Petit à petit, l’étau se resserre autour de l’ex-chef de la rébellion ivoirienne tombé en disgrâce après son divorce d’avec Guillaume Soro. La descente aux enfers du sergent IB ne semble pas connaître de fin puisqu’il a réussi à se mettre à dos beaucoup de personnes.

Outre le frère ennemi Guillaume Soro, IB a maille à partir avec le facilitateur Blaise Compaoré après l’attentat raté contre Guillaume Soro. Tous les regards sont en effet tournés vers IB, accusé de vouloir torpiller le processus de paix. La France, qui semble disposée à tourner la page des relations houleuses avec Gbagbo, utilisera ce procès comme le signe de son nouvel état d’esprit. En somme, ce procès dépasse le simple cadre de la justice et prend une dimension politique et diplomatique.

Il est un catalyseur du rapprochement entre Paris et Yamoussoukro car Gbagbo ne sera pas insensible à une action de la justice française contre des déstabilisateurs de son régime. Désormais dans la peau de la victime à qui on rend justice, le président ivoirien, désormais affectueusement appelé le Boulanger, pourra aussi montrer à la face du monde qu’il était effectivement sous la menace d’attentats dont certains des auteurs sont des Français. Sans dénier à la justice hexagonale son indépendance, on ne peut que constater l’accélération de la procédure, seulement après le départ de Chirac.

Guillaume Soro n’est pas peu heureux face aux déboires de son ennemi intime. Mais Gbagbo reste le grand gagnant de cette opération où justice et politique s’entremêlent étroitement. Il garde toutefois entrouverte la porte pour IB, qui dispose d’une vitrine politique, un parti reconnu et toléré en Côte d’Ivoire et se réclamant de sa vision politique. Il détient de ce fait, plus que quiconque, les cartes de l’énigme IB.

Par Mahorou

Le Pays