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Lettres ouvertes au président du Faso : Les citoyens en abusent-ils ?

Publié le jeudi 31 janvier 2008 à 10h44min

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Faut-il à chaque fois interpeller le chef d’Etat dans les médias pour demander son implication dans le règlement de certains problèmes ? Pour Yacouba H. S. Ouédraogo c’est oui. Il s’en explique dans ce droit de réponse à Monsieur Lamine Simporé qui est d’un avis contraire.

"Monsieur le Directeur,

Dans votre publication n°4029 du mercredi 09 janvier 2008, à la page 30, Monsieur Simporé Lanciné exprimait son point de vue et s’étonnait que l’on fasse chaque fois appel au président du Faso pour résoudre les problèmes, "même ceux qui n’en valent pas la peine".

D’entrée de jeu, nous voulons féliciter l’auteur de l’écrit parce qu’il permet du même coup d’alimenter le débat à travers nos opinions plurielles et, partant, de la bonne santé de la démocratie. Il faudrait, cependant, qu’on s’entende dès le départ. Un problème est une difficulté qui vaut la peine d’être résolue par tous les moyens légaux. Donc tout problème vaut toujours la peine.

Quant aux différentes interpellations répétées des Burkinabè à l’endroit du premier Magistrat via la presse, nous pensons très sincèrement que c’est un moindre mal. C’est parce qu’il y a beaucoup "de problèmes qui n’en valent pas la peine" et qui ne trouvent curieusement pas de réponses que se multiplient les différentes interpellations à l’endroit du chef de l’Etat. Et comme le président du Faso "ne peut pas se rendre dans chaque, région, province, commune, famille" comme vous l’avez mentionné, que les citoyens saisissent la presse car ils ne peuvent malheureusement pas aussi se rendre chez lui. Aucun président au monde ne peut visiter les différentes familles de son pays. Ils sont tout simplement interpellés. L’auteur de l’écrit pense qu’avec toutes ces interpellations, on n’aurait pas besoin de gouvernement. Bien sûr qu’on a besoin de gouvernement. Tenez !

Nous avons interpellé le chef de l’Etat le 28 novembre 2007 sur une question indemnitaire dans le département de l’Action sociale. Cela fait 8 ans que cette question indemnitaire piétine, mais le Burkina Faso n’a jamais manqué de gouvernement ni de ministère en charge de l’Action sociale. Allez aux nouvelles (s’il vous plaît) et vous saurez qu’on a tout utilisé et il ne nous restait qu’à interpeller le président du Faso. Vous trouvez par ailleurs que certains dramatisent, ce qui est une appréciation purement subjective. Il faut être dans le contexte de quelqu’un pour apprécier les choses. Savez-vous que beaucoup vivent des drames ? Vous l’avez même reconnu que "n’eussent été la pauvreté et l’enclavement du pays, il (le Burkina Faso) serait à mille lieues d’ici".

La pauvreté est un drame. Elle l’a toujours été.

C’est pourquoi le chef de l’Etat est souvent interpellé. Il le sera toujours."

Très amicalement !

Yacouba H. S. OUEDRAOGO

Direction provinciale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale du Yatenga

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