Journée de pardon : Pourquoi le changement d’appellation ?
La journée de pardon n’est-elle plus qu’un souvenir ? Tout porte à le croire et la question mérite d’être posée à l’occasion du 7e anniversaire de cette trouvaille du Burkina pour mettre fin aux années sombres des violences physiques et morales. La première célébration de cette journée, un certain 30 mars 2001, bien qu’entourée du faste et de l’émotion circonstanciels, n’a cependant pas obtenu le grand consensus souhaité par ses géniteurs.
Certains y ont adhéré et d’autres pas. Depuis lors, à chacune de ses commémorations, la Journée nationale de pardon ressuscite la polémique sur la démarche suivie. Toutefois, ayant reçu la caution de religieux, de notabilités coutumières, et de politiques, la Journée a accouché d’un certain nombre d’engagements et de réformes. Tous les objectifs de la Journée sont-ils atteints ? Le dossier Norbert Zongo, véritable élément déclencheur de la Journée nationale de pardon, n’est-il pas toujours pendant ? Le pouvoir, qui avait consenti à faire des réformes sous la pression populaire, n’a-t-il pas repris de la main gauche ce qu’il avait donné de la droite ? A ce sujet, le Code électoral actuel dont on ne cesse de déplorer le recul, donne un vrai coup de laideur à notre démocratie.
La Journée de pardon est donc devenue celle de souvenir. Toutefois, ce n’est point une raison pour baisser la garde dans la lutte contre l’impunité et pour la consolidation du processus démocratique. Et le chef de l’Etat l’avait affirmé solennellement lors de cette journée du 30 mars 2001 : "Plus jamais ça".
Morin YAMONGBE
Le Pays