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Ouverture de la première session parlementaire de l’année 2008 : La vie chère s’invite aux débats

Publié le jeudi 6 mars 2008 à 12h39min

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L’Assemblée nationale du Burkina Faso a procédé à l’ouverture de sa 1re session parlementaire de l’année 2008, hier 5 mars à Ouagadougou. La cérémonie qui a connu la présence des présidents des parlements du Niger, du Liberia, de la RD-Congo, de la Mauritanie et du Mali a été une occasion pour condamner les manifestations contre la vie chère et annoncer de grandes réformes à venir au pays des Hommes intègres.

« Il faut savoir raison garder, car la violence et la destruction de biens ne constituent en rien une solution à la vie chère ». Ces propos du président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, tenus le 5 mars 2008 à l’occasion de l’ouverture de la 1re session parlementaire de l’année 2008, indiquent toute son indignation face aux actes de vandalisme qui ont suivi les manifestations contre la vie chère. Pour cela, M. Kaboré a souligné : « On ne peut que condamner les violences orchestrées dans ces villes et dénoncer les pseudo-démocrates tapis dans l’ombre qui tentent vainement de justifier ces violences gratuites ».

Même si le président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso reconnaît que la liberté de manifester est un droit reconnu par la loi et les règlements du pays, il a fait observer que « nous devons tous œuvrer à sa promotion, au lieu de nous comporter en vrai fossoyeur des libertés publiques ». La question de la vie chère est préoccupante à tel point que Roch Marc Christian Kaboré a annoncé que l’Assemblée nationale pour sa part, mettra en place dans les tout prochains jours, une commission chargée de faire des propositions à même d’assurer la veille démocratique sur les mesures et initiatives gouvernementales destinées à lutter contre la vie chère au Burkina Faso.

M. Kaboré a salué les mesures immédiates prises par le gouvernement pour rendre plus accessibles les denrées de première nécessité. « C’est un effort important qui témoigne de la volonté du gouvernement d’agir concrètement pour atténuer l’impact des facteurs externes et internes sur le coût de la vie dans notre pays », a-t-il ajouté. Cette session parlementaire appelée session des lois a été ouverte en présence du président de l’Assemblée nationale du Niger, président du parlement de la CEDEAO, Ousmane Mahamane, du président de la Chambre des représentants du Libéria, Alex Tyler, de celui de la RD-Congo, Vital Kamerhé, du Mali, Dioncounda Traoré et de celui de la Mauritanie, Messoud Ould Boulkheir.

De grâce, ne détruisez pas ces bâtiments

Les casses et actes de vandalisme sous prétexte de la vie chère n’ont pas laissé indifférentes ces éminentes personnalités venues assister à l’ouverture de la 1re session parlementaire de l’année 2008. « Je regrette ce qui est arrivé au Burkina Faso. De grâce, ne détruisez pas ces bâtiments », a laissé entendre le président de l’Assemblée nationale de la RD-Congo, Vital Kamerhé, parlant des manifestations contre la vie chère. Tout comme lui, son homologue du Mali, Dioncounda Traoré a embouché la même trompette. Selon lui, le phénomène est mondial. « Je voudrais dire que nul pays au monde n’est à l’abri de tels incidents. N’est-ce pas ici même, à Ouagadougou, que le directeur du FMI, le socialiste français Dominique Strauss-Kahn, déclarait, lors de son récent séjour, je cite : « Il n’y a pas de miracle, la vie chère existe partout parce que les prix augmentent partout », a relevé M. Traoré. En tous les cas, M. Kaboré a prévenu « qu’au -delà du fait que nul n’a le monopole de la violence, le sens des responsabilités et l’amour du peuple recommandent une attitude plus respectueuse de l’Etat de droit et des droits et libertés reconnus par la République pour le bien de la nation entière ».

27 mars 2008, discours sur la situation de la Nation

Roch Marc Christian Kaboré a annoncé le discours du Premier ministre sur la situation de la Nation pour le 27 mars 2008. Outre ce discours, il a noté que la présente session des lois a, à son actif, l’examen de nombreux textes de loi. Il a cité entre autres, trois projets de loi portant respectivement sur la loi de règlement au titre du budget de l’Etat, gestion 2006, l’institutionnalisation d’une taxe parafiscale au profit des agences d’eau et le statut général des personnels des forces armées nationales. Aussi, quinze (15) autorisations de ratification dont la charte africaine de la jeunesse adoptée à la 7e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, seront examinées.

Des questions d’actualité, des questions écrites et des questions orales, avec ou sans débat, sont à l’ordre du jour. « Conformément à la constitution et à son règlement, l’Assemblée nationale procédera lors de cette session, au renouvellement de son bureau et des Commissions générales », a fait remarquer M. Kaboré. La modernisation et la dynamisation de l’action l’Assemblée nationale burkinabè tiennent à cœur son président. A cet effet, il a annoncé que pour cette année 2008, la rentrée des premiers étudiants dans la filière de formation des administrateurs parlementaires à l’ENAM sera effective dès le 1er octobre.

Le président du parlement burkinabè a indiqué que la présente session des lois lui parait particulièrement indiquée pour prendre des initiatives hardies en vue du renforcement du contrôle parlementaire sur le gouvernement. Selon lui, « cette question a jusque-là été présentée comme l’une des critiques récurrentes contre le parlement burkinabè ». Cette session ne semble pas annoncer du repos pour les parlementaires burkinabè. « Il sera mis en place, des commissions ad hoc comprenant tous les groupes parlementaires administrativement constitués pour se pencher notamment sur le code électoral, le financement des partis politiques et des campagnes électorales, le statut de l’opposition et la question des opatas », a dit M. Kaboré. 107 députés ont répondu présent à l’ouverture de cette 1re session parlementaire de l’année 2008. Les membres du gouvernement avec à leur tête, le Premier ministre Tertius Zongo ont honoré de leur présence la cérémonie. En présence de tout ce beau monde, des ambassadeurs et autres invités, Roch Marc Christian Kaboré a « invité, au nom de la représentation nationale, tous les Burkinabè, en particulier la classe politique et la jeunesse de nos grandes villes au calme et à la participation citoyenne pour la prise en main de notre destin commun ».

Ali TRAORE
traore_ali2005@yahoo.fr

Sidwaya

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