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Amos Tincani, ambassadeur de l’UE au Burkina : "Les APE sont le meilleur moyen pour faire face à la concurrence internationale"

Publié le jeudi 3 avril 2008 à 11h56min

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Amos Tincani

Les relations entre l’Union européenne et l’Afrique de l’Ouest sont aujourd’hui sous les feux de la rampe du fait des négociations en cours sur les Accords de partenariart économique (APE). Ces APE font peur à certains Africains. Mais, de l’avis du nouvel ambassadeur de la délégation européenne au Burkina , Amos Tincani, les APE peuvent aider à booster le developpement du continent. Explication dans cet entretien où il aborde la question sans ambages.

Monsieur l’ambassadeur, vous venez de prendre service au Burkina Faso. Vos premières impressions sur ce pays ?

Je viens d’arriver et c’est donc difficile pour moi de donner un jugement complet. j’apprends et je découvre. Ce que je peux cependant dire c’est que venant d’un pays à revenu moyen comme les Caraïbes, le Burkina est très différent. Je dois donc m’adapter.

Vous avez rencontré les premières autorités de ce pays ?

J’ai effectivement présenté mes lettres de créances au président du Faso, j’ai rencontré le président de l’Assemblée nationale ainsi que le ministre de l’Economie qui est notre ordonnateur national. Il y a clairement un très fort engagement au niveau des autorités pour pousser le développement de ce pays le plus rapidement possible. Nous, à l’Union européenne, nous essayons de contribuer selon nos moyens à cet effort du gouvernement.

Vous êtes arrivé dans un contexte marqué par les manifestations contre "la vie chère au Burkina". Est-ce un phénomène qui va durer selon vous ?

C’est une situation qui est commune à beaucoup de pays. Elle n’est donc pas spécifique au Burkina Faso encore moins à l’Afrique de l’Ouest. L’Europe également vit la même situation. Les causes sont à différents niveaux. Il y a certainement un phénomène international dû à l’augmentation de façon significative de la consommation de certains pays en voie de développement. Il y a aussi des problèmes conjoncturels ; par exemple, les mauvaises récoltes notamment en Australie dues à la sécheresse. Mais il y a un autre phénomène assez récent qui va aller en s’accentuant, c’est l’utilisation de certaines productions agricoles, céréalières notamment à la production de bio-carburant. Tous ces phénomènes sont là , et il faut les traduire en terme national.

Pour un pays comme le Burkina, il y a deux dimensions. Le court terme qui consiste à voir comment on peut gérer cette augmentation des prix, notamment les prix à l’importation en essayant de réduire au maximum les coûts à l’intérieur du pays. Il est évident que le Burkina n’a pas de contrôle sur l’inflation des prix des produits importés, mais il peut jouer sur les coûts de distribution.

Ce qui est pour moi plus important à moyen et long terme, c’est le défi qui consiste à faire un saut qualitatif dans la production agricole et vivrière. Evidemment , je suis nouveau et je n’ai pas beaucoup de recettes à donner. Mais, c’est un problème important.

Si le pays était capable de produire de façon excédentaire l’essentiel de la production vivrière, notamment les biens de première nécessité dont il a besoin, je pense que l’inflation n’aurait pas la même envergure.

C’est dans ce contexte que les négociateurs européens ont séjourné dans notre pays où ils ont rencontré ceux de l’UEMOA et de la CEDEAO en vue de relancer les négociations sur les APE. Peut-on dire que les divergences sont levées ? Notamment le lien que certains africains souhaitent faire entre les APE et le développement ?

