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Sommet de l’Union africaine : Une rencontre sur fond d’elections

Publié le vendredi 1er février 2008 à 10h45min

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Le président du Faso, Blaise Compaoré, est arrivé mardi en fin d’après-midi à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie où il prend part aux côtés de ses pairs du continent à la dixième session ordinaire de l’Union africaine. Une session placée sous le thème du " développement industriel en Afrique", mais dominée par les questions récurrentes des conflits notamment le Kenya, le Darfour et surtout cette année par l’élection du président de la Commission et des huit commissaires.

Pour une fois, le thème de la rencontre au Sommet des chefs d’Etat et, de gouvernement de l’Union africaine n’aura pas porte sur la politique. Mais malheureusement, comme les précédentes fois, la politique s’est invitée à une rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement, parvenant même a ranger au second rang, le thème principal. C’est que malheureusement, la situation socioéconomique du continent ne "laisse" pas souvent le temps de quitter, ne serait-ce que sommairement, les questions politiques. Et tous les intervenants à l’ouverture de la dixième session ordinaire ce mercredi matin à la salle de conférence de la commission économique africaine l’ont relevé dans leur mot.

Une cérémonie d’ouverture riche en couleur avec l’hymne de l’Union exécuté par une chorale venue de la Namibie. Au præsidium, le président de la Commission, le professeur Alpha Omar Konaré, président en exercice, le président John Agyemi Kuffor du Ghana. Mais également le secrétaire général de l’Organisation des Nations-unies, Ban ki Moon, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, le représentant du Premier ministre japonais Yoshiro mori.

Le rêve de Alpha Omar Konaré

Comme pour rendre un hommage au président ghanéen, président en exercice de l’Union africaine, Alpha Omar Konaré a d’abord rappelé que "nous vivons l’année du cinquantenaire du Ghana", un pays qui, dès son indépendance a ouvert des horizons de liberté sur le continent. Pour lui, depuis le dernier Sommet de l’Union tenue à Accra en juillet dernier", "les Etats unis d’Afrique tiennent une place de choix sur le continent". Accra, selon lui a été un tournant dans la vie de l’UA, car c’est à ce sommet que les chefs d’Etat et de gouvernement ont "décidé de faire un audit sur la vie de l’institution. Notre avenir commun dépend des propositions faites par les experts qui nous permettront d’avancer parce que les chemins sont balisés " et de ce qu’il en sortira, nous pourrons avoir les clés de ce que sera notre avenir" a indiqué le président de la Commission de l’Union.

Pour lui, l’actualité brûlante c’est la crise boursière internationale, c’est aussi les changements climatiques, mais aussi les conflits. "Les conflits ne sont pas une fatalité", a-t-il dit. Au Kenya on parle de génocide, d’épuration ethnique " nous ne devons pas baisser les bras". Voici pourquoi, il a salué la médiation entreprise par le président en exercice de l’UA et dit tout son soutien à l’action que mène actuellement Kofi Anann pour le compte de l’Organisation continentale, pour "aider les frères Kenyans a arrêter les massacres et à arrêter aussi les personnes qui poussent à ces violences". il a en outre salué le retour progressif à la paix au Burundi, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Burundi en Sierra Leone. Ce sont, a- t-il indiqué, des "notes d’espoir". Abordant le thème de cette dixième session qui porte sur "le développement industriel en Afrique" il a souligné que "l’industrialisation est fondamental pour le continent". C’est pourquoi a-t-il poursuivi, il y a des décisions importantes à prendre.

Où sont passés les résultats des deux décennies d’industrialisation décrètés depuis 1981 sur le continent s’est-il demandé. Il est temps pour le continent de diversifier son économie mais auparavant, il lui faut d’abord conquérir son marché. Le bilan sanitaire du continent n’est pas reluisant. L’Afrique est le continent qui connaît le plus grand taux de mortalité du Sida, en dépit des médicaments. Le paludisme qui enregistre 1 million de décès par an dont 80 pour cent en Afrique. Quant à la méningite, Alpha Omar Konaré a indiqué que selon le parrain de la lutte contre cette maladie, le président du Faso, Blaise Compaoré, "une nouvelle forme est là alors que l’Afrique ne dispose que de 25 millions de doses contre un besoin de cent millions de doses nécessaires.

Revenant sur la Commission de l’Union africaine, Alpha Omar Konaré a souhaité que les institutions et particulièrement la Commission soit renforcée car "l’UA ne peut pas survivre si elle ne se nourrit pas d’avancées démocratiques dont le succès dépend d’une gouvernance plus forte, d’une harmonisation et la coordination des communautés régionales". Il a appelé les Africains à adopter le swahili comme langue de l’Afrique. Ce n’est pas un rêve, c’est une ambition, a-t-il conclu.

L’adieu de John Kuffor

Le président en exercice, le Ghanéen John Kuffor a pour sa part appelé les peuples africains à prendre part a tous les processus devant conduire aux Etats-unis d’Afrique. Selon lui, "la commission actuelle est arrivée au bout de sa mission". Il faut alors élire une nouvelle commission, a-t-il dit. Avant d’aborder le thème de la présente session, le président en exercice de l’Union africaine, John Kuffor s’est appesanti sur la crise au Kenya et demande aux dirigeants de ce pays, ainsi qu’à toute la classe politique kenyane d’une part, la cessation de la violence, ensuite le recours au dialogue et enfin, l’acceptation d’un groupe d’éminents Africains pour mener la médiation entre protagonistes.

Pour lui, la réalisation d’un développement socioéconomique durable constitue un des points cardinaux de l’Union africaine avant d’ajouter qu’en dépit des efforts, la part de l’Afrique dans l’indusdrie mondiale est moins de 1 pour cent. Il est alors urgent de s’engager dans un processus d’industrialisation importante. L’ouverture de cette dixième session met fin à la présidence du président ghanéen. Egalement reste un "Sommet" d’adieu puisqu’en fin de mandat. Voici pourquoi il a appelé à "accorder le soutien à son successeur pour le bien-être et la réalisation d’un gouvernement de l’Union pour faire face aux entraves et lancer les voies du développement de l’Afrique". Mais avant de terminer son propos, John Kuffor d’une voix pathétique, a indiqué que "nous n’avons pas le droit de trahir nos peuples". Il a alors invité ses pairs à faire "en sorte que le vingt et unième siècle marque la renaissance de Afrique".

Jean Philippe TOUGOUMA
Envoyé spécial à Addis Abeba

Sidwaya

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