LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Situation de la Nation : Le cap maintenu malgré tout !

Publié le vendredi 4 avril 2008 à 11h10min

PARTAGER :                          

C’est la Constitution burkinabè qui l’exige : « … Le Premier ministre expose directement aux députés la situation de la Nation lors de l’ouverture de la première session de l’Assemblée. Cet exposé est suivi de débats, mais ne donne lieu à aucun vote » (article 109). Pour répondre à cette exigence constitutionnelle, le Premier ministre Tertius ZONGO était face aux députés le 27 mars dernier pour l’exposé sur la situation de la Nation. C’est un chef du gouvernement dans son rôle qui a fait un diagnostic sans complaisance de l’état de la Nation en 2007. Aucun domaine n’a été oublié : vie chère, économie , éducation, santé, infrastructures….

« Nous serons sans doute confrontés à des situations difficiles, imprévues, dont l’appréciation et la résolution comporteront des risques et des incertitudes. Mais grâce à la conscience aiguë que nous avons tous de nos engagements, à la fidélité à nos objectifs, nous réussirons ensemble le pacte du progrès continu pour une société d’espérance. Car notre destin nous appartient si nous gardons confiance en nous-mêmes et si nous plaçons constamment l’intérêt de la Nation au-dessus des égoïsmes et des sectarismes ». Ces mots du chef du gouvernement illustrent parfaitement la complexité de la situation d’une Nation faite souvent de difficultés imprévues. Mais comme il le dit si bien, notre destin nous appartient si nous gardons confiance en nous-mêmes et si nous plaçons constamment l’intérêt de la Nation au-dessus de tout. En 2007, le Burkina a donc enregistré des acquis dus essentiellement à l’ardeur au travail de chaque citoyen. En tout cas, cette année-là, le Burkina Faso a continué sa marche vers le progrès. En attestent les résultats enregistrés dans les différents domaines qui régissent la vie de la Nation.

Les acquis sur le plan politique et sécuritaire

Actualité oblige, on ne peut analyser l’exposé du chef du gouvernement sans évoquer la question de la vie chère et ses corollaires : les violentes manifestations des 20, 21 et 28 février derniers à travers les villes de Bobo-Dioulasso, Ouahigouya et Ouagadougou. Sur ce point précis, Tertius ZONGO a été sans ambages : « … Rien ne légitimait les tristes évènements qui ont perturbé la sérénité des villes de Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Banfora et Ouagadougou, rien sinon le cynisme d’une poignée de commerçants dissimulant leurs intentions derrière une fiscalité prétendument trop lourde. La frustration des populations contre la vie chère peut se comprendre même si aucun degré de colère n’offre à quiconque le droit de tomber dans l’illégalité… ». Analyse bien à propos ! Inutile d’ailleurs de revenir sur les différentes décisions prises par le gouvernement pour faire face à la situation.

Cela dit, disons que l’année 2007 a connu la consécration de la bonne gouvernance politique. Ainsi, l’actualité politique a été marquée par l’implantation des collectivités territoriales sur toute l’étendue du territoire national. Dans cette dynamique, le gouvernement a construit 70 sièges de mairies après les 60 mis à la disposition des communes frontalières, et mis en chantier 12 sièges de mairies ainsi que 77 autres sièges de communes. A cela s’ajoute la construction des 13 sièges de conseils régionaux sur exercice budgétaire 2007. Au titre de la même année des actions telles la mise en place des conseils villageois de développement, des plans communaux de développement et la formation des élus locaux ont vu le jour.

Plus de 500 millions de FCFA ont été investis pour la construction d’infrastructures d’accueil pour les circonscriptions administratives : logements des gouverneurs, des hauts-commissaires, des préfets…

Partant du fait qu’il ne peut y avoir des actions efficaces de développement dans un environnement où règne l’insécurité, le gouvernement a poursuivi ses actions de renforcement de l’efficacité et de l’efficience des forces de défense et de sécurité améliorant ainsi la couverture sécuritaire. La lutte contre la criminalité s’est traduite par la mise en place d’un dispositif de sauvegarde des points sensibles… Bref, les actions menées ont permis la réduction des attaques à main armée de 30% (684 en 2006 contre 482 en 2007), 1987 comités locaux de sécurité ont été institués.

