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Lutte contre la vie chère : Le gouvernement explique ses mesures en langues nationales

Publié le vendredi 14 mars 2008 à 11h30min

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Filippe Savadogo, porte-parole du gouvernement

Les ministres de l’Economie et des Finances Jean-Baptiste Compaoré, du Commerce de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, Mamadou Sanou, de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Sawadogo et des Mines et Carrières, Kader Cissé ont animé jeudi 13 mars 2008 à Ouagadougou, un point de presse dans les trois langues nationales : mooré, dioula, fulfuldé. Ils ont expliqué les mesures prises par le gouvernement le lundi dernier pour lutter contre la vie chère.

Le gouvernement burkinabè veut se faire comprendre par toutes les populations et couches socioprofessionnelles. C’est pourquoi il a décidé d’expliquer les mesures qu’il a prises dans le cadre de la lutte contre la vie chère dans les trois langues nationales en l’occurrence, le mooré, le dioula et le fulfuldé, jeudi 13 mars 2008 à Ouagadougou, lors d’une conférence de presse. Pour cette première initiative, quatre ministres étaient présents, à savoir Jean-Baptiste Compaoré de l’Economie et des Finances, Mamadou Sanou du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, Filippe Savadogo, de la Culture du Tourisme et de la Communication et Kader Cissé en charge des Mines et Carrières. Chacun s’est exprimé dans la langue de son terroir.

Ainsi, M. Compaoré et son homologue Filippe Savadogo se sont exprimés en mooré, Kader Cissé en fulfuldé et M. Sanou en dioula. Il est ressorti de leurs propos que l’Etat, face à la flambée des prix des produits de première nécessité, a opté de suspendre les droits de douane et la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur certains d’eux, durant trois mois. Les mesures d’allègement concernent notamment le lait, le riz, les pâtes alimentaires (de l’industrie locale Pastani), le sel, l’huile, le savon (de la société SN-CITEC) et le sucre.

Les prix de ces produits ont alors chuté. Le gouvernement a publié ou communiqué les nouveaux prix qu’il suggère aux commerçants et qui devaient être appliqués depuis le lundi dernier. Cependant, tous les vendeurs ne se sont pas conformés à la décision gouvernementale. Ceux qui ont refusé d’appliquer les nouveaux prix se justifient par le fait que leurs marchandises ont déjà été soumises à la TVA et au dédouanement. Pour résoudre ce problème, l’Etat va rembourser les manques à gagner de toutes les personnes qui se trouvent dans cette situation, soit en augmentant leurs marchandises, soit en espèces.

La hausse des salaires n’est pas la solution à la flambée des prix

Mais les mesures de dédommagement ne concernent pas les fraudeurs. C’est-à-dire les gens qui n’ont pas dédouané leurs marchandises ou ceux qui refusent d’appliquer la TVA. La délégation ministérielle a indiqué qu’il y aura des magasins ou boutiques-témoins dans toutes les villes du Burkina, où les prix des produits seront conformes à ceux suggérés. Après l’explication des mesures prises par les quatre membres du gouvernement, les journalistes ont été invités à poser leurs préoccupations uniquement en langues nationales.

Leurs questions ont entre autres, porté sur les contrôles envisagés ou effectués relativement à l’application des décisions, les taxes sur les biens d’équipement agricole et les perspectives après les trois mois d’allègement fiscal. Le ministre en charge du Commerce, Mamadou Sanou a déclaré que la baisse des prix des produits de grande consommation est valable partout au Burkina, avec cependant quelques différences portant sur la prise en compte de certains frais tels ceux des transports. "En principe, la baisse des prix devrait être perceptible au niveau du plus petit village", a affirmé M. Sanou. Celui-ci a ajouté que les contrôleurs sortent chaque jour sur le terrain pour vérifier l’effectivité des mesures chez les commerçants.

Le gouvernement avisera de la suite à donner après les trois mois dan, le sens de la préservation du bien- être de la population, consommateurs et commerçants. Selon le ministre des Finances, les équipements agricoles bénéficient déjà d’allègement fiscal. Près de trois milliards de F CFA sont débloqués chaque année pour faciliter l’accès aux engrais. M. Compaoré a indiqué que la hausse des prix est un phénomène mondial qui s’explique entre autres, par le renchérissement du prix du baril de pétrole, lequel se situe actuellement à 110 dollars. Pour lui, la hausse des salaires n’est pas la solution à la flambée des prix ou à la vie chère.

Les magasins-témoins appartenant aux commerçants devraient obliger les réfractaires à abandonner leurs positions pour travailler en toute légalité en appliquant les mesures adoptées. Filippe Savadogo et ses homologues ont expliqué que le gouvernement est ouvert au dialogue et travaille toujours dans le sens du consensus social. Parlant des personnes condamnées pour vandalisme et destruction de biens publics M. Savadogo a dit que le gouvernement se conformerait au verdict du jugement. "Il est important que chacun travaille à préserver la paix sociale", a-t-il souligné.

Séraphine SOME/MILLOGO

Sidwaya

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