Je pense que cette affirmation, qui est légitime, donne l’impression que l’Union européenne n’est pas le plus grand bailleur de fonds de l’Afrique occidentale. Nous sommes le plus gros bailleur de fonds de l’Afrique occidentale, point à la ligne. Nous le sommes depuis des dizaines d’années. Notre délégation est présente à Ouagadougou, depuis près de 30 ans. Nous sommes en train d’exécuter les Accords de Cotonou signés en 2000 pour 20 ans. Donc, il y a un engagement légal entre nous jusqu’en 2020. Donc l’aide de l’Union européenne est inscrite dans ce cadre. Bien entendu, il faudra discuter les modalités d’ aide. Dans un contexte des APE, il est évident qu’il faut renforcer deux types d’aides : l’aide aux entreprises pour les mettre à niveau pour les rendre plus compétitives et l’aide aux Etats pour qu’ils fassent les réformes fiscales nécessaires dans un contexte où les recettes douanières vont diminuer. C’est la logique des APE.

Il existe également un débat sur le montant de l’aide ?

Sur le volume de l’aide additionnelle nous sommes en discussion ; les Etats membres de l’Union européenne sont en train de voir comment y répondre.

Je voudrais effacer l’idée que nous sommes des commerçants. Il n’y a pas un autre bailleur de fonds comme nous en Afrique de l’Ouest.

Partagez-vous le constat que malgré tous ces accords entre l’UE et les ACP, beaucoup de vos partenaires africains ont du mal à décoller. Les APE pour ces pays ne s’annoncent-ils pas comme un désastre ?

L’affirmation la plus significative des APE que j’ai entendue est du premier ministre de la Barbade où j’étais en poste. Pour lui, les APE donnent une vision à long terme au pays qui sont en train de négocier. Grosso modo, le principe des APE est le suivant. L’UE ouvre l’accès à son marché à très court terme ou de façon immédiate. Les pays ACP ont 20 ans pour libéraliser leur économie et s’adapter au climat de concurrence qui s’accroît. En choisissant les secteurs qui seront concernés plus tôt et plus tard et ceux qui seront exclus de cette libéralisation du commerce, les pays ACP doivent, d’une certaine façon, définir où ils veulent être dans le temps. Pour moi, c’est l’élément fondamental des APE. : où est-ce que le Burkina veut être dans 20 ans ? Les APE obligent à répondre à cette question. C’est le Burkina qui doit répondre à cette question et personne d’autre. Cela est valable pour tous les pays. Les APE d’une certaine façon aident à trouver cette réponse.

Les PMA ont la possibilité de bénéficier de l’accord "Tout sauf les armes" qui est très similaire aux accords actuels de Cotonou. Il n’ y a donc pas de situation qui soit pire si l’on n’adhère pas aux APE. Ce que les APE ont et que l’initiative "Tout sauf les armes" n’a pas , c’est la dynamique prospective qui touche non seulement à l’accès aux marchés mais aussi au cadre légal dans lequel les transactions économiques sont faites (protection des investissements, protection de la propriété intellectuelle, les règles de concurrence...)

Comprenez-vous la peur de l’Afrique de signer ces accords ? Notamment avec le risque de ne pas être compétitive et d’être transformée en simple marché de consommation ?

J’ai participe à un débat organisé par ORCADE (Organisation pour le renforcement des capacités de développement) récemment où j’ai parlé de la mondialisation. Ce qui a changé par rapport à ces 20 dernières années, c’est qu’il y a des phénomènes mondiaux qui ont bouleversé tous les schémas classiques. Tout le monde parle de la Chine, de l’Inde, du Brésil, et bien d’autres. Personne, pas même le Burkina ne se mettra en marge de ces phénomènes. Il faut se positionner par rapport à ces phénomènes et voir comment on peut en tirer profit en termes de développement. L’Union européenne a deux grands chantiers. Le premier, c’est de travailler à l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA CEDEAO), l’autre, c’est de créer cette dynamique nouvelle avec à l’horizon les APE. Les deux mis ensemble donneront la possibilité aux pays de la zone d’être plus compétitifs à l’horizon de 20 ans.

Finalement, les APE ne sont-ils pas le constat de l’échec des accords précédents qui n’ont pas atteint leur objectif de développement pour les pays africains. La plupart avaient-ils accès au marché européen en principe ?

