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Sortie de crise en Côte d’Ivoire : Le Représentant spécial du facilitateur à la rencontre de la société civile ivoirienne

Publié le lundi 31 mars 2008 à 20h53min

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Le RSF Badini et Sa Majesté Agninibilé II Roi du Djuablin (Agnibilékro).Dans le cadre de sa vaste tournée de prise de contact, le Représentant spécial du facilitateur du dialogue direct inter-ivoirien, monsieur Boureima Badini a effectué des visites de courtoisie et accordé des audiences aux différents responsables des structures et organisations impliquées dans le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire.

Il a consacré la première série de rencontres aux autorités religieuses et coutumières et aux responsables de la société civile de Côte d’Ivoire qui ont tous traduit au Facilitateur toute leur disponibilité à accompagner l’Accord politique de Ouagadougou pour une sortie de crise honorable.

Avec Cheick Aboubacar Fofana, président du Conseil supérieur des imams de Côte d’Ivoire (COSIM), les échanges ont porté sur la contribution de la forte communauté musulmane à la recherche de solutions à la crise que traverse la Côte d’Ivoire depuis cinq (5) ans. Le Représentant spécial du facilitateur, dans son introduction, a expliqué à monsieur Fofana la mission de facilitation et les avancées notables enregistrées depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou avant de demander la bénédiction et les conseils des responsables de la communauté musulmane. Le message de monsieur Badini a été favorablement accueilli par le président du Conseil supérieur des imams de Côte d’Ivoire qui a tout d’abord rendu un vibrant hommage au facilitateur pour les nombreux efforts consentis dans le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Pour monsieur Fofana, les peuples ivoirien et burkinabè unis aussi bien par l’histoire que par la géographie ont un destin commun et la communauté musulmane œuvrera à la consolidation de ces liens de fraternité. Il a donné l’assurance au représentant du Facilitateur que des séances de prières seront organisées sur toute l’étendue du territoire pour implorer le Dieu Tout puissant afin qu’il mette fin aux souffrances des Ivoiriens et de leurs frères étrangers vivant en Côte d’Ivoire. Le président du Conseil supérieur des imams dit qu’il se rendra courant mars au Burkina pour transmettre au Chef de l’Etat burkinabè, les remerciements et la reconnaissance de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire.
« Vous avez toute notre bénédiction et notre soutien ferme et nous prierons pour l’accomplissement de votre noble mission en Côte d’Ivoire », a soutenu l’imam Idriss Koutouss, président du Conseil national islamique (CNI), en recevant monsieur Badini dans sa mosquée d’Adjan. L’imam Koutouss n’a pas tari d’éloges à l’endroit du Facilitateur pour son implication dans la recherche de la paix en Côte d’Ivoire.
Mgr Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan qui a reçu le Représentant spécial du facilitateur à la cathédrale du Plateau s’est dit très honoré de cette visite qui est l’expression de la volonté de la facilitation d’impliquer la société civile sans exclusive dans la recherche de solution à la crise ivoirienne. Pour le prélat, il faut que la société civile soit fortement impliquée dans le processus de sortie de crise. « Nous voulons jouer le rôle qui nous revient parce que les politiques ont aussi besoin de regard neutre pour conduire le pays sur la voie de la paix », a-t-il souligné, avant d’ajouter que la société civile s’organise pour arrêter les grands principes d’un forum de consensus qui sera organisé sous peu à Abidjan. Mgr Jean-Pierre Kutwa a loué l’action du Facilitateur dans la résolution de la crise. L’archevêque d’Abidjan, qui a foi en l’Accord politique de Ouagadougou, a souligné que la communauté chrétienne priera pour la paix en Côte d’Ivoire.
Le bureau de la Convention de la Société civile ivoirienne, conduit par son président, monsieur N’gouan Patrick a remis à monsieur Badini la charte de la société civile et les actes des états généraux, rencontre au cours de laquelle elle a pris l’engagement de soutenir et de s’impliquer dans la mise en œuvre de l’Accord politique de Ouagadougou.
