LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Femmes du PDP/ PS : Dur, dur d’être opposante au Burkina

Publié le mercredi 19 mars 2008 à 10h06min

PARTAGER :                          

Faire de la politique au Burkina, pour une femme, n’est déjà pas chose aisée. Militer dans l’opposition, c’est affronter des épreuves encore plus difficiles. Les femmes du PDP/PS en savent quelque chose et elles l’ont rappelé lors de leur commémoration, en différé, de la Journée internationale de la femme, le 15 mars dernier.

Les femmes du PDP/PS ont célébré avec un décalage la Journée internationale de la femme. Elles voulaient éviter que leurs voix ne soient étouffées dans la clameur générale de la commémoration nationale. Une célébration toute sobre mais riche d’enseignements, puisque constituée d’exposés et de débats. Pour l’occasion, les premiers responsables du parti ont fait le déplacement et ont activement pris part à la réflexion. C’est ainsi que le président et le premier vice-président du parti, respectivement Ali Lankoandé et François Ouindlassida Ouédraogo, ont fait l’historique de la lutte des femmes depuis le 8 mars 1908 et l’état des lieux de leur situation aujourd’hui. Cela, en rapport avec le thème retenu cette année qui est "Investir dans les femmes et les filles pour réaliser le développement durable".

La secrétaire nationale à la promotion de la femme du PDP/PS, Suzanne Coulibaly, elle, s’est focalisée sur le militantisme des femmes au sein du parti. Tout en saluant la ligne progressiste du parti dont le leitmotiv est la promotion des femmes, Mme Coulibaly reconnaît que celles-ci ont peu de visibilité. D’abord en raison même de l’appartenance du parti à l’opposition. Les partis d’opposition, selon elle, sont l’objet d’une déstabilisation permanente. L’insuffisance de moyens est aussi un handicap pour les adversaires du pouvoir. A l’intérieur même du parti, elle note une sous-représentation des femmes dans les postes électifs au PDP/PS. Ainsi, au cours de la législature 2002-2007, le parti n’avait qu’une femme député. Pour celle en cours, il n’en compte aucune au parlement. De l’ensemble des conseillers municipaux du PDP/PS, 13 sont des femmes. Ce déséquilibre entre genres est également perceptible sur l’échiquier politique national. Le 1er vice-président du PDP/PS a, fort à propos, rappelé qu’ "au Burkina Faso, seulement 14,4% des députés et 15% des ministres sont des femmes".

Malgré tout, Suzanne Coulibaly se félicite du soutien constant que le PDP/PS apporte aux femmes. En matière de formation notamment, et avec l’appui du NDI, une ONG américaine, un cycle de formations a commencé en juillet 2007. Il vise à former des formatrices rompues à l’action politique. Au PDP/PS, les difficultés de tous ordres ne semblent pas avoir d’emprise sur les femmes qui, le 15 mars dernier, ont montré que le parti peut compter sur elles pour les combats futurs.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique