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Lutte contre la vie chère : Eviter la surenchère

Publié le jeudi 13 mars 2008 à 11h31min

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Alors que les commerçants sont dans l’expectative suite à la mesure de baisse des prix décidée par le gouvernement (la plupart d’entre eux affirment que la mesure ne peut s’appliquer aux vieux stocks achetés au "prix fort") et que les consommateurs attendent d’en ressentir les effets, voilà que des politiciens se mêlent à la danse pour exiger une augmentation des revenus des travailleurs.

Une revendication, somme toute, légitime à l’heure où "la vie est dure ici au Faso", mais, qui ne tient aucun compte de la réalité économique du moment. Laquelle, caractérisée entre autres par l’entrée en vigueur du Tarif extérieur commun (TEC) au niveau de l’UEMOA, la dépréciation du cours du coton, la chute conséquente du cours du dollar concomitante à l’envolée de l’euro et du prix du baril du brut, fait perdre au Burkina d’importantes devises.

Des sous qu’il faut rechercher ailleurs, notamment en "réorientant" la fiscalité, en diversifiant nos productions agricoles et en assainissant et moralisant le monde des affaires et son environnement. Sur ce dernier point, il se trouvera des Saint-Thomas pour dire que les malaises vécus sont le fait des dirigeants qui entretiennent la gabegie et la corruption, mais, les derniers efforts déployés par le gouvernement, devraient relativiser cette analyse.

Des efforts qui s’inscrivent dans la volonté de vaincre le scepticisme et le fatalisme et de prendre notre destin en main et devenir les sujets de notre propre histoire, au lieu de continuer d’être les objets des fantasmes des autres. Dit autrement, face à cette mondialisation prédatrice dont on ne sait pas où les effets dévastateurs s’arrêteront, il faut produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons. Un air de déjà entendu, mais que Tertius Zongo veut rendre effectif en changeant radicalement, la structure de notre économie. Personne ne demande à l’opposition de l’aider, mais plutôt d’être une force de proposition constructive, pour permettre à notre pays de sortir de l’ornière.

Il faut que l’opposition dépasse son rôle traditionnel de "critique", pour comprendre qu’elle est aussi un acteur du développement de notre pays. Et puis, c’est sa capacité à se poser en alternative crédible qui peut lui valoir les suffrages des électeurs. Pour en revenir à cette augmentation de salaires, disons qu’en rapport avec la situation économique, les conditions objectives ne sont pas réunies. Et ce n’est pas soutenir le gouvernement que de le dire, comme certains se hâteront de conclure. Car, mieux vaut avoir un Etat austère que pas d’Etat du tout.

Boubakar SY
magnansy@yahoo.fr

Sidwaya

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