fait que l’argumentaire de la collégialité et de la cohérence semble insuffisant pour expliquer ce remaniement.
On le sait, les péripéties ont été nombreuses pour la composition du Gouvernement Tertius I. S’il y a bien un ministre qui a été désigné au dernier c’est bien le premier ministre. Il n’a rien composé, on lui a mis entre les mains un gouvernement tout fait. Il est donc compréhensible qu’il puisse y naître des incompréhensions ou des inimités.
Le mésamour entre Salif et Tertius est secondaire, les véritables raisons de son limogeage sont ailleurs.

Pabeba


Cet homme sait « encaisser »

Il faut le lui reconnaître, cet homme a du plexus. On lui annonce son départ du gouvernement. La décision n’est pas encore publique. Il en informe ses proches. Il fait venir même la hiérarchie politique de la région dont il est le commissaire politique pour son parti et les met au parfum. Puis comme si de rien n’était il se présente à la télé nationale au journal de 20h pour expliquer en long et en large le Programme national d’approvisionnement en eau potable et assainissement lancé à Bourzanga le 21 mars.
Entre temps, la député qu’il a fabriquée et imposée au fil des années dans son fief, lui annonce la piqûre de scorpion qu’elle va lui faire parce que contacté pour entrer au gouvernement. Après 22h, la nouvelle tombe.

Le lundi 24 mars, le matin, l’homme se retrouve à l’ENAM et préside des soutenances sans laisser entrevoir aucun signe extérieur de son limogeage de la veille. Il faut vraiment avoir de la carapace !

Pabèba


Signe des temps......

Lorsque l’on veut jeter un regard analytique sur le régime de Blaise Compaoré et ses tendances évolutives il faut toujours partir de la donne fondamentale. En effet, il faut se rappeler que ceux qui nous dirigent aujourd’hui ont fait irruption par effraction sanglante sur la scène de l’histoire nationale du Burkina. Pour perdurer, ils installèrent le règne de la médiocratie et de la rapacité. Ainsi, des derniers en tout genre allaient devenir les premiers. Chez les militaires, de simples soldats ou sous-officiers piétinaient des officiers brisant ainsi la hiérarchie et la discipline qui fait la force et le prestige des armées. Chez les civils, le même phénomène se produisit. Des gens notoirement incompétents furent bombardés aux commandes de l’appareil d’État et des entreprises et sociétés d’État.

Après ce chamboulement, a commencé ce qu’il est convenu d’appeler le festival des brigands avec le résultat que l’on sait.
Ce faisant, la hiérarchie des valeurs sociales fut bouleversée. Il ne servait plus à rien d’être travailleur pour avoir la récompense du mérite. Partout émergea l’arrogance chère aux parvenus avec une mentalité propre à eux, celle du “Lumpenat émancipé”. C’est sur ce terreau très fertile et fertilisant qu’a grandi le régime néo-patrimonial de Blaise Compaoré avec une oligarchie constituée de trois cercles.

Le premier cercle est constitué par Blaise Compaoré, sa famille et ses alliés directs. Ils ont l’économie nationale en main par l’intermédiaire d’un noyau d’opérateurs économiques. Tout gravite autour de ce cercle qui est le centre névralgique du système.

Le second cercle concentrique est celui formé par le “conseil”, l’impitoyable machine qui veille à la sécurité du régime et “assure” l’indifférence de la majorité de la population. Il est dirigé par des hommes de confiance, dont la foi et la loi se tiennent dans la capacité de leur canon.
Le troisième cercle est celui de ces « intellectuels » qui ont vendu leur âme aux diables par appât du gain rapide et font désir de paraître et volonté de puissance. Ils sont dans ou la périphérie du système, aboyant toutes sortes de théories fumeuses et fumantes.

