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Nana Thibault : "Le pouvoir voulait infiltrer notre marche"

Publié le jeudi 28 février 2008 à 11h22min

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Nana Thibault, le président du RDP (Rassemblement démocratique et populaire) et de l’ATS (Association Thomas Sankara) - il préfère abandonner le JPRF (Jeunes patriotes Révolutionnaires du Faso), un sigle controversé - explique, dans cet entretien, pourquoi il a renoncé à sa marche contre la vie chère de ce jour.

"Le Pays" : Pourquoi avez-vous décidé de suspendre votre marche du 28 février ?

Nana Thibault : Nous avons décidé de suspendre notre marche du 28 février parce que des infiltrés payés par le pouvoir sont prêts à saboter notre manifestation. Ce pourrait même être des milices. Secundo, il n’est pas sûr qu’il n’y aura pas de pillage. Pourtant ceux qui verront leurs boutiques, magasins et même marchés et yaars dégradés sont ceux-là dont nous plaidons la cause. C’est dire que nous allons appauvrir davantage les plus pauvres. Et ce serait une joie pour ceux qui veulent voir les Burkinabè mourir de faim, de soif, de maladie et d’ignorance.

Avez-vous des contacts avec les autorités actuellement ?

Nous n’avons aucun contact avec les autorités actuellement.
Nous avons toujours demandé aux autorités d’être plus responsables. La flambée des prix des produits ne peut se faire sans qu’elles ne soient au courant. Donc, pour nous, il faut que le pouvoir baisse les prix des produits.

Après la suspension de la marche, avez-vous une autre méthode pour vous faire entendre ?

Après la suspension de la marche, nous avons opté pour une ville morte. Les marchés, les yaars, les bars, les stations d’essence et tout lieu de service doivent être strictement fermés et la circulation routière arrêtée. C’est cela qui pourra amener le président du Faso lui-même à agir rapidement parce qu’on ne doit pas diriger un peuple comme des animaux.

Si la vie chère continue, qu’allez-vous faire ?

Si la vie chère continue, le peuple trouvera à manger aux domiciles des ministres, des députés dans les différents secteurs de Ouaga ou ailleurs. Et c’est sûr qu’à Ouaga 2000, ça ne manquera pas.

Ce qui voudrait dire que nous allons aller au-delà d’une ville morte pour nous libérer totalement dans les tout prochains jours.

Propos recueillis par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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