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Présidentielle russe : Le jeu des poupées

Publié le jeudi 28 février 2008 à 11h07min

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Le 2 mars prochain, les russes désigneront le successeur de Vladmir Poutine ou plutôt son supplétif à la tête de l’Etat. « L’affaire » comme on le sait est déjà ficelée, car, le candidat de Poutine, Dimitri Medvedev, a peu de chances d’être battu lors de cette consultation.

Cela parce que les autres impétrants sont sans envergure d’une part et que Medveder va disposer du soutien de la puissante administration russe, héritière de celle soviétique et qui « quadrille » tout le pays. Si Poutine a si bien préparé sa succession, c’est qu’il ne veut pas passer la main à un moment où le pays doit gérer des dossiers « brûlants » allant de l’irrédentisme balte au « cas » du Kosovo en passant par le contrôle du pétrole de la mer de Crimée sans oublier l’éternel dossier proche-oriental. Sur le premier point, on sait que l’Ossetie et l’Abkhazie ont déjà manifesté leur velléité d’indépendance, ce qui a le don d’irriter Moscou en proie déjà à la « rébellion » tchétchène.

On peut faire le lien avec le dossier kossovar où Moscou dénie toute autonomie à cette « province » serbe, menaçant au passage les occidentaux de cette bombe qui pourrait leur « péter » à la figure. C’est son imperium, que l’ex-Union Soviétique défend, elle qui est en passe d’être reléguée au second plan avec le dérèglement de son économie gérée par une mafia politico-économique et la montée en puissance de la Chine. La puissance étatique étant sous-tendue par une force de frappe économique, la « guerre » du pétrole de la mer Noire a déjà commencé, avec les compagnies occidentales qui lorgnent de plus au plus les riches réserves du Khazasthan et de la Khinghizie.

Déjà un oléoduc est en construction pour « pomper » le pétrole et l’amener au large, où des cargos se chargeront de l’acheminer vers l’Occident. Moscou qui dispose de la menace gazière contre l’Occident, a déjà usé de cette arme à l’automme 2006 pour indiquer qu’elle ne se laisserait pas « dépouiller » facilement. Autre signe de la puissance d’un Etat, les pays satellites, et, là aussi, Moscou joue gros notamment au Proche-Orient et en Asie où elle a perdu beaucoup d’influence. « Chassée » d’Afghanistan par une coalition nationale amenée par le commandant Shah Massoud, la Russie est dans le « viseur » de Washington depuis qu’Hamid Karzaï règne à Kaboul.

Corsetée jusque sur son propre terrain, la Russie n’est plus à l’aise au Proche-Orient avec la perte de l’influence syrienne au Liban. « Les amis de nos amis sont nos amis », et, en isolant le Hezbollah libanais, dont la capacité de nuisance est reconnue, Washington et Tel-Aviv écartent par ricochet, Moscou de la gestion du délicat dossier israélo-palestinien. La donne évolue dans cette crise à coups de canon et de missiles, et, la tendance actuelle est en défaveur des Palestiniens. Il faut une Russie forte pour rééquilibrer le jeu, et, Vladmir Poutine est convaincu d’incarner cette Russie. Alors, le jeu des poupées russes et des ombres chinoises aura lieu pendant cinq ans avant que le « tsar » Poutine ne revienne à la lumière. C’est écrit.

Boubakar SY (magnansy@yahoo.fr)

Sidwaya

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