Le système ainsi campé, loin d’être statique, est en perpétuel mouvement. Comme le dit Honoré de Balzac, « Quand tant de fermes ambitions sont parties à pied et se sont toutes données rendez vous au même point, il y’a volonté de concurrence ; misères inouïes, luttes acharnées. Dans cette bataille horrible, l’égoïsme le plus violent ou le plus adroit gagne la victoire ». La dynamique des cercles est donc à la fois interne et externe car elle repose essentiellement sur l’expression d’ambitions et d’intérêts.
Ce faisant, à l’intérieure de chaque cercle pour grandir ou grossir, c’est selon, il faut « manger » ou écraser d’autres. Les cercles se restreignent donc au fur et à mesure que la surface financière et la puissance de certains membres augmentent.
Toujours dans la même logique, les cloisons des cercles se craquellent, ouvrent des brèches permettant des infiltrations d’une cloison à une autre. Cela donne des militaires qui deviennent des opérateurs économiques, des « intellectuels » qui deviennent des affairistes, des opérateurs économiques qui deviennent des politiciens.

Les positionnements ou repositionnements finissent par faire exploser les cercles et les protagonistes se retrouvent face à face. Les champs opérationnels n’étant plus délimités, se créent alors des alliances circonstancielles dont les intérêts et les ambitions ne peuvent rentrer qu’en collusion. C’est ce qui amène les soubresauts politiques. A partir de là, le système rentre dans une zone de turbulence qui ne peut être que violente car les protagonistes ont les mêmes atouts financiers, économiques et politiques. La résolution des contradictions ayant du mal à passer par des voies classiques, elle ne peut passer que par des raccourcis explosifs.

Toute chose naît, grandit et meurt.

Pabeba

Extrait de l’émission Tapis d’honneur de la RTB le dimanche 27 janvier 2008.

Témoignages sur la personne de Salif Diallo et ses actions à la tête du ministère en charge de l’Agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques.

Hermann Yaméogo, président de l’UNDD parti de l’opposition. Bien que n’ayant pas approuvé et n’approuvant toujours pas ses options politiques qui sont contraires aux nôtres, c’est un homme entier, il est pour ou contre. Lorsqu’il a en face de lui une opinion, il l’a défend jusqu’au bout. En ce qui concerne les opposants, il n’a jamais fait mystère de ses positions et quand il fallait les combattre, il les combat à visage découvert. Ce qui fait qu’avec lui, on sait à qui on a affaire. Ce n’est pas comme certains qui nous abordent de tout sourire avec un couteau derrière le dos. Il est arrivé aussi qu’en Conseil des ministres on ait des mêmes points de vue sur certaines questions par exemple, peu le sauront. Quand il s’est agi des urnes transparentes, de la liste nationale, on était du même bord en Conseil de ministres ; il m’a appuyé et c’est grâce justement à ce soutien que le texte a pu passer. Donc c’est un homme que l’on peut désapprouver dont nous n’approuvons pas encore une fois les positions politiques qui est entier, et qui a aussi apporté sa contribution à la vision politique du chef de l’Etat. Cette démocratie qui s’est construite selon l’option du parti au pouvoir, il y a certainement contribué. Il partage solidairement les bons côtés comme les mauvais côtés.

Je suis madame Beloum née Ouédraogo Cécile, député à l’Assemblée nationale : C’est un patriote qui se préoccupe du développement de son pays, de sa région. Sur le plan social, c’est quelqu’un qui est à l’écoute des populations et qui est très proche des populations et sur le plan social, il est très compatissant.

Quand vous dites que c’est quelqu’un qui est déterminé, qui se donne à fond et tout, est ce une qualité ? N’est ce pas aussi un défaut ?

Mme Beloum : Le fait d’être déterminé et de se donner à fond le rend aussi vulnérable parce que c’est difficile pour quelqu’un qui ne se réserve pas pour vraiment s’engager à fond de voir qu’il y a des gens qui ne suivent pas le même rythme.

