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Pratiques de corruption dans l’administration publique : Le Premier ministre préconise les dénonciations

Publié le lundi 4 février 2008 à 13h16min

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Tertius Zongo

Ouahigouya a abrité du 31 Janvier au 1er Février 2008, un atelier national de validation de l’étude sur les pratiques de corruption dans l’administration publique au Burkina Faso.

Au nombre d’une centaine, les participants provenaient de l’administration publique, de la société civile, du secteur privé, des partenaires techniques et financiers.
L’atelier de Ouahigouya organisé par le ministre de la Fonction publique a été présidé par le Premier ministre Tertius Zongo.

L’administration publique burkinabè est corrompue. C’est ce qui ressort d’une étude commanditée par le gouvernement burkinabè au bureau burkinabè d’études et d’appui conseils et celui de services de sondage et de recherche. Cette première étude sur la corruption dans l’administration a révélé que le "mal" est important et touche tous les secteurs à tous les niveaux de la hiérarchie administrative. Quelle stratégie le gouvernement envisage-t-il entreprendre pour sauver l’administration ? La réponse de Tertius Zongo est catégorique : “ Il faut que les Burkinabè commencent maintenant à dénoncer les corrupteurs et les corrompus”, a martelé le Premier ministre.

A la cérémonie d’ouverture de l’atelier, des voix se sont élevées pour interpeller les Burkinabè sur la gravité du phénomène. Sont de celles-là, Tertius Zongo qui a affirmé que la tenue dudit atelier doit être perçue comme l’expression de la ferme détermination du gouvernement à s’attaquer résolument mais aussi avec esprit de suite au fléau.
Seulement, les résultats de l’étude donnent une autre perception des Burkinabè quant à la volonté réelle du gouvernement de lutter contre la corruption ; à titre d’exemple, selon l’étude, 63,9% des Burkinabè pensent qu’il n’existe pas de volonté politique du gouvernement de lutter contre la corruption.

Ceux qui pensent bien du gouvernement sont de 2,1% contre 31,1% qui disent qu’il n’y est pas du tout engagé. Pour preuve, l’étude brandit l’indice de perception de la corruption de Transparency International qui classait le Burkina au 79ème rang en 2006 alors qu’il était 70ème en 2005. Les travaux de l’atelier se sont déroulés en séances plénières et en travaux de commissions.

La première commission s’est penchée sur l’état des lieux de la corruption dans l’administration publique. Après avoir axé sa réflexion sur trois points à savoir les pratiques de la corruption, la typologie des pratiques de corruption, les causes de la corruption, les membres de ladite commission ont considéré que la lutte contre la corruption nécessite un réarmement éthique des jeunes générations afin d’inscrire cette lutte dans la durée. De même, l’approche genre devrait être explorée. D’où la nécessité d’un signal fort venant des gouvernants et des élites, car l’exemple doit venir d’en haut.

Cela est d’autant plus important que la corruption du fait du sentiment d’exclusion qu’il produit, constitue une véritable menace de la paix. La deuxième commission a réfléchi sur la volonté politique non équivoque, le cadre législatif et réglementaire et le dispositif institutionnel.
Dans cette commission, les participants ont estimé que la lutte contre la corruption soit portée par le chef de l’Etat à l’image d’autres fléaux comme le Sida. D’autres recommandations faites par les participants, sont entre autres, l’appel à candidatures pour certains postes de responsabilité dans l’administration publique, la diminution du train de vie de l’Etat, le durcissement des sanctions et le démantèlement des réseaux etc…..

Jean- Victor OUEDRAOGO

Sidwaya

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