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Présidentielle américaine : Obama conserve toutes ses chances

Publié le lundi 10 mars 2008 à 11h11min

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Le prétendant républicain à la Maison blanche, John McCain, a-t-il commis une erreur tactique en se faisant adouber publiquement par George Bush, qui fera bientôt ses valises à la fin de l’année ? Quand bien même ils semblent partager la même vision sur la sécurité des Etats-Unis, le sénateur de l’Arizona devait-il s’afficher en public avec Bush qui continue de battre les records d’impopularité ?

Le danger était bien réel, si réel que George Bush s’est dépêché de prendre les devants en invitant les électeurs à ne pas "juger John McCain en fonction de l’actuel président au moment de voter en novembre". Si la crainte de certains républicains en particulier est justifiée, la peur de leur candidat d’être oublié des médias américains, après une campagne pour les primaires bouclée, l’est tout autant. "ça va être difficile pour moi de maintenir ma visibilité au niveau national, parce que Barack Obama et Hillary Clinton vont focaliser l’attention" sur leur bataille pour décrocher l’investiture démocrate", a souligné, à juste titre, McCain. Il est vrai que le long combat dans le camp adverse offre au candidat McCain des semaines de relative tranquillité.

Par ailleurs, il n’est pas exclu que de ces primaires démocrates sorte un adversaire suffisamment affaibli pour la bataille finale contre le candidat républicain. Mais à l’inverse, rien n’indique que ce combat épique entre Hillary Clinton et Barack Obama ne servira pas à doper le moral du vainqueur, et à mieux le préparer pour affronter la dernière ligne droite. Dans un cas comme dans l’autre, le parti démocrate entretient le suspense dans la désignation de son candidat à la présidence, un spectacle qui plaît aux Américains dont on connaît le goût pour le show bien orchestré. Certes, John McCain a une longueur d’avance sur ses adversaires après avoir pratiquement vaincu sans péril, dans son camp.

Une victoire qui lui permet de se consacrer à autre chose, comme à l’unification du parti, en attendant le scrutin de novembre. Mais il doit, sans doute, éprouver, quelque part, du vague à l’âme, après avoir pratiquement laissé le champ libre à ses rivaux démocrates qui captent, depuis plusieurs semaines, l’attention des Américains. Cette plus grande attention accordée au parti démocrate s’explique, sans aucun doute, par la faible intensité de la campagne du parti républicain, qui s’est, du reste, refermée plus vite. Une situation que le camp démocrate, bien entendu, ne manquera pas de mettre à profit, l’avantage étant que ce parti passe plus de temps à convaincre, et peut, par conséquent, s’attirer la sympathie d’électeurs encore indécis.

Ceci étant, quelles sont les chances des différents candidats de succéder à George Bush au bureau ovale ? John McCain serait, selon un sondage du Washington Post-ABC News, devancé à l’élection présidentielle par les candidats démocrates Hillary Rodham Clinton ou Barack Obama. En fait, le vétéran de la guerre du Vietnam part dans cette course à la Maison blanche avec de sérieux handicaps. Le premier en est le soutien public de George Bush à ce dernier. Un soutien qui, loin de servir le candidat républicain, va plutôt servir Bush qui voudrait bien, à travers ce rapprochement, tenter de rehausser une cote de popularité désastreuse. Second handicap : le vétéran de la guerre du Vietnam représente un certain passé. Combien d’Américains se reconnaissent-ils aujourd’hui dans la guerre du Vietnam ? S’il était élu président des Etats-Unis, ce franc-tireur septuagénaire serait le plus âgé à entamer un premier mandat aux Etats-Unis. Ce qui n’est pas forcément un atout pour lui. On veut bien croire que de nombreux Américains estiment qu’il est le mieux placé pour lutter contre le terrorisme .Un sujet dont il a fait un thème de campagne, lui qui promet que les Etats-Unis, sous sa présidence, n’accepteraient aucune reddition en Irak. Reste à savoir si la majorité des Américains sont prêts à lui attribuer leurs suffrages, après le blâme infligé à Bush pour avoir entraîné les Etats-Unis dans une guerre (irakienne) que l’Amérique n’est pas près d’oublier. L’accès à la Maison blanche est d’autant difficile pour McCain qu’on a rarement vu, aux Etats-Unis, l’un de ces partis phares américains remporter trois mandats successifs. Et à ce propos, on peut se demander si, après le premier mandat de Bush-fils, le peu de souci manifesté dans la préparation du terrain au bénéfice d’un membre de sa famille politique ne tient pas de cette réalité-là. Car, comme on le sait, Bush est, jusque-là, resté sourd aux appels de ses concitoyens ouvertement opposés à la guerre en Irak, comme s’il n’avait que faire des conséquences de son attitude sur l’image du parti républicain.

Barack Obama peut-il devenir, en ce qui le concerne, le premier président afro-américain des Etats-Unis ? On ne peut pas dire qu’il n’en a pas les moyens ni la capacité intellectuelle et manageriale, le sénateur de l’Illinois continuant de voler de victoire en victoire dans la course à la présidence américaine. Une chose qu’on aurait eu du mal à imaginer quelques décennies auparavant, où aucun candidat noir ne pouvait franchir l’étape des primaires. Si le sénateur de l’Illinois arrivait à s’ouvrir les portes de la présidence américaine, cela montrerait à quel point les Etats-Unis ont fait des progrès en termes de tolérance raciale et confirmerait tout le bien que l’on pense de sa démocratie. Mais une chose est d’être le premier président noir, une autre est de pouvoir gouverner avec cette particularité. Mais Obama n’écarte pas la possibilité de former un "ticket" associant Hillary Clinton, s’il sortait gagnant de l’élection de ces primaires. Une option qui pourrait, à terme, se révéler payante pour Obama, s’il était élu président des USA. Cela pourrait lui garantir une gouvernance sans heurts. Reste à savoir si l’un ou l’autre des deux perdants démocrates acceptera de jouer les seconds rôles.

"Le Pays

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