C’est vrai que la plupart des pays n’ont pas tiré des avantages des accords de Lomé ; mais, il y en a qui ont tiré bénéfice. L’Île Maurice par exemple a compris, dans les années 70 et 80, que les accords de Lomé, pour un secteur comme le textile, offraient un accès plus avantageux pour les pays non ACP. Dans cet intervalle, ils ont encouragé des firmes asiatiques à s’installer chez eux. Ils ont développé leur secteur de cette façon. Le Botswana dans certains cas l’a fait aussi. Certains pays en ont quand même profité ; c’est une exception malheureusement.

On reproche à l’Europe de vouloir diviser l’Afrique en négociant par zone économique. Pourquoi une telle démarche, tout en sachant que dans une zone l’opposition PMA et non PMA allait conduire à moins de cohésion dans les négociations ?

Je pense plutôt le contraire. Si on est 15 pays de l’Afrique de l’Ouest, les éléments de différence sont déjà suffisamment élevés. Mais avec l’UEMOA et la CEDEAO, il y a un minimum d’intérêts communs qu’on essaye de protéger. Si vous élargissez à la soixantaine de pays ACP les points en commun sont très limités. Imaginez l’Afrique négocier avec les Caraïbes. L’économie de cette Île est basée essentiellement sur les services (finances, tourisme, NTIC). Les pays du Caraïbes ont été très agressifs sur les services qui sont un secteur économique vital pour eux. Ce n’est pas la même chose pour l’Afrique de l’Ouest par exemple. Plus vous êtes homogènes et relativement moins nombreux, plus vous avez des points communs. Cela facilite les négociations. C’est donc une fausse affirmation.

Tout comme cette affirmation qui dit que les APE vont mettre en danger l’agriculture africaine ?

Là également, c’est une fausse affirmation que de dire que les APE vont mettre en danger l’agriculture ouest-africaine. Nous n’avons pas demandé d’ouvrir davantage le marché agricole des produits finis. Nous ne demandons pas de baisse de tarifs douaniers à ce niveau ; il y a donc statu quo. La seule proposition que nous avons faite est de libéraliser le secteur des intrants agricoles (engrais, pesticides, fertilisants). Et si on obtient cela c’est une baisse à terme sur les prix de ces intrants ainsi que sur les charges d’exploitation.

On a tout de même senti comme une pression européenne sur des pays comme la Côte d’ivoire et le Ghana pour les amener à signer un accord intérimaire. L’Union européenne donne l’impression d’être plus pressée que les Africains pour aboutir à un accord.

Je vous ai dit que je viens d’arriver en Afrique de l’Ouest. Dans les Caraïbes, on avait deux dossiers : le protocole sucre et le protocole banane pour lesquels à trois reprises , il y a eu une procédure à l’OMC qui a condamné l’Union européenne d’avoir favorisé les pays ACP par rapport à l’accès à son marché. Nous avons perdu trois recours. Pour les bananes, des pays producteurs d’Amérique latine et centrale se sont plaints. Les Etats-Unis également à cause de leurs multinationales qui exercent dans le secteur. Pour le sucre , le recours venait du Brésil de la Thaïlande et de l’Australie. Dans les deux cas on a perdu.

On peut spéculer si en demandant un report à l’OMC ce serait accepter ou pas. Moi je vous dis que non. Il y a des Africains qui disent qu’on aurait pu le demander .

Nous sommes dans une situation où le round de Doha est bloqué, et j’imagine mal des pays comme l’Inde, le Brésil dire comme le round de Doha est bloqué, permettons aux Africains de continuer de bénéficier de certains avantages sur le marché du sucre et de la banane. Le 31 décembre 2007, le débat a été clos sur ce dossier. Puisqu’il n’y a pas eu de demande de dérogation de la part de l’Union européenne. Les pays qui étaient menacés ont signé un accord intérimaire et maintenant nous travaillons à aboutir à un accord global pour la région.

Le nouvel agenda a pour terme juillet 2009. Quelles en sont les grandes étapes ?

