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Burkina Faso - Côte d’Ivoire : La redynamisation des relations de coopération à l’ordre du jour

Publié le vendredi 22 février 2008 à 10h37min

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Le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale, SEM Djibrill Bassolé en visite d’amitié et de travail en République de Côte d’Ivoire du 17 au 19 février 2008, a été sur trois fronts d’intérêt majeur pour la diplomatie burkinabè. Il s’agit de la coopération bilatérale entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, du processus de paix en cours en Côte d’Ivoire et de la question des burkinabè vivant dans ce pays.

Sur invitation de son homologue ivoirien, Youssouf Bakayoko, le chef de la diplomatie burkinabè s’est rendu à Abidjan pour examiner les voies et moyens de relancer la coopération bilatérale entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Les échanges entre les deux parties ont permis de rappeler les domaines d’intérêt pour les deux pays. Il s’agit notamment des questions de l’économie, du commerce, de la libre circulation des personnes et des biens, du foncier.

Le Burkina Faso, comme les autres pays de l’hinterland, constitue un partenaire commercial de choix pour la Côte d’Ivoire. Si avec la crise, le volume des échanges commerciaux a connu une chute (63 milliards de F CFA en 2003 contre 91 milliards en 2000), la partie ivoirienne note de nos jours une augmentation constante du volume des échanges depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou.

Dans le sens de la cohabitation et du respect de la liberté de circulation, la partie ivoirienne rappelle comme signal fort, la suppression par ordonnance de la carte de carte de séjour depuis novembre 2007. La partie burkinabè qui en son temps, a salué cette décision courageuse, a réaffirmé sa satisfaction à cet effet. Elle a appelé à une coopération entre les forces de sécurité pour un plus grand respect des droits des populations et pour la lutte contre le grand banditisme. D’autres sujets tels que le foncier, le respect du droit des burkinabè incarcérés ont été évoqués.

Pour un examen plus approfondi des différents sujets d’intérêt commun, et l’instauration d’une nouvelle dynamique entre les deux pays, Burkinabè et Ivoiriens ont convenu de la tenue en avril 2008 à Ouagadougou de la prochaine session de la commission mixte de coopération entre les deux pays ; la dernière datant de 2004.
Comme pour matérialiser la volonté de reconquérir la confiance et le marché burkinabè, le ministre Bassolé et sa suite ont été invités à visiter le Port Autonome d’Abidjan et à découvrir les multiples opportunités qu’il offre.

Djibrill Bassolé fait d’une pierre deux coups

De toute évidence, l’ombre du processus de paix en cours en Côte d’Ivoire a plané sur toutes les étapes du séjour du chef de la diplomatie burkinabè. Des échanges sur la relance de la coopération aux audiences avec les premières autorités en passant par les questions des journalistes et la rencontre avec le corps diplomatique africain résidant à Abidjan, le ministre Bassolé, qui est un maillon important de la chaîne dans le dialogue politique inter ivoirien et dans l’accompagnement de la mise en œuvre de l’accord de Ouagadougou, s’est prêté aux questions des uns et des autres.

Avec le Corps diplomatique africain, le chef de la diplomatie burkinabè a exprimé, au nom du facilitateur du dialogue inter ivoirien, le Président Blaise Compaoré, sa gratitude pour le soutien à l’accord de Ouagadougou, et au processus de paix en cours. Selon le ministre Bassolé, le mérite revient à tous les pays africains car, depuis le déclenchement de la crise, plusieurs étapes ont permis d’aboutir à l’accord de Ouagadougou.
Quelques appréhensions liées à la date de la tenue des élections, au désarmement, à la formation civique, au financement du processus, à la « discipline » dans les propos des partis et de la presse ont été évoqués par les ambassadeurs africains et les autres personnalités. Djibrill Bassolé qui avait à ses côtés le Représentant Spécial du Facilitateur, a apporté des éléments de réponse aux diplomates et les a invités à être des porte-parole auprès de leurs pays respectifs pour un accompagnement moral, matériel et financier des efforts de sortie de crise en Côte d’Ivoire.

Les diplomates se sont réjouis de l’initiative de cette rencontre avec les acteurs directs de l’Accord de Ouagadougou qui leur permet d’être au même niveau d’information et de pouvoir donner des conseils avisés sur le sujet.
La tâche est donc immense pour tous ; mais encore plus pour les différentes parties et particulièrement pour le Facilitateur, dont la représentation spéciale s’active quotidiennement à accompagner le processus à bon terme. En guise d’encouragement, le ministre Bassolé a rendu une visite de courtoisie au Représentant Spécial du Facilitateur, Monsieur Boureima Badini et son équipe. Il les a félicités pour le travail accompli à ce jour, puis les a exhorté à plus d’efforts et de ténacité pour l’aboutissement heureux du processus de paix. Monsieur Badini a exprimé la disponibilité de son équipe à mener à bien la mission qui leur a été confiée.

Des agents fiers de leur ministre

Lors de la visite de courtoisie que le Ministre Bassolé a rendu aux agents de l’ambassade à la résidence de l’ambassadeur Emile Ilboudo, le doyen du personnel local a, au nom des ses collègues, exprimé leur fierté pour l’action brillante de la diplomatie burkinabè. Ils ont saisi l’occasion pour exposer quelques doléances qui se résument en deux points : il s’agit de l’amélioration des conditions de vie des agents locaux, et l’élaboration de mésures de sécurité pour le consulat. Le Burkina Faso comptant plus de 3 millions de ses fils en Côte d’Ivoire, il est nécessaire que des dispositions spéciales soient prises pour permettre à l’ambassade de « faire face aux nombreuses sollicitations en matière d’assistance sociale, de délivrance de pièces consulaires et d’intervention au niveau des autorités (judiciaires et policières). » La représentation diplomatique est régulièrement débordée par le volume de travail. En moyenne 450 cartes d’identités consulaires (CIC) sont établies par jour ; et particulièrement pour le mois de janvier 2008, 17 500 CIC ont été établies sans compter les pièces d’état civil. Le ministre Bassolé a félicité les agents pour leur dévouement, puis s’est engagé à examiner leurs doléances. Il les a invités à mieux se donner au travail pour un meilleur rayonnement du Burkina Faso.

Djibrill Bassolé, au cours de son séjour a été reçu en audience par le Premier ministre Guillaume Soro, et le Président Laurent Gbagbo. Le séjour du chef de la diplomatie a été à plusieurs égards très enrichissant. Pour exprimer la reconnaissance du peuple ivoirien aux efforts consentis dans la recherche de la paix, Djibrill Bassolé a, lors d’un dîner sympathique organisé à son honneur, reçu les insignes d’officier de l’Ordre du mérite national de la République de Côte d’ Ivoire.

DCPM/MAECR

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