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Parti républicain pour l’intégration et la solidarité : Des propositions pour un changement

Publié le mardi 29 janvier 2008 à 12h29min

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Le bureau politique national du Parti républicain pour l’intégration et la solidarité (PARIS) a tenu le vendredi 25 janvier 2008 sa IXe session ordinaire. A l’issue de cette session, le parti a fait des propositions pour une véritable alternance, un multipartisme, une clarification du statut de l’opposition, l’accroissement et l’élargissement du rôle du parlement...Nous publions l’intégralité de ces propositions.

Le vendredi 25 janvier 2008, et de 18 heures à 20 heures, s’est tenue à la Résidence Passingpinda, 645, Avenue Joseph Ouédraogo, Ouagadougou, la neuvième session du Bureau politique national (BPN) du Parti Républicain pour l’Intégration et la Solidarité (PARIS).
Cette session était placée sous la direction de Monsieur Cyril Goungounga, président du parti.

Après la présentation des vœux de nouvel an 2008, le BPN a tenu à réaffirmer son adhésion au « progrès continu pour une société d’espérance » du Président du Faso avant de procéder à l’analyse de la situation nationale et internationale et à l’appréciation des changements intervenus dans notre pays depuis les dernières élections législatives du 05 mai 2007. Ainsi, le BPN du Paris tient à se féliciter que la 4ème législature du Parlement ait démarré le 04 juin 2007 dans les règles de l’art et se réjouit que depuis l’avènement de la IVe République en 1991, l’Assemblée nationale soit périodiquement mise en place sans accroc majeur, ce qui constitue une heureuse première dans l ‘histoire politique de notre pays.

Quete permanente de l’excellence

De même, le BPN salue l’équipe gouvernementale conduite par Monsieur Tertius Zongo, Premier Ministre, dans la nouvelle approche de la gestion de la chose publique, la quête permanente de l’excellence et de la transparence, sa volonté de lutter contre le laxisme et la corruption.
Seulement, le BPN souhaite que cette dynamique puisse se poursuivre et se consolider dans la cohésion gouvernementale pour l’intérêt supérieur de notre peuple. La tenue du 20ème anniversaire de la Renaissance démocratique le 15 octobre a été un moment fort de l’année 2007.
Il a permis au peuple du Burkina de s’arrêter un instant pour évaluer les acquis et les insuffisances du combat pour le développement.
Le colloque international « sur la démocratie et le développement » organisé à cette occasion, et qui a drainé du monde de tous les continents, a permis au Burkina Faso et à l’ensemble des pays africains de discuter des problèmes du continent en vue de prendre leur destin en main. C’est pourquoi, le BPN adresse ses félicitations aux organisateurs de ce colloque notamment le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP).

Le retour des vieux dèmons

Cependant, cette commémoration a révélé une véritable dichotomie de notre société entre d’une part, les femmes et les hommes épris de paix, assoiffés des valeurs républicaines et d’autre part, une certaine jeunesse qui rêve d’une révolution qu’elle n’a pas connue et dont elle ignore tout de la facette dramatique et tragique.
C’est pourquoi, pour qu’elle ne sonne pas le retour des vieux démons et qu’elle constitue plutôt le point de départ d’une ère nouvelle de démocratie et de développement, le Paris entend apporter sa contribution par un certain nombre de réflexions et de propositions ayant essentiellement trait au multipartisme, au rôle du Parlement, à la problématique de l’alternance, à la promotion des compétences, à l’exercice républicain du pouvoir politique, à la clarification du statut de l’opposition.

La problématique de l’alternative

En ce qui concerne le changement, le Paris a déjà eu l’occasion de dire, en s’inspirant des grandes démocraties de la planète comme l’Hexagone et le Pays de l’Oncle Sam, ses réserves sur la prise formelle de textes de loi tendant à restreindre les initiatives, à étouffer les compétences, à limiter les mandats, etc.
Il réaffirme sa foi en la capacité du Peuple à procéder de façon démocratique aux changements appropriés à tout moment.
Dans un système démocratique où les citoyens exercent leur liberté, leurs droits et leurs devoirs, toute codification est suspecte, superflue et superfétatoire.
Pour parler terre à terre, le Paris estime qu’une personne qui n’est pas apte à diriger, ne devrait même pas bénéficier d’un mandat, a fortiori de deux.
Par cette position, le Paris souhaite épargner à notre pays les multitudes de révisions constitutionnelles qui polluent les Etats du Tiers monde, et qui constituent des pertes d’énergie, de temps et de travail.
En lieu et place des changements d’hommes, le Paris met plutôt l’accent sur celui des méthodes dans le sens du progrès.

