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Djibrill Yipènè Bassolé : "M. Ping était le candidat du Burkina"

Publié le mardi 5 février 2008 à 11h40min

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A l’issue de cette Xe session de l’Union africaine, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, M. Djibrill Bassolé dresse le bilan de la participation du Burkina à cette rencontre continentale.

Sidwaya (S.) : Quel bilan tirez-vous de la participation du Burkina à cette Xe session ordinaire de l’Union africaine ?

Djibrill Yipènè Bassolé (D.Y.B) : Il s’agissait d’un sommet ordinaire. Les grands dossiers qui ont retenu l’attention des chefs d’Etat ont été la mise en place du gouvernement de l’Union. Au sommet d’Accra en juillet dernier avait mis en place un comité composé de cinq pays qui avait la charge de réfléchir sur les modalités de la mise en place de ce gouvernement et d’en faire des propositions. Il n’a pas été possible de mettre en place ce gouvernement d’une part parce que la tâche est assez ardue. D’autre part, parce qu’il s’agit d’un exercice plutôt intellectuel, vraiment théorique. Comme le président Blaise Compaoré l’a souhaité, il faut que le gouvernement de l’Union corresponde à des besoins réels, à des aspirations réelles des populations et constitue en même temps un centre d’intérêt pour nos populations. C’est la raison pour laquelle le Burkina a toujours considéré qu’il faut aller vers la réalisation des grands besoins des populations en matière d’énergies, d’infrastructures par exemple. Un gouvernement pourrait alors se constituer autour de ces grands projets.

L’autre dossier a été les élections à la présidence de la commission, à la vice-présidence mais aussi des commissaires. Monsieur Jean Ping, le ministre des Affaires étrangères du Gabon a été élu à la majorité absolue, voire à la majorité qualifiée pour remplacer M. Alpha Omar Konaré au poste de président de la Commission de l’Union africaine.
Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont penchés sur les questions d’actualité, en partie les questions de crise, de paix et de stabilité. Le Kenya a particulièrement préoccupé les chefs d’Etat et des dispositions seront prises pour qu’un comité de chefs d’Etat puisse se rendre sur place pour essayer de voir ce qu’ils peuvent rattraper.

S. : Sur le choix du président de la Commission, il y a eu de nombreuses candidatures. Mais finalement comment le consensus a été fait sur le candidat gabonais ?

D.Y.B : Ce n’est pas un consensus. C’est une élection et M. Jean Ping a obtenu au premier tour 31 voix sur 46.

S. : Dont celle du Burkina ?

D.Y.B : Bien sûr ! Vous vous souviendrez que M. Jean Ping a été envoyé au Burkina par le président Bongo. Il a même sollicité le parrainage du Président du Faso pour sa campagne. C’est quelqu’un qui remplit parfaitement les conditions. Nous pensons qu’avec l’expérience qu’il a, il pourra mener à bien les affaires de la Commission. Il y a eu d’autres candidatures. Bien évidemment. Mais comme il n’en faut qu’un seul, alors le choix s’est porté sur M. Ping.

S. Que devient le rapport du panel d’audit commandité par le président sortant ?

D.Y.B : L’audit a été commandité par les chefs d’Etat. Les conclusions leur ont été soumises. Ils donneront donc des instructions pour ce faire.

S. : Certains dont M. Amara Essy estiment que si le président de la Commission est élu et que le vice-président aussi est élu avec en charge la gestion financière et du personnel, il y a véritablement un blocage ?

D.Y.B : De toutes les façons, au stade où nous en sommes, nous ne faisons qu’appliquer les textes. L’acte constitutif pour la création de l’Union africaine prévoit qu’il en soit ainsi pour le président et le vice-président. A ce niveau de responsabilité politique, il n’y a pas de risques à avoir. Il suffit de s’entourer d’un staff vraiment compétent et à chaque fois suivre les recommandations et des chefs d’Etat et du Conseil des ministres. Je ne crois pas qu’il puisse y avoir des dérives de cette nature.

S. : Le président de la Commission Jean Ping, ancien chef de la diplomatie gabonaise succède à un ancien chef d’Etat à la tête de la Commission. Pour certains, ça pourrait être un handicap.

D.Y.B : Ça pourrait être aussi un avantage. Pour présider une commission, on doit se mettre au service et des ambassadeurs représentant leur pays auprès de l’Union africaine et des ministres. Je pense que quelquefois, c’est un avantage que celui qui occupe cette fonction n’a pas été chef de l’Etat mais il y a aussi des avantages à ce qu’il ait assuré les fonctions de chef de l’Etat. Ça permet de mieux animer. Au total, je pense que tout cela est une question d’homme et de personnalité. Mais aussi une question d’orientation à donner par les chefs d’Etat qui en fait dirigent véritablement. Le président de la Commission en quelque sorte ne fait que mettre en œuvre les orientations des chefs d’Etat.

Jea Philippe TOUGOUMA


Audiences et rencontres

A Addis-Abeba, le président a eu un séjour hautement chargé. Il a en effet reçu en audiences plusieurs de ses pairs et a également été reçu par certains autres chefs d’Etat. Ainsi, dès le mercredi dans la soirée, Blaise Compaoré prend part à un mini-sommet de la CEN-SAD convoqué par le guide libyen. Puis il rencontrera au cours de son séjour les présidents mauritanien, Sidi Ould Cheikh Abdallahi congolais Denis Sassou N’Guesso, soudanais, Omar El Béchir, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

Le président du Faso a reçu également M. Mohamed Seguir Barbès chef de la mission d’évaluation de mécanisme africain par les pairs pour le Burkina.

Jean Philippe TOUGOUMA

Sidwaya

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