Nous, nous sommes prêts à conclure avant. Mais ayant régler les problèmes de compatibilité avec l’OMC, maintenant nous sommes prêts à suivre le rythme de nos partenaires ouest-africains. Il y a des problèmes à régler au niveau commercial concernant l’offre d’accès au marché. L’Europe a déposé son offre, nous attendons celle de la zone. Les autres chapitres à régler tournent autour les services, le cadre juridique général avec les questions d’investissement de propriété, concurrence, etc. Nous avons aussi à discuter de tout ce qui concerne l’accompagnement financier. Par exemple, l’aide à la transition fiscale, la contribution au Fonds régional et l’aide de mise à niveau pour le secteur privé ; ça c’est le volet développement.

Pouvez-vous revenir sur la libéralisation des services ? Qu’est- ce à dire exactement ?

Il y a plusieurs façons d’aborder cette question. Il y a plusieurs formes de livraisons de services. Ce que je peux vous dire dans le cas des Caraïbes, ils étaient demandeurs et voulaient qu’on permette à travers les services financiers de placer des fonds en Europe, attirer des épargnants européens à placer leurs fonds dans les Caraïbes. Au niveau du tourisme, ils ont exigé de réduire au maximum les entraves au tourisme. Vous savez qu’ils ont une longue tradition musicale. Ils ont alors demandé un plus large accès au marché européen des chanteurs pour les tournées.

N’ y a t-il pas une sorte d’infantilisation des Africains à travers les APE. Ils disent qu’ils ne sont pas prêts vous dites que c’est le moyen pour s’en sortir. Ils craignent pour leur agriculture, vous dites qu’il n’en sera rien....

Finalement, les Africains ne savent pas ce qui est bien pour eux ?

Il faut distinguer de quoi on parle. Il y a souvent tellement d’informations générales qu’on n’y comprend pas grand- chose. Notre premier objectif était d’avoir des accords qui soient compatibles avec l’OMC. Au 31 décembre 2007, on a atteint cet objectif. Les PMA qui ne voulaient pas de l’accord sont dans la catégorie "Tout sauf les armes" et pour les autres, certains ont choisi le SPG (système de préférences généralisées), d’autres ont opté pour un APE, au moins commercial.

Depuis le 1er janvier, nous sommes dans une situation légalement cohérente par rapport aux règles internationales. Partant de là, on est disposé à négocier des accords de partenariat plus complets plus cohérents avec plus de développement. Mais, on n’est plus demandeur. Si les pays de l’Afrique de l’Ouest veulent rester dans une de ces catégories, c’est à eux de voir. Si le Burkina veut continuer à bénéficier des accords en tant que PMA, c’est son choix et nous n’allons pas réduire son accès au marché. Ce que nous disons aux pays africains, les APE sont bons pour vos pays à terme pour les rendre plus dynamiques. Parce que vous ne pouvez pas vous soustraire à la concurrence mondiale. Que vous le vouliez ou pas, la concurrence mondiale est là. Vous n’avez pas le choix et vous devez devenir plus compétitifs dans certains secteurs.

On observe un rush des Indiens et des Chinois sur le continent. On sait que l’enjeu ce sont les matières premières. Comment l’Europe compte-t-elle les contenir ?

Il y a deux aspects du problème. Le premier, il est africain. L’Inde et surtout la Chine s’intéressent à l’Afrique pour sécuriser ses fournitures de matières premières pour son industrie de transformation. Il revient à l’Afrique de protéger ses intérêts par un minimum de comportement en négociant l’accès au marché chinois pour certains de ses produits africains pour lesquels il y a difficultés d’accès. Si le marché du coton est aujourd’hui déprimé, cela est dû à plusieurs phénomènes dont le principal est la politique chinoise. C’est aux Africains de se défendre, d’affirmer leurs intérêts. Aujourd’hui, les plus grands concurrents commerciaux de l’Europe ne sont pas les pays développés comme les États-Unis ou le Japon. Avec ces pays, le déséquilibre commercial est lié au taux de change.

Avec les pays émergents, nous avons des problèmes commerciaux au sens propre du terme. Et quand nous disons que nous sommes agressifs dans notre politique commerciale, c’est vis-à-vis de ces pays-là.

