LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Rapport 2006 sur la presse burkinabè : Les conditions des journalistes passées au scanner de l’AJB

Publié le mardi 18 mars 2008 à 11h24min

PARTAGER :                          

"Du statut et des conditions de travail des journalistes" est l’intitulé du rapport 2006 de l’Association des journalistes du Burkina (AJB) sur la presse burkinabè. C’est un rapport qui a été présenté officiellement le vendredi 14 mars dernier au Centre de presse Norbert Zongo.

Le rapport 2006, sur la presse burkinabè de l’Association des journalistes du Burkina (AJB) fait suite à un 1er rapport paru en 2003 qui a dressé l’état des lieux de la presse au Burkina. Le 2e rapport qui vient de paraître s’est appesanti sur les conditions d’exercice du métier de journaliste et les conditions de travail des hommes de médias. Dans un 1er temps, il se penche sur le statut du journaliste à travers le corps juridique en matière de presse et d’emploi au Burkina et dans la 2e partie, on a une enquête réalisée par l’AJB sur les conditions de travail des journalistes.

Il ressort de la présentation du secrétaire chargé de la formation et des publications de l’AJB, Dr Salif Koala, que le statut du journaliste au Burkina a hérité de la loi française de 1881. "Cette loi pose parfois des problèmes parce qu’on a plus eu le souci de la faire évoluer", dit-il. Ainsi, le Burkina a entériné la définition de cette loi en tant que colonie de la France puis l’a reconduite en 1959. Le code de l’information en 1990 n’a fait que reprendre, presque sans retouche, la définition française du journaliste. Il apparaît que le journaliste au Burkina n’a pas encore une reconnaissance institutionnelle et même que la loi ne reconnaît pas pleinement le journaliste. Pour le Dr Salif Koala qui a coordonné cette étude, "toutes les dérives sont permises si quelqu’un n’est pas reconnu de façon franche et nette". L’enquête menée révèle à titre d’exemple que 30,6% des journalistes bénéficient d’un contrat écrit, tandis que les personnes totalisant plus de 5 ans dans une rédaction représentent 39% et les journalistes recrutés suite à un test ou sur concours sont de 37,8%.

On peut retenir de ce rapport, selon le Dr Salif Koala, qu’il y a une nécessité absolue de donner un statut clair et précis à l’entreprise de presse. Il s’agit de la situer comme une entreprise particulière qui a des obligations particulières et des droits particuliers. Il faut parvenir, fait-il savoir, à obtenir la convention collective qui permettrait de définir le type de rapports entre le journaliste et ses partenaires et les institutions. L’autre combat est d’avoir une carte de presse pour les journalistes. Dans les échanges qui sont intervenus par la suite, les uns et les autres ont apprécié ce rapport mais ils ont aussi relevé d’autres aspects. Il y a le fait pour certains que le rapport a plus parlé du statut et des conditions de travail du journaliste sans évoquer la viabilité du groupe de presse. Il y a également le fait que les choses n’ont pas été vues de façon transversale et qu’il faut aussi tenir compte de certains ratios tels que le nombre de journalistes inscrits à la CNSS sur le total des journalistes d’une rédaction, l’âge de l’entreprise de presse etc... Les échanges ont aussi porté sur la qualité de la formation des journalistes. Le président de l’AJB, Jean-Claude Méda, a indiqué que les différents points de vue leur donnaient une idée de leur prochain rapport.

Par Antoine BATTIONO

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique