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Rencontre Wade - Deby – El Béchir : Qu’en attendre ?

Publié le jeudi 13 mars 2008 à 10h54min

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Le président tchadien, Idriss Deby Itno, et son homologue soudanais, Omar el-Béchir, devaient signer leur énième accord de paix, présenté par le Sénégal, médiateur dans cette crise, comme la "solution définitive" à leur conflit ou plutôt à leurs conflits, mercredi 12 mars 2008 à Dakar, à la veille du 11e Sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), qui doit s’y tenir.

Le sommet islamique, qui se tient tous les ans, est, rappelons-le, l’instance de décision suprême de l’OCI, cette organisation islamique fondée en 1969, qui regroupe 57 pays dont le Burkina Faso. Sa 11e édition est prévue pour les 13 et 14 mars à Dakar, qui en a déjà abrité une rencontre en 1991.

"Il y aura la signature d’un accord général et un accord de mise en œuvre", a précisé Me Wade dans la cour de l’Elysée après un entretien avec le Président français, Nicolas Sarkozy.

Un optimisme sénégalais tempéré par le premier des Soudanais en personne, qui a émis mardi des doutes quant à un tel accord, qui stipule que "chacun cesse de soutenir les opposants de l’autre sur son propre territoire", a dit Wade, et vise à "empêcher les opposants de l’autre pays de franchir les frontières avec les armes".

Si on ajoute au scepticisme d’el-Béchir que Deby, dit-on, avait déclaré au sujet d’un précédent accord qu’il serait le dernier qu’il signerait et que N’Djamena continue d’accuser Khartoum de continuer à fournir armes et renforts à ses rebelles à lui et vice-versa, il y a de quoi attendre, comme Thomas dans la Bible, de voir pour croire. Cela, d’autant plus que, de l’aveu même de Wade, pour ce qui est de l’accord de mise en œuvre, une des parties "n’a pas encore donné son sentiment".

S’agit-il de Khartoum, el-Béchir ayant dit que "si le président tchadien n’a pu honorer un accord conclu à l’intérieur de la Kaaba, comment pourrait-on s’attendre à ce qu’il respecte un accord qu’il signerait à Dakar ?" "Nous avons cinq accords (1) (de paix) signés avec le Tchad", a-t-il déclaré, incrédule. De son côté, le secrétaire d’Etat soudanais aux Affaires étrangères, Ousmane Ismaël, n’a-t-il pas estimé mardi 11 mars que "le plus important était le respect des Accords de Tripoli", jetant ainsi un pavé dans La mare aux diables ?

Toujours est-il qu’au moment où nous mettions sous presse, le 6e accord tchado-soudanais n’avait pas encore été signé, il devait l’être à 20 h.

A l’heure où vous nous lisez, ledit accord a peut-être été signé par les deux partie. Sera-t-il le bon ?

Ahl-Assane Rouamba

Notes :

1) Le dernier en date a été signé en mai à Ryad avec son homologue tchadien sous le parrainage du roi Abdallah d’Arabie Saoudite et n’a pas été plus respecté que les précédents.

2) Titre d’un ouvrage de Georges Sand

L’Observateur

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