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Humeur : Ah ces compagnies de téléphonie mobile

Publié le lundi 4 février 2008 à 12h06min

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Cette humeur de Achille Denis Marie Ouédraogo dénonce une publicité d’une compagnie de téléphonie mobile qui porte préjudice aux usagers. Afin de ne pas verser dans de la mauvaise publicité au détriment de la société indexée nous avons amputé le texte de certains passages.

Alberto Moravia disait que "pour gagner de l’argent, il faut un don, mais pour le dépenser, il

faut une culture". A bien des égards, cet auteur a raison surtout quand on connaît les difficultés pour obtenir le moindre kopeck sous les cieux du Burkina Faso. Même les grandes compagnies montrent leur don de faire des recettes en harcelant le plus pauvre des pauvres pour lui vendre leurs produits qui l’appauvrissent davantage. Les opérateurs de téléphonie sont de celles-là. L’émission de cartes de recharge de 200 francs et 500 francs CFA est une stratégie orientée vers les plus petits agents économiques de notre société, vers les plus pauvres des cités. Que dalle ! Non contentes de soutirer le dernier kopeck du "roturier", certaines sociétés de téléphonie développent une culture de supercherie.(...) Ah quelle proposition alléchante ! Qui pourrait y résister ? N’est-ce pas que tout bon flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ?

Le citoyen lambda que je suis en a eu pour son compte. Attiré par les mirages de cette publicité (...) j’ai acheté une puce (...) Si depuis un moment cette compagnie a été la plus innovatrice dans la tarification et correcte dans la facturation, il faut avouer que depuis août 2007 la situation se détériore. Au niveau de la facturation, il devient difficile d’avoir le même avis. Aussitôt le portable chargé, aussitôt il faut recharger. Un coup de téléphone à cette compagnie, on vous raccroche deux fois au nez et on vous prend si vous êtes tenace en insistance pour vous dire soit que vous avez appelé des numéros qui n’ont pas décroché, ou que le temps de consommation est épuisée par le nombre des appels. Même chanson tous les jours.

Le 24/01/08, j’ai éprouvé le besoin d’avoir des nouvelles d’un frère au Congo-Kinshasa. Aussitôt que cette pensée m’a effleuré l’esprit, aussitôt j’ai acheté une carte de recharge de 2000 francs et rechargé mon phone. Après un appel de 1mn 03 s, mon compte était débité de 942 francs. A première vue, quelque chose ne va pas. Anomalie constatée, appel immédiat du service clientèle. Après deux vaines tentatives, je me décidai à aller au siège de la compagnie. Au siège, plusieurs dames en face de moi. J’en choisis une et lui posai la question :" Combien coûte la minute de communication à l’international ?" La réponse est claire et nette. Alors, j’entrepris l’exercice d’expliquer la raison qui m’amenait à l’agence. Mon interlocutrice du nom de B. M. S. m’avoua n’être pas sûre que la communication soit à ce prix pour tous les pays. Elle entreprit alors une démarche pour se renseigner auprès d’autres responsables de la compagnie. Une personne, puis deux, la réponse reste la même. Puis enfin une troisième personne qui infirmait les premières réponses en disant que la communication sur le Congo Kinshasa coûtait 708 francs la minute. C’est pour cela que l’on m’a facturé 942 francs pour la communication de 1mn03s. Pourquoi le public n’est-il pas informé de l’existence de pays ne bénéficiant pas du tarif indiqué par la publicité ? Avec un beau sourire, on me fit comprendre qu’il s’agissait d’un oubli. Alors, dis-je, il y a maldonne ou publicité mensongère. On ne peut pas omettre un tel détail, surtout que beaucoup de nos compatriotes sont en mission au Congo. Le même sourire était là accompagné d’un "Monsieur, veuillez nous excuser, c’est une omission de notre part". Je sortis alors de l’agence avec un mal dans l’âme et un ensemble d’interrogations :

- Où sont et que font les défenseurs des consommateurs au Burkina ?

- Pourquoi les autorités ne sont pas regardantes sur les pratiques commerciales de ces compagnies de téléphone pour limiter la descente de nombre de nos concitoyens dans les profondeurs de la pauvreté ?

- Que font les autorités de régulation de la télécommunication ?

Alors, vivement que l’on institue un organisme de contrôle des prix pour éviter l’exploitation et le vol des ressources de nos braves citoyens.

Achille Denis Marie OUEDRAOGO

Géographe/Consultant

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