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Lutte contre la vie chère : Réaction concrète et rassurante du gouvernement

Publié le jeudi 6 mars 2008 à 12h20min

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Alors que certaines « bonnes » âmes glosaient sur son incapacité à faire face à la flambée des prix des produits de première nécessité, le gouvernement de Tertius ZONGO vient d’adopter une batterie de mesures qui doit alléger un tant soit peu le poids de cette surchauffé des prix. Mieux, le gouvernement se propose d’adopter à moyen terme une politique mieux à même de faire face à cette « déréglementation » des prix qui résulte entre autres, de l’entrée de la Chine t de l’Inde sur le marché mondial de la consommation.

Suspension des droits de douane sur certains produits de première nécessité (lait en poudre pour enfants, concentré de lait riz importé, sel, pâtes alimentaires) voilà la mesure phare prise par le gouvernement pour atténuer le désarroi des consommateurs face à la montée vertigineuse des prix constatée ces derniers mois.

Une situation que les Burkinabè vivaient mal dans leur chair, et qui a failli mettre en péril la cohésion sociale. Et, si le gouvernement est resté attentiste dans un premier temps, c’est en raison principalement du fait qu’il entendait circonscrire les causes de cette inflation subite, pour y faire face efficacement. Des causes objectives donc, avec l’envolée à l’international (pétrole et céréales notamment) consécutivement à la forte demande sino-indienne, mais aussi subjectives, certains commerçants voulant ainsi déstabiliser le gouvernement ZONGO qui on le sait, est résolument engagé dans la moralisation de la vie publique et l’assainissement de la vie économique.

Une politique que certains commerçants (?) vivent mal, eux dont le « sport » favori était la fraude et la corruption ce qui les « exonéraient » de certains impôts et taxes. C’est ainsi qu’on a vu, fait extraordinaire, des commerçants marcher contre la vie chère avec à la bouche des slogans hostiles au locataire de la primature. « Tertius dehors » entendait-on, ce qui a convaincu les plus sceptiques sur les raisons de cette lutte.

Il apparaît ainsi que ZONGO aura à faire à forte partie dans sa volonté d’instaurer le « new-deal » si tant est qu’il existe des connexions entre ces commerçants véreux et certains milieux insoupçonnables.
Pour autant, le sens de la responsabilité du gouvernement exigeait qu’il fasse front pour continuer à bâtir un Etat fort autour de saines valeurs sociales et économiques avec une répartition plus équitable des fruits de la croissance. ZONGO l’a dit lors de sa déclaration de politique, 41% de pauvres au Burkina, « çà fait trop » et il va falloir travailler à remédier à cet état de fait.

Cela, en changeant la structure de l’économie qui est restée la même pendant un demi-siècle, avec un secteur primaire qui est dominé par des produits non transformés et ayant donc peu de valeur ajoutée, un secteur industriel qui subit toujours les coûts excessifs des facteurs de production et de l’étroitesse du marché national et, la qualité et la quantité de nos infrastructures qui restant insatisfaisantes, reflétant des dysfonctionnements dans la politique d’investissements publics et de maintenance. Il faut donc se mobiliser et agir, car, « il y va de la préservation du tissu social et de la fabrique psychologique de la nation ».

Pour cela, « nous devons désormais prendre notre destin en mains et devenu les sujets de notre propre histoire au lieu de continuer d’être les objets des fantasmes des autres ». Dit autrement, ZONGO propose de produire ce que nous consommons, et de consommer ce que nous proposons, pour échapper aux aléas d’un marché international de plus en plus capricieux.

Les prévisions les plus optimistes font en effet état d’un baril de pétrole à plus de 300 dollars au cours du prochain lustre, pendant que les prix des céréales seront amenés eux aussi à croître dans une grande proportion. Dans le même temps, ZONGO veut créer les conditions d’une véritable expression populaire, pour que la base exprime elle-même ses attentes.
Contester, c’est facile, mais il faut être des forces de propositions et de recommandations. Un Etat fort et responsable de son propre destin voilà l’objectif final. Dont la noblesse commande qu’on y adhère tous.

Par Alpha YAYA

L’Opinion

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