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Salifo Tiemtoré (député CDP du Kadiogo) : "Il faut réfléchir sur le long terme"

Publié le jeudi 13 mars 2008 à 11h36min

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Le député Salifo Tiemtoré du groupe parlementaire CDP que nous avons rencontré dans la soirée du 10 mars 2008 nous a donné sa lecture de la mesure de réduction des prix de produits de grande consommation par le gouvernement le 9 mars dernier.

"Le Pays" : Quelle appréciation faites-vous de la réduction des prix de produits de grande consommation par le gouvernement ?

Le député Salifo Tiemtoré : "J’ai accueilli très favorablement la mesure du gouvernement. Cette mesure vient pallier un tant soit peu les difficultés que vivent les populations. Il faut cependant réfléchir sur le long terme car il s’agit ici de mesures palliatives. Il importe à mon sens que les réflexions permettent d’aboutir à des solutions durables et permanentes afin que nos populations ressentent plus les effets des réductions des prix. La saison agricole a été capricieuse pour bon nombre de pays avec tout le lot de désagréments que nous avons connus. Pour nous, il est très important de vérifier l’application effective des nouveaux prix fixés chez les commerçants et éviter que certains s’enrichissent sur le dos de nos populations. Et ce d’autant plus que tout le monde n’aura pas l’information à temps. Cela pose donc le problème de la communication, de la médiatisation de la mesure du gouvernement, et nous pensons que les médias sauront jouer leur partition pour ce faire.

D’aucuns pensent que le gouvernement devait augmenter quelque peu les salaires comme cela s’est fait au Cameroun ...

Il est vrai qu’il y a eu une augmentation des salaires au Cameroun, mais comparaison n’est pas raison, dirai-je. Nous ne vivons pas les mêmes conditions dans les deux pays. Ceux qui le pensent ont nécessairement leurs raisons. Au Burkina, il est possible que nous réfléchissions dans ce sens à l’avenir. Mais n’étant pas le gouvernement je ne puis vous dire si cette augmentation des salaires est possible. Bien sûr que cela est souhaitable mais est-ce possible dans les conditions actuelles ? Le plus important est que le gouvernement se soit déjà mis à l’écoute de la population. C’est un grand pas qu’il faut saluer. Je félicite le gouvernement et l’exhorte à continuer dans ce sens. J’ai écouté ce matin le ministre de l’Economie et des Finances, Jean Baptiste Compaoré, sur une radio de la place et à la télévision nationale. Je retiens qu’il y a eu un déficit de communication qui a pu engendrer certainement la casse à Ouagadougou. En tant que parlementaires nous devons nous aussi aller de plus en plus vers les populations pour leur expliquer certains actes et leur donner l’information juste, en appoint aux efforts du gouvernement. Nous devons donc descendre dans l’arène afin d’expliquer aux populations les mesures du gouvernement, surtout qu’il y a un flou autour des augmentations vraies ou fausses. Il existe des confusions quelquefois sur des textes pris par les députés. Et à ce titre la dernière rencontre du groupe parlementaire CDP s’est penchée sur l’information au niveau parlementaire en vue de suivre les recommandations sur la question des prix des produits de grande consommation.

Trouvez-vous suffisantes les réductions faites ?

Toute réduction des coûts de denrées de première nécessité est une question qui soulève toujours des commentaires. Il se trouvera toujours des personnes qui estimeront que ce n’est pas suffisant. Ici, il ne s’agit pas de prendre des mesures populistes qui ne seront pas applicables. Nous saluons la démarche participative du gouvernement en négociant avec les commerçants. Nous souhaitons que les choses évoluent ainsi à travers le dialogue permettant d’éviter disons la bagarre. Il nous revient d’appuyer le gouvernement dans ses actions. J’invite par ailleurs la population à la retenue, car la destruction des biens publics quelles que soient les raisons évoquées, n’est aucunement recommandable".

Entretien réalisé par Philippe BAMA

Le Pays

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