Sawadogo Yamba Malick, député à l’Assemblée nationale : Je vais peut-être vous étonner mais j’apprécie positivement les actions de Salif Diallo parce que je le trouve combatif, engagé et il a l’avantage de croire en ce qu’il fait et quand un homme croit en ce qu’il fait, j’ai du respect pour ce dernier. Quelqu’un qui croit en ce qu’il fait, c’est quelqu’un qui se fixe des objectifs. Il n’est pas donné à n’importe qui de pouvoir se fixer ces objectifs et Salif Diallo a l’avantage de se fixer des objectifs.

Député Dicko Amadou Diendioda, président du groupe parlementaire CFR : C’est un personnage courageux qui en fait défend ses opinions et avec beaucoup de conviction et quand il a quelque chose à faire, il y tient vraiment. Je pense que vous l’avez constaté également au niveau de son département vu les nombreuses actions qu’il mène.

Quelle appréciation vous faites de ses actions ?

Député Dicko : Je vais prendre juste un petit volet. Par exemple dans la petite irrigation qui concerne les populations à la base, il a été un grand pionnier et les micros barrages ont connu une grande affluence des populations. J’ai beaucoup apprécié lorsqu’il y a eu des détournements de mil à Gorom-Gorom où il a tenu à arrêter un haut commissaire et ses préfets.

Député Paré Emile, président du MPS/PF : Aujourd’hui décrire le personnage de Salif Diallo, peut être il y a des facteurs subjectifs, il y a des facteurs objectifs. Mais quand même je peux dire de ce que je connais, moi en tant qu’élément qui ait milité au même titre que lui dans le mouvement scolaire et étudiant, c’est un militant. Pour moi j’ai un principe en politique, il faut avoir un passé de militant. Et c’est en cela que je dis que l’homme est un militant depuis le mouvement scolaire, depuis le mouvement étudiant jusqu’à maintenant. Sur ce terrain, on le sent dans sa manière d’aborder les questions politiques quand bien même il y a des divergences, on le sent dans sa manière de gérer un certain nombre de questions. Bien entendu dans cet ordre d’idée, ayant eu ce militantisme, c’est un homme qui veut que ses convictions dominent. Donc, il a une forte tendance à vouloir, pour ne pas dire faire passer, ses positions et quelque fois de façon la plus verte certes, de la façon la plus grave. Quelques fois, on peut même considérer qu’il veut imposer de façon dictatoriale sa position.

Sur le plan de la gestion de la chose publique, je dois dire aujourd’hui qu’il défend sa chapelle politique. Les convictions et les positions aujourd’hui quand bien même il doit les défendre ne rencontrent pas mon assentiment. Et je dois dire que dans le cadre effectivement de la lutte démocratique, il joue son rôle et il revient à nous aussi et à tous ceux qui sont des hommes politiques de jouer leur rôle. Donc de mon point de vue, l’homme joue son rôle dans le cadre de la conservation de leur pouvoir. Il revient aussi à nous autres de nous battre pour qu’effectivement nos convictions, le choix du peuple soient garantis. Je crois que c’est ce que je connais actuellement de l’homme politique. Je dois dire que nos rapports ne sont pas assidus et continus depuis la séparation politique mais lorsque l’occasion se présente d’échanger en tout cas, l’homme affirme ouvertement ses positions et quant à moi,on me connaît, j’affirme également mes positions vis-à-vis de qui que ce soit. Voilà ce que je retiens un peu de l’homme. (…)

M. le ministre d’Etat Salif Diallo, est-ce qu’on peut vous imaginer un jour sans la politique ? C’est-à-dire renoncer, quitter cette scène pourquoi pas aller s’occuper d’un champ quelconque quelque part à Ouahigouya.

S.D : Peut être pas à Ouahigouya, ailleurs. Moi je pense que nul n’est indispensable surtout dans le domaine de la politique. Il faudrait qu’un jour tôt ou tard je m’arrête. Donc de ce point de vue je n’en fais pas une profession.

Par Bangba Nikiéma
Bendré

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