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Manifestations contre la vie chère : La position du RPC

Publié le vendredi 7 mars 2008 à 11h30min

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La série de réactions faisant suite aux manifestations contre la vie chère des 20, 21 et 28 février 2008 continue de s’allonger. Dans les lignes qui suivent, le Rassemblement populaire des citoyens (RPC) donne sa vision des choses, non sans dénoncer le manque de dialogue du gouvernement avec les populations.

Le Rassemblement populaire des citoyens (RPC) a suivi avec beaucoup d’inquiétudes les événements qui se sont déroulés les 20, 21 et 28 février 2008. Dans les villes de Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Banfora, et Ouagadougou, des marches contre la vie chère ont dégénéré en une violence inouïe, entraînant une destruction de biens publics et privés.

En tant que défenseur intransigeant des principes de la république et des vertus de la citoyenneté, notre parti condamne fermement ces débordements. Il souhaite que toute la lumière soit faite sur ce qui s’est passé, et que les responsabilités soient clairement situées.

Pour le RPC, ce qui s’est passé doit interpeller notre gouvernement sur certaines réalités très dures que vivent nos concitoyens, et qui expliquent les débordements auxquels on a assisté. Comme tout le monde l’a constaté les manifestations sont devenues nombreuses et on peut citer :

l’affaire des casques ; - la révolte des soldats de décembre 2007 ; - l’épisode des Kundé ; - les manifestations de militaires retraités ; - et maintenant les marches contre la cherté de la vie.

Rupture de ban avec le peuple
Le RPC en déduit qu’il y a comme une fermentation latente de colère dans notre tissu social qui ne demande qu’à éclater brutalement à la faveur du moindre incident. Cela est sans doute révélateur d’un malaise social profond.

Notre parti s’inquiète d’ailleurs du fait qu’il est impossible, à ce jour, de désigner clairement les forces sociales ou les organisations qui ont appelé à ces manifestations. S’agit-il d’une manifestation de commerçants contre la pression fiscale ?

S’agit-il d’un mouvement syndical ? Si oui, quelle organisation syndicale a appelé à ces manifestations ? S’agit-il d’un mouvement spontané ? Si tel est le cas, alors les raisons de s’inquiéter sont encore plus grandes.

Assurément, il y a une rupture de dialogue entre le peuple et ses gouvernants, au point qu’il ne reste aux populations que la rue pour se faire entendre. Les récentes initiatives prises par le gouvernement pour résorber la crise sont certes louables, mais il faut observer qu’elles auraient pu intervenir plus tôt et que le gouvernement ne comprend que le langage de la violence.

Au-delà de la cherté de la vie, d’autres sujets tout aussi préoccupants pourront conduire à pareilles situations d’émeutes et de violences. Il s’agit notamment : • de l’impunité des crimes et délits ; • des dossiers pendants en justice ;

• de la réduction du train de vie de l’Etat ; • de la lutte contre la corruption ; • de l’affairisme d’Etat ; • des fraudes électorales, l’inadéquation des textes électoraux, entraînant une absence significative des partis de l’opposition dans les sphères de décision.

Reconquérir la confiance des populations
Ces faits ont contribué à fragiliser la culture démocratique de notre pays et au risque de leur péril, les institutions républicaines actuelles, qu’il s’agisse de l’exécutif, du législatif que du judiciaire, doivent redorer leur blason.

Le RPC recommande vivement au gouvernement d’y trouver des solutions pour reconquérir la confiance des populations - jeunes pour la plupart - • qui n’ont pas de repère ; • qui ne croient plus du tout qu’elles auront un avenir radieux ; • et qui veulent en découdre pour faire autrement.

Pour le RPC, la république repose sur des institutions, des règles et des procédures, qui interdisent que la violence aveugle et gratuite soit un moyen pour faire entendre une revendication, aussi noble soit-elle. Notre parti appelle nos frères et nos soeurs à faire preuve de civisme et de responsabilité, en un mot de citoyenneté.

Il invite surtout la jeunesse à se départir de l’anarchie et à s’éloigner de la violence, et à se rappeler en tout temps, que le désordre fait d’abord le lit de la pauvreté et de la misère. Notre parti exprime sa compassion à l’égard de toutes les personnes victimes des actes de vandalisme et invite le gouvernement à envisager les voies et les moyens de leur dédommagement.

Notre parti invite aussi le gouvernement à initier le dialogue avec les catégories sociales mécontentes, et à trouver des solutions rapides et concrètes à la flambée des prix que vit notre pays.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

Liberté de choix- Egalité des chances

Fait à Ouagadougou, le 04 mars 2008

Le Président

Antoine Ouaré

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