Monsieur N’gouan a informé le RSF de la tenue prochaine des journées dites de consensus national, qui devraient avoir lieu avant les élections. Ces journées, selon les initiateurs, traiteront de façon sérieuse toutes les questions qui ont justifié le déclenchement de la crise. Elles déboucheront sur un ensemble de résolutions qui permettront au futur président de la République d’avoir les coudées franches pour diriger le pays et s’attaquer résolument aux grands défis du développement. Monsieur Badini s’est félicité de la démarche, en estimant que c’est plus que jamais le moment pour la société civile de jouer sa partition pour des élections apaisées et pour le retour de la paix. Pour lui, la société civile, de par son statut d’arbitre, de conseil et servant d’interface entre le peuple et les pouvoirs publics, constitue un maillon essentiel pour sensibiliser les uns et les autres à la paix. Là également, les interlocuteurs de monsieur Badini lui ont exprimé toute leur reconnaissance et leur gratitude pour sa détermination dans le processus de sortie de crise.
Le président du Conseil supérieur des protestants qui a reçu monsieur Badini dans le temple de Cocody, a remercié le Représentant spécial du facilitateur pour cette initiative. Les membres de la délégation ont salué le rôle du facilitateur dans la crise ivoirienne et souhaité l’implication de la société civile dans la recherche de la paix en Côte d’Ivoire. Par rapport à leur appréhension sur la tenue des élections avant un désarmement total, monsieur Badini a donné l’assurance que tout est en train d’être mis en œuvre pour la sécurisation du processus électoral. Les représentants de la communauté protestante ont reçu du représentant spécial, toutes les informations sur le processus de sortie de crise, ce qui a redonné confiance à ses hôtes.
Le président du Conseil supérieur des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, Sa Majesté Agninibilé II, Roi du Djuablin (Agnibilékro) (accompagné des rois de l’Indénié, de Grand Bassam et d’Abengourou) a également été reçu par le représentant du facilitateur. Au cours des entretiens, les notables ivoiriens ont salué l’action de la facilitation en Côte d’Ivoire. Favorables à l’Accord politique de Ouagadougou, ils ont expliqué au représentant spécial, les démarches qu’ils ont entreprises en lui faisant savoir qu’ils avaient prédit la crise. « L’action de Blaise Compaoré est un acte historique que nous saluons à sa juste valeur », ont affirmé les membres de la délégation. Compte tenu de l’esprit de neutralité qu’ils ont toujours observé, les gardiens des traditions envisagent, comme actions urgentes dans la résolution de la crise : l’organisation d’une journée de purification nationale au cours de laquelle tous les rois et chefs traditionnels du pays vont implorer leurs ancêtres pour éviter d’autres bains de sang avant la tenue des élections ; le regroupement des rois et chefs traditionnels de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Burkina pour évoquer avec le Facilitateur, la résolution définitive, par la voie traditionnelle africaine, de la crise ivoirienne ; des rencontres tous azimuts avec les populations et les leaders politiques pour rétablir le sentiment de confiance à tous les niveaux. Monsieur Badini a fait un exposé détaillé sur l’évolution de la situation, loué leurs initiatives et exprimé son attachement à la tradition. Les rois et chefs traditionnels ont remis au facilitateur, par le biais de son représentant, un cadeau symbolique signe de leur confiance au Président du Faso et de leur implication et engagement dans l’application de l’Accord politique de Ouagadougou. A chacune de ses visites, le représentant spécial du facilitateur a eu avec ses différents hôtes des séances de prières et de bénédictions avant et après les échanges. La Côte d’Ivoire compte 11 800 chefs de villages, 145 chefs de cantons, tribus et provinces et 10 rois et assimilés.

J.B ILBOUDO
Bureau du Représentant Spécial du Facilitateur
du dialogue direct inter ivoirien à Abidjan

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