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Union des sankaristes : Cafouillage au FFS

Publié le vendredi 14 mars 2008 à 11h49min

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Le Front des forces sociales a rencontré les médias burkinabè le 13 mars dernier. L’exécutif de ce parti sankariste a donné sa lecture de la situation nationale et surtout déclaré ne pas faire partie de l’Union des partis sankaristes (UPS) où siège pourtant son président, Nestor Bassière. Ce dernier est désormais considéré comme démissionnaire du parti. Il y a indubitablement un cafouillage qui règne au sein de ce parti.

La conférence de presse a été présidée par Drissa Komo. Depuis le 17 février, il est le président par intérim du FFS. A cette date, l’UPS a été formalisée avec la fusion de cinq partis sankaristes dont le FFS. Faux, rétorquent aujourd’hui, ses anciens compagnons qui se démarquent de l’UPS.

Drissa Komo, président intérimaire parle de tentative d’une OPA hostile sur le parti, avec pour objectif sa disparition. Le différend entre Norbert Tiendrébéogo et les responsables de l’UPS serait la résultante d’une surenchère de la part de l’autre camp. Le noeud gordien de l’affaire se résume ainsi : le FFS n’a jamais fait mystère de sa volonté de diriger l’UPS en tant que parti le plus représentatif du regroupement et avec comme président Norbert Tiendrébéogo. Un "leader connu et reconnu". Les représentants du FFS à la coordination nationale de l’UPS ont reçu la consigne de défendre cette option avec en sus de préciser que les candidats devraient être proposés au nom des partis et non à titre individuel.

Pour le FFS , au lieu de tout cela, la coordination nationale de l’UPS s’est érigée en conseil politique national le 24 février dernier et a procédé à la désignation des candidats. Norbert Tiendrébéogo a dû ainsi participer à "une élection préparée d’avance" et où il a été battu par 4 voix contre 12. Dès lors, le FFS a décidé de se retirer de la suite du processus de désignation des responsables de l’UPS.

La direction actuelle du FFS reconnaît qu’elle a manqué de vigilance, que ses représentants n’auraient pas dû participer au vote pour la désignation du président ni aux autres postes.

La question de la présidence de l’UPS n’était pas à transiger. Le FFS estime que cette démarche ayant été vaine, il a pris ses responsabilités. Les membres du FFS qui sont à l’UPS le sont à titre individuel et le parti ne saurait se dissoudre ainsi dans l’UPS, les textes en la matière n’ayant pas été respectés. L’article 11 précise que l’absorption relève du vote à la majorité des 2/3 du congrès. Cette disposition est valable en cas de dissolution. Pour le président intérimaire, le FFS existe toujours en attendant que le congrès en décide autrement . Il estime que la direction actuelle est légitime et qu’une seule fédération a rejoint Nestor Bassière, deuxième vice-président de l’UPS et président du FFS.

Norbert Tiendrébéogo dit ne pas craindre une bataille juridique. Elle n’a pas sa raison d’être dans la mesure où les textes du parti sont clairs. L’actuel président d’honneur dénonce la précipitation avec laquelle l’UPS a été mise sur pied. Il ne comprend pas non plus pourquoi, ses camarades de l’UPS ont refusé la présidence du nouveau parti au FFS si c’est sa personne qui est maintenue. Se hasardant à donner une réponse à cette question , il a laissé entendre qu’il était moins manipulable et plus expérimenté pour le poste. Nestor Bassière qui était également pressenti n’a qu’un an de présidence de parti.

Les journalistes ont relevé cette contradiction dans l’attitude des représentants du FFS à l’UPS qui ont avalisé le processus de désignation du président. Le président par intérim explique que le FFS étant le plus représentatif, il ne pouvait marchander la direction de l’UPS.

Cependant le FFS dit ne pas fermer la porte. L’unité se fera un jour mais pas dans la précipitation et dans la méfiance, selon Norbert Tiendrébéogo.

Sur la vie chère, le FFS a déploré les casses mais dit ne pas condamner aveuglement les casseurs tant la part de l’Etat est grande dans la situation actuelle.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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