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Accords de partenariat économique : Les Africains contraints à signer ?

Publié le mardi 5 février 2008 à 11h32min

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Le jeudi 31 janvier 2008, au siège de la Banque mondiale de Ouagadougou, une vidéo-conférence a été organisée pour informer les jeunes sur les Accords de partenariat économique (APE).

« L’Afrique est obligée à long terme de constituer des accords avec les autres pays du monde ». C’est la conviction exprimée par le professeur Oumar Ndiaye au cours d’une vidéo-conférence organisée le 31 janvier 2008 à Ouagadougou pour donner des informations sur les Accords de partenariat économique (APE) aux jeunes. Organisée par le Sénégal, la vidéo-conférence a connu la participation de douze (12) pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Le siège de la Banque mondiale a été le cadre qui a accueilli la jeunesse du Burkina Faso, constituée d’étudiants en Sciences économiques et de gestion (SEG) en majorité.

Lors de ce débat, qui avait pour but de donner le maximum d’informations sur les APE aux jeunes, des spécialistes de la question à l’instar des professeurs Oumar Ndiaye et Mme Caty Diop Sylla de l’Université de Dakar ont donné les avantages et les inconvénients des APE. Comme inconvénients, il est ressorti que les entreprises africaines vont péricliter, car elles ne pourront pas faire face à la concurrence avec l’Europe. Ce qui entraînera nécessairement une perte d’emplois.
Les industries manufacturières vont fermer pour leur coût élevé. Les produits agricoles européens qui sont subventionnés envahiront les marchés africains.

Le principal avantage que les ACP gagnent en signant les accords, est qu’ils pourront intégrer un marché plus large. Selon Christophe Deuroey à l’Union européenne de Dakar, « l’Afrique pour son développement se doit d’intégrer le marché mondial. Les APE permettront d’améliorer le climat des affaires, permettra aux européens d’investir en Afrique et de développer par ce biais le continent africain », a-t-il dit lors de la conférence.

Selon les défenseurs des APE, notamment de l’Union européenne, il faut promouvoir un cadre d’affaires et attirer l’investissement étranger en Afrique. Et les APE pourront créer ce cadre. Aussi, pour Christophe Devroey, cela fait quarante ans que l’Europe soutient l’Afrique et il n’y a pas de raison qu’elle ne veuille pas que l’Afrique se développe.
De l’avis des conférenciers, le Burkina Faso, qui a pour principal produit d’exportation le coton, pourra élargir son marché s’il signe les accords. Cependant, il doit accroître sa production et la transformer. Sinon, le pays doit attirer des investissements pour la transformation du coton.

Le professeur Ndiaye a soutenu que l’aide au développement n’a pas permis de développer l’Afrique et les premiers accords non plus. Les Africains ont donc raison d’avoir peur des APE. Pour cela, les Africains ne doivent pas négocier seuls les APE mais avec l’Union africaine (UA). Car l’Afrique a intérêt à s’ouvrir et à être compétitive sur le marché mondial. Aux pays africains de proposer d’autres accords à l’UE d’ici la date butoir du 31 décembre 2008.

Jonathan YAMEOGO
(Stagiaire)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 17 décembre 2008 à 17:31, par Apsa En réponse à : Accords de partenariat économique : Les Africains contraints à signer ?

    Je crois qu’il faut donner toutes les informations nécessaires pour que la jeunesse burkinabè et au delà la jeunesse africaine comprenne réellement les enjeux economiques et sociaux qui seront très néfastes pour l’Afrique si l’on ne maitrise pas parfaitement les dessous de ces fameux APE. La communauté européenne tente de nous amadouer sur ce que l’on est supposé profiter en signant ces accords, mais il faut savoir que bien avant les APE il y’avait d’autres accords qui ont régis les relation UE_ACP quel est leurs bilan : catastrophique.
    Je ne pense pas que l’union européenne cherche un quelconque développement de l’Afrique ou l’éradication de la pauvreté, comme elle le fait avec les pays de l’Europe de l’Est qui intègrent leur marché, loin de cette idée la communauté européenne souhaite maintenir et renforcer notre lien de dépendance vis à vis d’elle pour continuer à s’enrichir sur notre dos : voilà ce que savent nos experts qui travaillent à la banque mondiale et qui n’osent pas le dire à leurs jeunesses, ceci explique cela(notre retard économique sur la scène internationale).
    Aux jeunes africains, je leur demande de lire, de se documenter pour comprendre et évaluer à juste titre ce qui se passe chez eux comme ailleurs : internet n’est pas fait que pour draguer les hommes blancs et les femmes blanches, c’est aussi une source inépuisable d’informations.
    Apsa Diallo, Université de Neuchâtel, Suisse

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