Cela ne met-il pas en cause la coopération au développement avec l’Afrique ?

L’Europe est le plus grand bailleurs de fonds de la région en termes de subventions et de dons. Nous espérons que cette aide au développement puisse avoir un impact sur l’économie et le bien-être des populations.

Le 10e FED est-il conclu ?

Les négociations sont bouclées. le Burkina a signé sa convention à Lisbonne. On a un montant de 529 millions d’euros. 50% sera de l’aide budgétaire. Cet argent va directement dans les caisses de l’Etat contre une série de politiques de reforme du gouvernement. Jusqu’à présent cette coopération est positive. Il y a d’autres interventions dans le domaines des infrastructures, routes et eau. Une partie de l’aide ici sera donnée sous forme d’aide budgétaire sectorielle. Dans le domaine de la bonne gouvernance, notamment l’appui à la réforme de l’Etat, à la décentralisation et à la société civile. Avec cet appui significatif et ceux des partenaires bilatéraux, nous espérons que cela va contribuer au développement du pays.

Au plan politique , on a vu les sanctions économiques de l’Union européenne contre le Togo. En dehors de cela , il n’y a pas une forte implication. A quoi , cela est-il dû ?

Le dialogue politique sur la problématique des élections a été entamé dans le cadre des accords de Cotonou et il va être poursuivi. Il prend différentes dimensions dont l’aide aux élections dans le cas de la RDC. On y a mis environ 70 millions d’euros pour aider à recréer un fichier électoral. Il y a un autre type d’intervention que nous essayons de développer avec l’intervention des "Peace keepers". On l’a fait dans l’est du Congo. Ce conseil de sécurité vient d’approuver l’envoi de troupes au Darfour avec l’Eufor. C’est une dimension politico-militaire qui reflète la politique de l’Union dans son ensemble. La troisième façon d’intervenir est de donner les moyens aux structures militaires africaines, à travers un appui financier. Nous avons alloué environ 250 millions d’euros à l’UA dans ce cadre en tant que bailleurs pour intervenir dans certaines situations de crise.

Dans la gestion des Etats africains, il y a certains manquements démocratiques que l’on observe ; ce n’est pas pour autant que l’UE hausse le ton pour sauver la démocratie.

Parce qu’on nous critiquerait beaucoup. Je pense qu’il faut toujours trouver un équilibre pour ne pas créer un mauvais sentiment avec le retour à des souvenirs historiques. Dans la crise du Togo, nous sommes intervenus en mettant notre coopération au frigo. Au Zimbabwe , on est dans la même situation. On essaye de travailler selon la réalité du terrain et selon le principe d’un consensus international.

Quand il y a une crise dans un pays africain quelle est la diplomatie qui est prioritaire : celle de l’Union européenne ou celle du pays membre dont c’est le précarré ?

La politique étrangère de coopération et de sécurité (PECS) et la politique de défense sont deux politiques qui sont en train de se développer. On est dans une phase de construction et on y va peu à peu en fonction du consensus. Certains pays font plus de bilatéral mais de plus en plus on tend vers cette politique commune. Il y a un effort de trouver une solution européenne aux crises ; c’est le cas avec l’Eufor. Il y a donc un développement qui s’éloigne peu à peu de la politique bilatérale du précarré vers des interventions européennes, et je trouve cela positif.

Avec l’EUFOR, la présence de la France ne fait pas d’elle juge et partie ?

L’Eufor, c’est un développement tout à fait récent. Et il est évident qu’il y a des situations de terrain qui évoluent vite. Moi, je vois l’engagement de l’Union européenne dans le long terme. Il y a un engagement à être ensemble.

Etait-il possible que l’Union européenne y aille sans la France ?

Ca , c’est une affirmation théorique. Il est évident que la France avait une structure militaire disponible sur place. Du point de vue logistique c’est un avantage.

Entretien réalisé par Abdoulaye Tao et Ladji Bama

Le Pays

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