Outre les forces vives du patrimoine culturel national, des invités des pays frères du Mali, de la Côte d’Ivoire ou du Ghana sont également présents à cette biennale placée sous le thème "Une éducation culturelle pour une jeunesse citoyenne."

Amener le jeune Burkinabè, voire Africain, à s’appuyer sur ses valeurs culturelles pour relever les défis du XXIe siècle, tant en termes d’affirmation de son identité que de son progrès socio-économique. C’est toute l’ambition de la XIVe édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) Bobo 2008 qui a débuté le 22 mars 2008 à Bobo Dioulasso sous la présidence du Premier ministre Tertius Zongo, représentant le président du Faso. Le thème retenu cette année est "Une éducation culturelle pour une jeunesse citoyenne". "Nous mettrons tout en œuvre pour créer l’école culturelle burkinabè", a indiqué Filippe Savadogo, ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, dans son intervention à l’ouverture de la SNC. Pour ce faire, "nous ferons appel à d’éminents chorégraphes, à d’éminents danseurs, à d’éminents hommes de théâtre pour que nous portions plus loin le savoir-faire de toute l’Afrique, le savoir-faire burkinabè".

"La culture, mère de l’éducation"

Pour le Premier ministre Tertius Zongo, "la culture est la mère de l’éducation". A la suite du ministre Savadogo, il a affirmé tout l’engagement de son gouvernement à introduire des modules culturels dans les curricula de l’enseignement tant au primaire, au secondaire qu’au supérieur. En plus de l’industrie culturelle, l’on doit aussi mettre l’accent, selon le Premier ministre Zongo, sur la diversité culturelle pour plus de fraternité et de paix.

Emu d’avoir été choisi par les autorités pour parrainer la présente fête culturelle dédiée à la jeunesse, Mgr Anselme Titianma Sanon, homme d’Eglise et de culture, a plaidé pendant son allocution pour une contextualisation des croyances, rites et coutumes afin que la jeunesse puisse s’y reconnaître. "Je vous invite à un effort de rendez-vous avec l’histoire présente, moderne et future de notre nation multiculturelle. Je vous invite à un dialogue de vérité portant sur l’essentiel, sur ce qui permet à la cité d’engendrer des citoyens, de former des citoyens, et de transmettre à la génération future des raisons de vivre et d’espérer", a dit le leader religieux pour qui Bobo 2008 ne doit pas être une fête sans lendemains. Il a, pour ce faire, exhorté chacun à s’engager pour la concrétisation de ses objectifs. Pour sa part, Arsène Sié Kam, représentant de la jeunesse, a exprimé la volonté des jeunes à bien suivre le sillon culturel qui est en train de leur être tracé par les aînés en rompant avec les influences culturelles néfastes du monde globalisant. Autres interventions dignes d’intérêt ayant marqué l’ouverture de la SNC 2008 : les discours du président du comité d’organisation, Souleymane Ouédraogo, et du maire de la commune de Bobo Dioulasso, Salia Sanou. Ils ont tous souhaité la bienvenue aux festivaliers et les ont invités à une participation active.

Carnaval, concert, feux d’artifice...

Avant les interventions des officiels, un gigantesque carnaval a permis au public de découvrir les différentes potentialités artistiques et culturelles du Burkina et de pays frères africains tels la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Ghana, la Guinée, le Nigeria, la République centrafricaine. Des représentants des communautés de ces pays vivant à Bobo Dioulasso ont en effet pris part au carnaval. Autres actes majeurs de la cérémonie inaugurale de la fête de la culture à Sya : le concert et les feux d’artifice.

Le concert a permis aux mélomanes de revoir sur scène de grands noms de la musique nationale comme Solo Dja Kabaco, Eugène Kounker, Amity Meria, etc., mais aussi des artistes de talent de la sous–région comme Arby Kayra du Mali, ou de la diaspora, à l’image de la troupe Liwaga Yatenga de Koumassi, en Côte d’Ivoire.

Quant aux feux d’artifice, ils ont illuminé pendant 7 bonnes minutes le ciel de Bobo Dioulasso, mettant ainsi fin, en apothéose, à la cérémonie qui aura duré environ 4 heures d’horloge ( 16 h à 20 h).

Par Grégoire Bazomboué BAZIE

Le Pays