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Obama/Kenya : Destins croisés

Publié le jeudi 14 février 2008 à 10h38min

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Barack Obama

Au moment où son pays d’origine s’installe dans une crise politique sanglante, le sénateur de l’Illinois et candidat à l’investiture du Parti démocrate américain, Barack Obama, vole de victoire en victoire dans les primaires américaines.

Alors que le rêve est en passe de devenir réalité pour le "petit" Kenyan, le Kenya poursuit sa lente descente aux enfers. De "machetages" en impasses diplomatiques, le Kenya ne sait plus où il va, face au refus de Mwaï Kibaki de partager le pouvoir, alors que cette solution apparaît la plus sage, même si elle a déjà échoué dans un passé récent.
Il vous souviendra que Raila Odinga était ministre dans le premier gouvernement de Mwaï Kibaki avant que les deux hommes ne se séparent sur cette fameuse question de partage du pouvoir, Odinga jugeant son partenaire "trop gourmand". Pendant ce temps, la cote de Barack Obama est au zénith, au point que la favorite présomptive, Hillary Clinton a des insomnies, ne sachant plus comment vaincre le signe indien.

Plusieurs facteurs expliquent cette percée de Barack ("La chance" en arabe) Obama le premier étant les arguments de campagne percutants de l’impétrant Obama est le seul candidat à la Maison Blanche qui a pris résolument position contre la guerre en Irak dès mars 2003, les autres dont Hillary Clinton ayant opté pour "l’union sacrée" contre le terrorisme. Autre atout du "black magic man", il incarne cette nouvelle Amérique multiraciale où le lobby juif n’est plus omnipotent. Une Amérique qui "bouge", mentalement fatiguée de suivre les diktats de tous ces groupes de pression politico-financiers qui l’on conduit au bord de la récession, avec une politique économique nombriliste et une politique de défense offensive au coût exorbitant.

Barack Obama n’est pas de l’establishment, car, il s’est "fabriqué" à la force du poignet et de l’intelligence, ce que n’est pas pour déplaire à ces petits-fils de pioniers que sont les Américains. Last but not the least, Obama a en face de lui une femme (honni soit qui mal y pense) dans une Amérique où l’égalité proclamée des sexes est souvent mal vécue dans la pratique. On a vu que c’est lorsque Hillary Clinton a voulu se défaire de la "tutelle" trop pesante de son époux Bill, ("quand nous serons à la Maison-Blanche on verra qui porte le pantalon" a-t-elle dit) qu’elle a commencé à dégringoler dans les sondages.

Pour autant, rien n’est joué dans le camp démocrate, certains grands Etats n’ayant pas encore voté (la date du 4 mars prochain sera déterminante) et les "super délégués" dont la voix compte double n’ayant pas eux aussi fait leur choix. Quoiqu’il advienne, Obama aura été la grande révélation de ces primaires 2008 et, il n’est plus loin le temps où la Maison-Blanche ouvrira ses portes à un "coloured man" ou à un "latino". C’est cela la vraie démocratie, et les Africains, à commencer par les Kenyans devront en prendre de la graine.

Boubakar SY (magnansy@yahoo.fr)

Sidwaya

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