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Tournée africaine de Bush : Un tableau mitigé

Publié le jeudi 21 février 2008 à 10h53min

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Le dernier périple africain de George Walker Bush nous a donné à voir la vraie face de l’Amérique, héritée des pionniers et des combattants de la liberté : courageuse, généreuse, solidaire et respectueuse des droits de l’homme et des peuples.

Du Bénin au Liberia en passant par la Tanzanie, Bush a en effet fait montre de générosité en appuyant les efforts de développement des pays concernés. 300 millions de dollars au Bénin, 700 à la Tanzanie c’est, plus qu’une prime à la bonne gouvernance, un encouragement à persévérer dans cette voie exemplaire sur un continent où les politiciens tartufes pullulent, professant leur "amour" de la démocratie, et assassinant celle-ci dans leurs actes quotidiens.

Solidaire aussi, Bush l’a été, lorsqu’il a accompli son devoir de mémoire au Rwanda, en s’inclinant devant le mémorial dressé aux victimes du génocide de 1994. Un devoir de mémoire qui fait suite à l’acte de contrition que Bill Clinton, alors président américain de l’époque, avait été l’un des rares à poser, en demandant "pardon" au peuple rwandais pour la passivité de l’Oncle Sam devant le génocide. Courageux enfin, le président américain, lorsqu’il commet sa secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice, d’imposer une paix des braves aux belligérants kenyans, obsédés, par le pouvoir d’Etat.

Cette Amérique que nous aimons et qui nous fait rêver, Bush ne l’incarne malheureusement pas sous d’autres cieux, notamment en Asie et au Proche-Orient, où sa politique belliciste a contribué à créer durablement des "abcès de fixation".

Nous voulons parler de l’Afghanistan où les Talibans ont retrouvé une seconde jeunesse depuis l’installation d’un régime en manque de légitimité avec la complicité de l’Oncle Sam. Hamid Karzaï le président Afghan est en effet loin d’incarner les aspirations populaires, lui en qui ses frères patchouns voient un "traître" cependant que ses alliés de la coalition lui dénie ce statut de "primus inter pares". Et, que dire de l’Irak devenu un laboratoire géant du terrorisme après mars 2003, alors que la croisade américaine visait justement à abattre le terrorisme.

Même si Bush clame urbi et orbi que l’Amérique est en passe de "gagner" la guerre contre le terrorisme, il ne convainc pas grand monde au regard de la réalité du terrain. Le conflit israélo-palestinien enfin, "mère de toutes les batailles" proche et moyen-orientales, qui perdure du fait que l’arbitre central est partisan d’un camp.

Autrement, les Accords d’Oslo signés en 1993 règlent le problème, avec la promesse qu’avait faite le camp israélien de reconnaître Jérusalem-Est comme future capitale du futur Etat palestinien. Est-ce la raison pour laquelle, ’l’ange de la paix" Ithzak Rabin a été assassiné en 1995 ?
On ne le sait trop, même si depuis le règlement du conflit est allé de rendez-vous manqués en promesses non tenues. Pour en revenir à Bush, disons qu’il a essayé de régler le problème au soir de son mandat, notamment à travers sa tournée proche-orientale. Laquelle ressemblait plus à un baroud d’honneur qu’à autre chose.

A preuve, les bombardements israéliens ont repris sur Gaza et l’Etat hébreu menace d’étendre ses frappes sur le Liban-Sud, "arrière-cour des terroristes" du Hezbollah. Avec le froid observé au niveau des relations américano-russes et le recul de l’influence américaine en Amérique centrale et du Sud, le bilan de la politique internationale de Bush offre un tableau mitigé. Un peu comme le docteur Jekyll et son "clone" mister Hyde, Bush a alterné le bon et le moins bon, ce qui fait qu’il ne laissera pas un souvenir uniforme à la postérité.

Boubakar SY
magnansy@yahoo.fr

Sidwaya

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