LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Salif Diallo : Sortie de piste ou fin de parcours ?

Publié le mardi 25 mars 2008 à 06h35min

PARTAGER :                          

Salif Diallo

La nouvelle a été annoncée tard dans la nuit de dimanche 23 mars par un communiqué officiel lu à la télévision nationale. Neuf mois après sa formation, le gouvernement de Tertius Zongo vient de subir un premier remaniement avec le départ de Salif Diallo, ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, remplacé par Laurent Sédégo précédemment ministre de l’Environnement et du cadre de vie.

Certes, on le savait fragilisé depuis quelque temps, mais le déboulonnement brutal de ce tout puissant ministre et bras droit de Blaise Compaoré a surpris beaucoup de Burkinabè, y compris, manifestement, l’intéressé lui-même. Sinon, on lui suggère d’embrasser sans attendre, une carrière de comédien !

Après avoir inauguré la deuxième édition de la Foire des filières sylvo-agro-pastorales dans le nord du pays, il était, quelques heures avant son limogeage, l’invité du journal de 20 heures de la télévision nationale pour décliner les grandes lignes de ses projets d’approvisionnement en eau potable d’un coût d’environ 550 milliards de F CFA. Reçu par Alfred Nikièma et non par Mamadou Ali Compaoré comme initialement prévu, aucun signe ni dans sa voix, ni sur son visage ne laissait penser un seul instant qu’il vivait ses dernières heures en tant que ministre du gouvernement de Tertius Zongo.

A 51 ans, quel est l’avenir politique de celui qui, depuis 1986 s’est loyalement mis au service de Blaise Compaoré ? Membre du cabinet de ce dernier sous la Révolution démocratique et populaire (RDP), Salif Diallo fait partie des civils qui ont contribué à asseoir et à consolider le Front populaire au lendemain du 15 octobre 1987. A tort ou à raison, il apparaissait aux yeux des Burkinabè comme le numéro deux du régime et ne s’inclinait que devant la seule autorité qui compte, celle de Blaise Compaoré.

Les rapports de Salif Diallo, qui étaient pour le moins exécrables avec l’ancien premier Ernest Paramanga Yonli ne se sont guère améliorés avec son successeur Tertius Zongo. Lequel aurait accepté, sans enthousiasme de le nommer, de même que Alain Yoda, dans son gouvernement. Ses relations inamicales avec François Compaoré, le frère cadet du président sont également un secret de polichinelle sans que l’on sache réellement l’objet de leur conflit.

Alors que d’aucuns prêtent des ambitions présidentielles au frère du président, Salif Diallo, l’ancien directeur de campagne de Blaise Compaoré en 1998 et 2005, a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’était pas partant dans la course pour l’accession à la magistrature suprême. Fin février, l’Hebdo, un journal proche de François Compaoré a vu dans les manifestations contre la vie chère la main des « bonzes du pouvoir qui usent de prête-noms pour contrôler des pans entiers de l’économie nationale » et nous apprend, sans la moindre xénophobie, que « c’est dans le nord du pays que cette nébuleuse se dissimule le plus difficilement. Rien de plus surprenant alors que les commerçants les plus fortunés viennent de là, ni qu’in certain poids lourd du sérail se soit construit un empire financier ». Salif Diallo n’est certes pas nommément cité, mais dans le nord du pays d’où ne sont pas originaires dix mille « bonzes du pouvoir »…

Evincé le jour même où les chrétiens fêtent la résurrection de Jésus, Salif Diallo, numéro 2 du CDP, va t-il disparaître définitivement de la scène politique ou s’agit-il tout simplement d’une « mort momentanée et concertée » en attendant, comme le Christ, une rapide et inéluctable résurrection ?

Joachim Vokouma
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 25 mars 2008 à 23:49, par SOMYA LE PATRIOTE En réponse à : Salif Diallo : Sortie de piste ou fin de parcours ?

    Salut à tous les lecteurs.

    Salif éjecter du gouvernement. Je n’ai pas cru à ça au début quand un ami me l’a informé. Il a fallut que j’aille sur le net afin de vérifier cela car je ne réside pas au Faso. Mais j’avais oublié qu’au Faso tout est possible.

    3 questions se posent alors :

    1-Qui a sauté Salif ( Tertus ou Blaise ,ou pourquoi pas lui même) et pourquoi ?

    2-Dans le cas ou c’est pas lui même qui a voulu se retirer était il au courant de son limogeage ?

    3-Pourquoi particulièrement une des proches de Salif est nommée ministre ? (Est ce pour faire comprendre que c’est un continuité de l’œuvre de Salif ou est ce pour ne pas frustrer ceux du nord (surtout après l’article sur la vie chère "Qui veut déstabiliser Tertus"). En tout cas beaucoup de chose sont derrière ce choix

    Bien sur ya d’autres questions à se poser.

    Dans tous les cas dans le cadre des réaménagements de Tertus (selon ma compréhension à moi Tertus veut mettre de l’ordre ou ça ne va pas en sautant les corrupteur,incapable....) un homme qui ne devait pas est tombé. "Ne devais pas" pour son travail sa loyauté.
    SALIF SOIT FIER DE TOI CAR TU PART LA TÊTE HAUTE.

    EN TOUT CAS ÇA SENT PAS BON. DANS TOUS LES CAS ON VERRA BIEN CE QUE FUTURE RÉSERVE

    Lisez aussi

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique