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Rupture sarkozyenne : De Dakar au Cap, changement de cap

Publié le lundi 3 mars 2008 à 10h42min

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L’homme africain n’était pas assez entré dans l’histoire. On se souvient encore, comme si c’était hier, de ce discours incendiaire du président français à l’université Cheick Anta Diop de Dakar.

La suite, on la connaît, puisque sept mois après, Nicolas Sarkozy, l’homme pressé de l’Elysée, est revenu sur ses dires, au Cap en Afrique du Sud : "Le même homme africain est comme son ancêtre européen de la renaissance, un être qui croit que tout est possible et que l’homme peut changer le monde".

Venant de Sarko, rien d’étonnant au moment où sa côte de popularité dans l’Hexagone est en chute libre, et quand la rupture prônée avec la Chiraquie se fait toujours attendre. La nouvelle trouvaille de Clara Burnie est, certes, passée à la vitesse supérieure ; son speech a fondamentalement changé, mais en face on a hâte de voir ses beaux discours se transformer en actes.

Sinon, on n’aurait point tort de voir dans ses prêches de la communication et du marketing politiques. Au-delà de la reculade stratégique de Sarkozy, la bonne nouvelle de cette escapade présidentielle au Cap aura été l’annonce de la révision prochaine des accords de défense signés jadis avec quelques anciennes colonnies, que le successeur de Jacques Chirac justifie par le refus de la France de continuer à jouer un rôle de gendarme de l’Afrique. A l’évidence, le message de Nicolas Sarkozy aurait passé s’il avait été distillé dans un de ces pays, tels Djibouti, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Centrafrique, le Gabon ou le Tchad, abritant des bases françaises.

Oui, dans ce même Tchad où, pourtant, il vient de sauver le fauteuil de Deby. Plus facile à dire qu’à exécuter donc, et nous voyons le locataire de l’Elysée se résoudre à veiller seulement à la transparence des futurs accords de défense. Ne nous faisons pas d’illusion, la "renaissance de l’Afrique" sur le modèle sud-africain, longuement martelée, peut attendre ; ce n’est pas demain que l’ancienne puissance coloniale abandonnera la proie pour l’ombre. La France n’est-elle pas en effet gendarme plutôt de ses intérêts que de cette Afrique ?

Rabi Mitbkèta

L’Observateur

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