Plaidoyer l’avènement d’un multipartisme au froid

Le Paris estime que la diversité des opinions est source de débats francs suivis de décisions opérationnelles. C’est pourquoi, il déplore que depuis vingt ans, le Burkina n’ait pas encore réussi à faire émerger plusieurs partis consistants d’obédience nationale.
Si cet état de fait est imputable à l’insuffisance de combativité d’une certaine classe politique, il est encore plus vrai que les tenants du pouvoir y ont une plus grande responsabilité.
Pour y parvenir, le Paris plaide notamment pour :
1) une révision judicieuse du système de financement des partis politiques ;
2°) la mise en place d’un mode de scrutin qui amène au Parlement et dans les Assemblées élues des hommes et des femmes de divers horizons politiques et de la société civile, indépendants et capables de contrôler efficacement l’action du pouvoir exécutif ;
3°) l’exercice républicain du pouvoir politique.
Sur ce dernier point, le Paris insiste pour rappeler que, même présenté par un parti, l’homme politique élu au suffrage universel, direct et secret doit exercer son mandat au nom du peuple, toutes tendances confondues.
Le responsable politique doit choisir ses collaborateurs en fonction de leurs compétences en plaçant l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.

Clarifier le statut de l’opposition

La question de l’opposition reste à préciser dans la patrie des hommes intègres. Par exemple, si en période de crise, on conçoit bien un Cabinet de transition, résultat d’un protocole, où coexistent majorité et opposition, en régime normal, il est inexplicable que des hommes politiques se réclamant de l’opposition puissent siéger dans un gouvernement.
Là où le bât blesse, c’est dans la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et ses démembrements, structures tripartites- majorité - opposition-société civile.
La présence en leur sein d’éléments hybrides se réclamant de l’opposition mais qui sont de facto dans la mouvance présidentielle déséquilibre la balance et peut porter atteinte à la qualité des résultats.

Accroitre et élargir le rôle du parlement

La loi fondamentale, adoptée le 02 juin 1991, révisée successivement le 27 janvier 1997, le 11 avril 2000 et le 22 janvier 2002, a certes été le creuset opérationnel de notre démocratie.
Mais de nos jours, force est de reconnaître qu’elle doit s’adapter de façon profonde à la dynamique actuelle notamment en ce qui concerne les mécanismes entre les deux institutions jumelles de la République, à savoir le Parlement et le Gouvernement.
Contrairement à ce qui se passe dans la Constitution de la IIIe République (Article 50), la formation du Gouvernement sous la IVè République (Article 46) échappe au Parlement, ce qui rend ipso facto le contrôle parlementaire théorique et apparenté plutôt à une sensibilisation.
C’est pourquoi, et tout en reconnaissant la pertinence des choix présidentiels en la matière, le Paris estime judicieux que la désignation du Gouvernement soit au préalable soumis au Parlement.
Cette précaution permettrait au Président du Faso de nommer une équipe gouvernementale légitimée par la Représentation nationale et responsable devant elle à qui il confierait la gestion des affaires intérieures pour mieux se consacrer à la politique internationale.

Mise en place d’un sénat

Par ailleurs, considérant l’engouement grandissant pour la chose politique, et en rapport avec la décentralisation intégrale qui a induit une méga-inflation des élus locaux, le Paris estime nécessaire d’élargir conséquemment le Parlement d’une part en accroissant le nombre de sièges à l’Assemblée Nationale et d’autre part en procédant à la mise en place d’un Sénat dont les membres seront élus.

Nécessaire refondation Compte tenu des réflexions qui précèdent et ne constitue qu’un échantillon des multiples préoccupations du Paris, et dans le cas où elles seraient partagées, leur mise en œuvre nécessite une réforme, pour ne pas dire une mise à plat des institutions, des lois et règlements en vigueur, en somme une véritable refondation.

Intégration-Solidarité-Développement

Président du Paris

Cyril GOUNGOUNGA
Officier de l’Ordre national

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