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Fermeture des maisons closes à Ouagadougou : Simon Compaoré persiste et signe

Publié le lundi 11 février 2008 à 10h17min

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Au cours d’un point de presse donné le 8 février 2008 à Ouagadougou, le maire de la capitale, Simon Compaoré est revenu sur les raisons de la lutte contre la prolifération des maisons closes, annoncée en janvier dernier.

Simon Compaoré, maire de Ouagadougou, n’a pas pour ambition d’éradiquer la prostitution dans la ville. Il s’agit plutôt de s’attaquer à la prolifération des maisons closes. C’est la volonté affichée du bourgmestre de la capitale, lors du point de presse, qu’il a animé le 8 février dernier.

A entendre le maire de la capitale, le combat herculéen engagé contre les maisons closes et la prostitution par racolage en 1995, a connu un "repli tactique" au regard de la complexité de ces questions. Ce repli, selon le maire Compaoré, a été mis a profit pour analyser le phénomène, mieux l’appréhender afin d’envisager des approches plus élaborées, des solutions adéquates. Pour ce faire, une commission adhoc a été mise en place afin d’explorer la question, en concertation avec les gestionnaires des maisons de passe et de dégager des pistes d’intervention. "Ce sont les travaux de cette commission qui serviront de base à notre action" a expliqué le premier "magistrat" de la ville.

99 chambres de passe répertoriées

Selon le recensement de la commission ad’hoc, effectué en 2005, Ouagadougou regorge de 99 chambres de passe. Et il est indéniable, selon Simon Compaoré que ce chiffre ait évolué trois ans après.
En dehors de leur prolifération, le constat établit est que la quasi-totalité de ces maisons closes sont érigées sur des parcelles initialement destinées à l’habitation. L’autre constat est que certaines de ces maisons closes sont situées en pleine zone d’habitation ou à proximité des lieux de culte.

Au regard de ces donnes, le conseil municipal a décidé d’agir en appliquant la loi. "Il est de notre devoir de veiller à ce que les parcelles attribuées pour usage d’habitation, le soit effectivement, conformément aux articles 158, 226, 227, 228 de la réforme agraire et foncière", a dit Simon Compaoré.

Et le maire d’ajouter : "le racolage et le proxénétisme sont interdits par la loi". L’activité des maisons closes, a-t-il poursuivi n’est autre qu’une forme de racolage et de proxénétisme où tout est mis en œuvre pour rabattre et appâter le client.

De façon concrète, Simon Compaoré a expliqué qu’à partir du 20 février, les maires d’arrondissement rencontreront les gérants des maisons closes afin de leur signifier l’arrêt de leurs activité. Ceux qui occupent des parcelles destinées à l’habitation seront priés de restituer le domaine. Les maisons closes qui seront toujours en activité à l’issue d’un contrôle trois mois après, seront systématiquement fermées et une procédure de retrait sera entamée. Et une liste de ceux qui refusent d’obtempérer sera transmis au procureur du Faso.
Ces actions feront appel aux efforts conjugués de la police municipale, des services de l’Action sociale et de la Santé.

Selon Simon Compaoré, en décidant d’agir maintenant, le conseil municipal a choisi d’inscrire son action dans le cadre global de la lutte engagée par le gouvernement burkinabè contre le Sida et les IST. Car a-t-il dit, le racolage fait partie des premiers vecteurs de propagation du VIH/Sida."Nous avons conscience de la complexité du problème auquel nous nous attaquons, mais c’est un devoir impératif pour l’autorité garante de la sécurité des citoyens et c’est aussi ce qui commande le principe de précaution devant guider toutes nos actions", a conclu le maire.

Gabriel SAMA

Sidwaya

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