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Journée nationale de pardon : "Le vrai pardon vient de Dieu"

Publié le lundi 31 mars 2008 à 11h10min

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Abbé Dominique YanogoHier, dimanche 30 mars 2008. Cela fait sept ans (7) jour pour jour qu’a été célébrée la 1re Journée nationale de pardon (JNP). En cette date anniversaire, nous avons rencontré après la messe à la Cathédrale, l’abbé Dominique Yanogo. Le prêtre évoque entre autres le sens du pardon dans la religion et dans la société.

Sidwaya (S.) : Quel sens donnez-vous à la Journée nationale de pardon (JNP) ?

Abbé Dominique Yanogo (D.Y.) : Aujourd’hui (30 mars 2008), nous célébrons le VIIe anniversaire de la Journée nationale de pardon. Les événements n’ont pas toujours la même portée bien que nous les vivions tous ensemble. Au niveau national, on ne peut pas minimiser cette rencontre qui a eu lieu il y a maintenant sept (7) ans. Il n’était pas question de deux (2) ou trois (3) personnes

L’abbé Dominique Yanogo de la paroisse Cathédrale de Ouagadougou.

qui se sont rassemblées ce jour-là, mais une foule d’hommes et de femmes qui s’est retrouvée en vue de se dire mutuellement pardon. Il y a eu toute la symbolique de la célébration avec les anciens présidents, les autorités religieuses et coutumières etc. C’était un acte symbolique. Chez nous catholiques, on dira un acte liturgique. C’est-à-dire une célébration officielle du peuple. Quelle que soit la position politique que l’on a, l’acte était fort.
Je crois que la journée n’a pas eu toute la plénitude recherchée. Sur le plan humain et social, des hommes se tiennent la main pour se dire pardon et avancer. Sur le plan chrétien, il faut dire que le Seigneur continue toujours de nous parler. C’est lui qu’il faut écouter. Nos efforts humains quels qu’ils soient, nos disponibilités humaines, quelles qu’elles soient ne viennent jamais à bout de nos entreprises. Voyez-vous, nous venons de célébrer, il y a une semaine de cela Pâques. Pâques pour nous, signifie le partage de Dieu. Dieu qui est passé de la mort à la vie et qui nous invite à le suivre dans ce processus. Ce dimanche 30 mars correspond à ce que le Pape Jean Paul II a institué : le dimanche de la divine miséricorde. Cela n’est pas anodin, mais vient nous rappeler que la véritable miséricorde, le vrai pardon vient de lui, Dieu.

S. : A propos de pardon, pouvez-vous rappeler quelques versets bibliques qui en parlent ?

D.Y. : Pour nous chrétiens, le pardon que nous donnons à nos frères ce n’est pas à la dimension de notre capacité de pardonner. C’est le pardon que nous recevons de Dieu que nous transmettons. Dans la bible il est écrit : "Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés". Pour ne citer que cette partie biblique, on comprend aisément l’importance du pardon.

S. : Sept (7) ans après la célébration de la première Journée nationale de pardon, peut-on dire que l’objectif escompté au départ est atteint ?

D.Y. : Je ne peux pas le dire. Je sais qu’il y avait toute une liste de choses à faire. Il fallait entre autres, consoler ceux qui étaient blessés, indemniser certaines personnes etc. Nous ne pouvons jamais dire que l’idéal est là. La preuve, le jour même de la célébration, certaines personnes se sont retirées, tout simplement parce qu’elles n’y trouvaient pas leur compte. D’autres même étaient contre la tenue. L’essentiel, c’est de se souvenir de l’objectif final recherché par les organisations de cette JNP et de continuer à aller vers ce but. Il me plaît de faire ici le lien avec l’olympisme. Lorsqu’on fait du sport, le champion est le dernier à échouer. C’est dire que dans la vie, nous ne faisons que des échecs. Nous avons des limites dans nos actions humaines. Il faut chaque fois avoir l’humilité de reconnaître que ce qu’on a fait est bien, mais qu’on peut faire davantage. La célébration du VIIe anniversaire de la JNP ne doit pas constituer seulement un moment de bilan. Elle soit être une occasion où l’on pose des jalons pour l’avenir.

Interview réalisée par
Alban KINI - Sidwaya

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