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Douste-Blazy chez Blaise : Pourvu que ce ne soit pas du bla-bla-bla

Publié le mardi 19 février 2008 à 10h27min

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Entre 10 heures et 11 heures, le président du Faso a reçu en audience, le vendredi 15 février au palais de Kosyam, deux délégations. La première était composée des principaux administrateurs de la Fondation Jean- Paul II. Le second groupe à recevoir les honneurs du premier des Burkinabè était conduit par Philippe Douste-Blazy, ancien ministre des Affaires étrangères de France, aujourd’hui président d’Unitaid.

La foi et la santé se sont donné rendez-vous vendredi dernier au rutilant palais présidentiel de Kosyam. A 10 heures, c’est d’abord l’arrivée, dans un silence de... cathédrale, des membres de la Fondation Jean-Paul II, lesquels, après avoir patienté dans une aile du palais, sont invités par le protocole d’Etat à rejoindre l’hôte des lieux.

La Fondation Jean-Paul II pour le Sahel est une institution de l’Eglise catholique, née le 22 février 1984 dans l’Etat de la cité du Vatican, où est son siège légal. Elle est administrée par les Eglises du Sahel à travers un conseil d’administration dont le siège est à Ouagadougou. La Fondation, qui compte neuf Etats membres, lutte contre la désertification et ses causes et vient au secours des victimes de la sécheresse. C’est un organisme qui finance des projets communautaires de formation et de réalisation dans les domaines du développement rural et durable, de la lutte contre la pauvreté, etc.

La Fondation a aujourd’hui 25 ans. « L’âge de la maturité », a fait remarquer Jean Pierre Bassène, évêque de la région de Kolda au Sénégal, qui a conduit son « troupeau » vers l’Enfant terrible de Ziniaré. A ce dernier ils ont fait le compte rendu de la dernière assemblée générale de la Fondation et chaque administrateur a présenté les activités de la Fondation dans son pays. Mais à écouter l’évêque chef de mission, la structure, du cru du pape Jean Paul II, est à la croisée des chemins : « Jusque-là, elle est soutenue par des partenaires européens. Le moment est venu pour les Sahéliens de la prendre en charge ».

Aussitôt après le départ des hommes de Dieu, l’ancien ministre des Affaires étrangères français, le Dr Philippe Douste-Blazy, a fait son entrée dans le palais toutes sirènes hurlantes. Aujourd’hui, il porte la casquette de président d’Unitaid, dont l’objectif est de financer la lutte contre diverses maladies dans les pays en développement grâce à une taxe de solidarité sur les billets d’avion. Cet impôt, proposé par les présidents français Jacques Chirac et brésilien, Luiz Inacio Da Silva, est destiné à lutter principalement contre les pandémies (Sida, paludisme, tuberculose).

La taxe sur les billets d’avion s’accompagne de la création de la FIAM (Facilité internationale d’achats de médicaments), chargée de centraliser les achats de traitements afin d’obtenir les meilleurs prix possibles. En mai 2007, la Fondation Clinton, en partenariat avec Unitaid, a obtenu une baisse du prix des traitements contre le Sida de 25% à 50% dans 66 pays. C’est l’humanitaire qui conduit maintenant Douste-Blazy au Burkina Faso : « Je suis venu pour soutenir votre pays dans le domaine de la santé. Cette année, nous donnons au Burkina plus de 100 millions de FCFA. Les années suivantes, nous allons multiplier par deux ou par trois cette aide ». Espérons que ce ne sera pas du bla-bla-bla, pour faire allusion au surnom que lui avait collé le Canard enchaîné, du temps où il était le chef de la diplomatie française.

Issa K. Barry

L’Observateur paalga

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