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Tchad-France : Le mensonge politique comme mode de gouvernance

Publié le mardi 19 février 2008 à 10h19min

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Dans le théâtre d’ombre qui se joue au Tchad, l’art du mensonge est manié avec dextérité. En cette période trouble de conflits, deux protagonistes des derniers affrontements de NDjaména s’illustrent particulièrement par la désinformation, la manipulation et les déclarations contradictoires : les gouvernements tchadien et français.

A propos de l’enlèvement de trois opposants tchadiens, toutes les autorités du pays ont juré, la main sur le coeur, ne rien connaître de leur sort. Mieux, elles ont même rejeté la responsabilité de leur disparition sur les assaillants.

Et voici que, comme par enchantement, l’un des opposants vient d’être retrouvé "vivant", bien sûr entre les mains des forces régulières. La presssion d’une partie de la communauté internationale y est certainement pour quelque chose dans la réapparition de Lol Mahamat Choua, en attendant peut-être celle de ses deux autres compagnons d’infortune. Que le gouvernement tchadien, qui tient plus, sa légitimité de ses faits d’armes que de la volonté du peuple, s’adonne à des mensonges grossiers, cela n’a rien de scandaleux. Les régimes autoritaires sont bâtis aussi autour de la manipulation de l’opinion.

Mais l’attidude de la France, cette démocratie ahevée, avec à sa tête un président prétendument à cheval sur les principes républicains, est plus que renversante. Elle nous ramène aux périodes antiques de la françafrique. Même sous le chiraquisme, cela n’était pas arrivé. Car avec Chirac, la France affichait au moins en toute clarté son soutien militaire à Déby. Nicolas Sarkozy dont la doctrine diplomatique claironnée à tout va, est la "rupture, a en effet innové. C’est le président qui nous a habitués à dire une chose aujourd’hui et son contraire demain. Au Tchad, Sarkozy et Déby s’entendent comme larrons en foire, au nom d’obscurs intérêts communs. On comprend pourquoi les Français, désabusés et désorientés, portent si peu désormais leur président dans leur coeur.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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