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Blaise Compaoré en Libye : Accorder les violons avant Addis Abeba

Publié le mercredi 30 janvier 2008 à 10h37min

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Sur invitation du Guide de la Révolution libyenne, le président du Faso, Blaise Compaoré a effectué une visite d’amitié de 48 heures les 28 et 29 janvier derniers à Tripoli. Les échanges ont essentiellement porté sur les préoccupations autour de la création du gouvernement panafricain ainsi que sur la sécurité et la paix.

A la veille du Sommet de l’Union africaine (U.A), prévu du 1er au 3 février prochain à Addis Abeba (Ethiopie), Ouagadougou et Tripoli se concertent sur les grandes questions de l’heure sur le continent : formation d’un gouvernement continental, paix et sécurité, libre circulation des personnes et des biens, etc. En effet, le président du Faso, Blaise Compaoré a effectué une visite d’amitié de 48 heures (les 28 et 29 janvier 2008) dans la capitale libyenne sur invitation du Guide libyen, Mouammar El Kaddhafi.

A sa descente d’avion aux environs de 14 heures 30 GMT (16h 30 heure locale), le président Compaoré qui était accompagné par son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Ypéné Bassolé et d’autres personnalités ont été accueillis à l’aéroport militaire de Tripoli par le général Moustapha Karoubi, le numéro trois (n°3) du régime libyen. Après les honneurs militaires, le cortège présidentiel s’est dirigé vers une des résidences du Guide, sise au quartier huppé de Babbin Gassir. Là-bas, Mouammar El Kadhafi et Blaise Compaoré ont échangé en tête-à-tête, pendant une heure 30 mn environ. Ils ont surtout partagé leurs points de vue sur les questions africaines.

Les concertations ont porté essentiellement sur l’agenda du prochain Sommet de l’UA d’Addis Abeba, notamment sur la création du gouvernement fédéral africain. "Bien sûr, ils en ont profité aussi pour parler du conseil de sécurité. La Libye et le Burkina Faso sont tous deux membres non permanents de cette importante instance de l’ONU pour le compte de l’Afrique", a expliqué le ministre Bassolé. Cette concertation qui intervient après les divergences de vue lors du dernier Sommet d’Accra en juillet 2007 apparaît comme un signe de réchauffement des relations de l’axe Ouaga - Tripoli. D’autant plus qu’elle a permis au président Compaoré "d’exprimer ses préoccupations quant à la mise en place d’un gouvernement".

Pour le chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Yipéné Bassolé, c’est un processus qui doit faciliter l’intégration africaine pour aboutir à la création des Etats unis d’Afrique. "Il nous faut obtenir l’adhésion des populations. Pour le président du Faso, celles-ci ne peuvent s’approprier un tel processus que par de grandes réalisations ayant trait à leurs conditions de vie, les grandes préoccupations du continent telles l’énergie, la libre circulation des personnes et des biens, les capacités de production, sont prises en compte. Alors, on donnera en ce moment un contenu à l’intégration africaine et à la mise en place du gouvernement africain", a rappelé Djibrill Bassolé.

En outre, Blaise Compaoré et le Guide libyen ont évoqué la paix et la sécurité. Mouammar Kaddahfi a, avant sa rencontre avec Blaise Compaoré, réuni dimanche 27 janvier 2008 sept (7) chef-d’Etat : Abdoulaye Wade du Sénégal, Omar El Béchir du Soudan, Isaïas Aferwarki de l’Erythrée, François Bozizé de la République centrafricaine, Omar Bongo Odimba du Gabon et Idriss Itno Déby du Tchad. Les échanges ont porté sur les questions de paix et de sécurité. La crise au Darfour a été aussi largement abordée dans la perspective de relancer les accords de paix de Tripoli en 2005 et Syrte en 2007. La Libye tente de faire régner la paix dans cette région, tandis que le Soudan et le Tchad s’accusent mutuellement de déstabilisation.

"Le Guide de la Révolution libyenne qui venait de recevoir un certain nombre de chefs-d’Etat autour de la question du Soudan et du Tchad, a fait part au président du Faso des conclusions. En retour, celui-ci a donné ses impressions au Guide sur ces questions", confie Djibrill Bassolé concluant que d’une manière générale, la concertation semble être la voie par laquelle les dirigeants africains pourront instaurer un espace de paix et de sécurité, favorable au développement.

S. Nadoun COULIBALY
Envoyé spécial à Tripoli (Libye)


Pas de rapatriement pour l’instant de Burkinabè en Libye

Interrogé par des journalistes sur la décision des autorités libyennes de rapatrier des ressortissants africains non détenteurs de visa, le ministre burkinabè chargé des Affaires étrangères rassure.
Affirmant que d’une manière générale, le président du Faso est soucieux des questions de migration, de droits humains, Djibrill Basssolé a indiqué que le sujet sur les expulsions n’a pas été abordé.
"Puisque, à notre connaissance il n’y a pas eu de Burkinabè arrêtés, il n’y a pas eu de rapatriement en tant que tel", a-t-il justifié. Toutefois, il a indiqué qu’à l’avenir, si des Burkinabè étaient reconnus comme clandestins en Libye, tout sera mis en œuvre de concert avec la partie libyenne pour que leur rapatriement se fasse dans de très bonnes conditions.


Trois barrières et… …un brasier

Comme d’habitude, c’est sous une tente bédouine que le Guide de la Révolution libyenne et le président du Faso se sont entretenus. Mais avant cela, le cortège présidentiel a dû franchir trois barrières policières avant d’arriver sous une tente installée au milieu d’un jardin où Mouammar Kaddhafi attendait son "ami" Compaoré. Fait bizarre, il y avait un brasier à côté de la tente comme pour chasser le froid. Il faisait moins de dix dégré, semble-t-il.
A l’entrée de la résidence, les ruines d’un bâtiment bombardé par l’aviation américaine en 1986 rappelle le point noir entre la Libye et
l’Oncle Sam.

Djibrill Bassolé, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale : "Au lendemain du sommet d’Accra en juillet 2007, il y’a eu des divergences d’approche sur la mise en place du gouvernement de l’Union. Mais, ce ne sont que des divergences d’approche. Les deux présidents se sont ensuite parlé et ont convenu de se concerter à nouveau. Tout le monde est d’accord pour l’objectif final qui est d’asseoir un exécutif continental, capable de gérer les grands problèmes de l’Afrique.
Mais, cela nécessite le respect d’un processus. Il faut que certains préalables soient accomplis afin que le gouvernement, une fois mis sur pied, puisse être efficace et produire des résultats concrets en termes de développement et d’intégration économique".

Propos recueillis par SNC

Sidwaya

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