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Désarmement des ex-combattants en Côte d’Ivoire : Forces loyalistes et ex-rebelles déposent les armes

Publié le mercredi 19 mars 2008 à 09h52min

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Débuté le 22 décembre 2007 à Djiébonoua et à Tiébissou par le démantèlement de la ligne de front et le regroupement des ex-combattants des Forces nouvelles et des Forces de défense et de sécurité, l’opération Démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR) vient de franchir une nouvelle étape cette semaine.

Il y a eu d’une part, le retour depuis jeudi dernier, dans leurs unités d’origine, des militaires du général Philippe Mangou (Chef d’Etat-major des Forces de défense et de sécurité) et la remise officielle aux hommes du général Soumaïla Bakayoko (Chef d’Etat-major des forces armées des Forces nouvelles), de sites de regroupement réhabilités par l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).

Les deux cérémonies officielles de réception à Abidjan le jeudi 13 mars, des militaires des Forces de défense et de sécurité reversés du front, et de transfert de sites « Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR) » de l’ONUCI à l’Etat ivoirien au bénéfice des ex-combattants rebelles, deux jours après, à Ferkessédougou, présidées par le ministre de la défense, Amani N’Guessan Michel, se sont déroulées en présence du Représentant Spécial du Facilitateur Boureima Badini, des deux généraux, commandants des Forces impartiales de l’ONUCI et de la Licorne, et de la haute hiérarchie militaire ivoirienne, conduite par les deux généraux commandants des ex-belligérants Mangou et Bakayoko, assis côte à côte pour l’une des premières fois depuis le début de la guerre en 2002.

La cérémonie de transfert de sites « Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR) » de l’ONUCI au gouvernement ivoirien le samedi 15 mars dernier permettra aux forces armées des Forces nouvelles en retard sur le chronogramme de l’Accord complémentaire de Ouagadougou, de franchir un grand pas dans le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Avec ce transfert, les FAFN disposeront de sites appropriés pour regrouper leurs ex-combattants. Il s’agit de Ferkessédougou, Kani, et Odiéné avec une capacité d’accueil de 500 personnes chacun et de Bouaké, Korhogo et Man qui recevront chacun 1000 ex-combattants. Le site de Ferkessédougou, déjà opérationnel, a accueilli dans un premier temps 118 éléments venus de Bouaké. Du côté des forces loyalistes, (Forces de défense et de sécurité), 12 000 ex-combattants ont été regroupés et re-casernés depuis le 24 janvier 2008. A l’occasion, les deux généraux Mangou et Bakayoko, ennemis d’hier et frères d’armes aujourd’hui ont manifesté leur ferme détermination à aller à la paix par le dépôt des armes de leurs hommes respectifs.

Le retour définitif en caserne des Forces de défense et de sécurité, après plus de cinq ans de présence sur le théâtre des opérations qui fait suite à leur regroupement achevé le 24 janvier 2008, a été marqué par le dépôt des armes dans les râteliers des unités. Il constitue de ce fait, la dernière étape du processus Démobilisation désarmement réinsertion. Pour le général Mangou, il ne s’agit nullement d’un symbole, encore moins d’une mise en scène, mais de la réception effective des militaires qui étaient sur le site de regroupement. Il a précisé que les Forces de défense et de sécurité veulent, au travers de cette cérémonie, démontrer à la communauté nationale et internationale leur ferme volonté d’aller résolument au désarmement. Cela, a-t-il poursuivi, sans calcul ni hypocrisie, dans la stricte application de l’accord politique de Ouagadougou, en vue d’un retour définitif à la paix par la tenue effective des élections transparentes et crédibles cette année en Côte d’Ivoire.

Le Chef d’Etat-major des Forces de défense et de sécurité a, dans ce sens, interpellé le représentant spécial du facilitateur, monsieur Boureima Badini, pour qu’il réitère aux présidents Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo et au Premier ministre Guillaume Soro, « leur détermination à déposer les armes et à contribuer à la réconciliation de la Côte d’Ivoire ». Propos soutenus par le ministre de la Défense, Amani N’Guessan Michel, qui a confirmé que la Côte d’Ivoire tiendra toutes ses promesses. S’adressant particulièrement aux ex-combattants, il a martelé : « Accordez votre pardon à ceux qui ont été vos ennemis d’hier. Dépassons les rancœurs, faisons la paix… ».

l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) en procédant, le samedi 15 mars dernier, à la remise à l’Etat ivoirien, des sites « DDR » qu’elle a réhabilités, permettra aux responsables des forces armées des Forces nouvelles de procéder au regroupement de tous leurs éléments en attendant leur réorientation vers la nouvelle armée, le service civique, ou leur réinsertion dans la vie civile. Du côté des forces armées des Forces nouvelles qui accusaient un retard dans le processus du désarmement, du fait du manque de moyens, les choses commencent donc à se normaliser en matière de désarmement.

Toujours dans le cadre de la recherche de la paix en Côte d’Ivoire, le Comité d’évaluation et d’accompagnement (CEA), se réunira le vendredi 21 mars 2008 à Ouagadougou, pour évoquer, avec les partenaires, la mise en application du chronogramme de l’Accord politique de Ouagadougou.

JB ILBOUDO
Bureau du Représentant Spécial du Facilitateur
du dialogue Direct inter ivoirien à Abidjan

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