La santé et l’éducation

Dans le domaine de la santé, actualité oblige, le chef du gouvernement a d’abord fait l’état des lieux de l’épidémie de méningite qui sévit dans notre pays. Ainsi, on retiendra que du 1er janvier au 16 mars 2008, l’ensemble des districts sanitaires a notifié 5046 cas suspects dont 519 décès.

Les analyses cliniques montrent que le méningocoque du sero groupe A est responsable de l’épidémie. « En tout état de cause, des dispositions ont été prises pour le renforcement régulier des stocks en médicaments… », dira Tertius ZONGO.

Dans le domaine de l’accroissement de la couverture sanitaire, 2007 a vu la construction de plusieurs infrastructures, outre le lancement des travaux de construction du centre hospitalier universitaire de 600 lits à Ouagadougou, on peut citer, entre autres, la construction de 5 CSPS complets et équipés, de 3 CMA ; la normalisation de 51 dispensaires, 20 maternités et 45 dépôts MEG ; la dotation d’un scanner au centre hospitalier Sanou Sourou de Bobo, et la dotation de 39 ambulances aux centres médicaux avec antennes chirurgicales et centres hospitaliers-régionaux. Les ressources humaines ont été renforcées : formation de 20 médecins en chirurgie, 35 en gestion de district ; ont été recrutés 36 médecins généralistes, 6 médecins spécialistes, 35 pharmaciens, 01 chirurgien dentiste… La réduction de la transmission du VIH s’est traduite par l’acquisition des ARV pour un montant de 2 385 714 997 FCFA, la prise en charge gratuite de 200 PVVIH, la réduction des prix des ARV de 5 000F à 1 500 FCFA/mois et l’extension du programme de transmission mère-enfant (PTME) à 50 districts sanitaires…

Des actions ont été aussi menées dans le cadre de l’amélioration de l’accessibilité financière des populations aux services de santé, le renforcement des capacités institutionnelles, la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles …

En 2007, l’enseignement de base et l’alphabétisation a connu la réalisation de 603 nouvelles écoles portant le nombre à 8182. Le nombre de salles de classe est passé à 28 925, avec une moyenne de recrutement de 3000 enseignants par an. Le nombre total d’enseignants a été porté à 32 760. Le taux brut de scolarisations se situe à 66,5% et on ne saurait occulter la distribution gratuite de 4 172 970 manuels scolaires.

L’enseignement secondaire et supérieur a également enregistré des acquis tant au niveau des ressources humaines qu’au niveau des infrastructures.

Economie et infrastructures

« En 2007, l’économie burkinabè a accusé le choc externe des augmentations successives et disproportionnées du prix du pétrole et de la baisse drastique des cours des matières premières notamment celles du coton ; baisse accentuée par une dépréciation continue du dollar par rapport à l’Euro. Au plan interne, elle a été mise à l’épreuve des conditions agro-climatiques défavorables. Toutes choses qui ont contribué à freiner la croissance… », a relevé Tertius ZONGO. Mais on notera que les entrées nettes au titre des transferts courants sans contrepartie ont atteint 158,6 milliards de FCFA en 2007 contre 133,4 milliards en 2006 soit une hausse de 18,9%. Les transferts courants publiés ont enregistré 13,5%. L’encours de la dette publique s’est établi à 766,4 milliards soit une hausse de 16,3%.

Selon le chef du gouvernement, les estimations préliminaires indiquent que la balance globale des paiements hors financement exceptionnel, serait excédentaire en 2007 de 169 milliards de FCFA. Cependant, en 2007, le rythme de croissance du PIB réel a baissé de 1,5 point par rapport à 2006 pour s’établir à 4%. L’inflation est restée modérée à 2,1%.

Les effets cumulés de la croissance ces dernières années et la mise en œuvre de programmes sociaux, ont contribué à faire reculer l’incidence de la pauvreté qui s’établit à 42,6% en 2007 contre 46,4% en 2003.

Dans nos prochaines éditions, nous reviendrons sur certains aspects de cet important exposé sur la situation de la Nation en 2007. Une situation qui traduit l’énormité de la tâche du gouvernement Tertius ZONGO II, malgré les acquis incontestables.o

Par Ben Alex BEOGO

L’Opinion

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique